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  • Le courageux témoignage de Manon, 20 ans, streameuse victime de cyberharcèlement et de menaces de viol
    https://www.bellica.fr/le-courageux-temoignage-de-manon-20-ans-streameuse-victime-de-cyberharceleme

    Manon, jeune streameuse belge connue sous le pseudonyme Manonolita, a publié un témoignage vidéo courageux sur le cyberharcèlement qu’elle a subi pendant quatre mois. Le métier de cette jeune femme de 20 ans consiste à diffuser des vidéos de ses parties de jeux vidéos sur la plateforme Twitch. Les vidéos sont en direct et le public peut commenter. Un jour, un groupe de 200 à 300 personnes envahit son serveur Discord d’un coup, et se met à publier toutes sortes d’atrocités, notamment des photos de femmes et d’enfants décapités et démembrés. Manon panique et se met à pleurer, et les harceleurs la poussent à stopper son live. Puis s’ensuit une longue descente aux enfers, à base de menaces de mort et de viol, de chantage pour la pousser à se suicider, et de harcèlement à l’encontre de sa famille et de ses collègues.

    “Ces personnes ont fouillé tous mes réseaux sociaux, raconte Manon. Du coup, ils ont découvert que j’avais été abusée. Et ils en ont joué, en me disant que ça m’était arrivé une première fois, donc ça pouvait m’arriver une deuxième fois, qu’ils allaient me retrouver, me retracer, qu’ils allaient me violer à plusieurs, qu’ils allaient torturer mes parents pour que ceux-ci me voient en train de me faire violer devant eux, et qu’ils ne puissent rien faire.” Manon a également reçu des menaces en rapport avec son homosexualité. Les harceleurs lui ont envoyé “des drapeaux LGBT brûlés avec des croix gammées dessus” et des messages disant que comme elle était lesbienne “ce ne serait pas une grande perte“.

    Son témoignage est précieux, parce qu’il est important que les victimes ne se terrent pas dans le silence et parce que sa prise de parole aide à la prise de conscience de ce problème qui touche un nombre croissant de personnes, notamment les jeunes. Nous vous invitons à l’écouter dans son intégralité. Les deux vidéos sont accessibles sur son compte twitter :

    Mon harcèlement.

    J’ai accepté de témoigner pour vous montrer que le harcèlement n’est pas juste un mot, mais une situation que je ne souhaite à personne.

    Je vous demanderai juste de partager afin que ça ouvre les yeux à certaines personnes,

    Merci ♥ pic.twitter.com/9jsdYI5Ule

    — Mano (@Manonolita14) July 16, 2020

    La suite : pic.twitter.com/l04UhhG5cE

    — Mano (@Manonolita14) July 16, 2020

    De plus, dans son témoignage, Manon pointe plusieurs éléments particulièrement intéressants pour comprendre le fonctionnement du cyberharcèlement :
    L’ostracisation professionnelle

    Manon relate l’ostracisation professionnelle qu’elle a subi à cause du harcèlement. Les harceleurs s’en sont pris à son entourage, y compris à ses collègues, et ont fait du chantage à Manon : si elle voulait qu’ils cessent d’attaquer son entourage, elle devait se suicider, lui disaient-ils. Au lieu de la soutenir, un certain nombre de ses collègues se sont mis à l’ostraciser.
    L’injonction à la disparition

    Parce que son métier est un métier nouveau en lien avec les jeux vidéos, son activité professionnelle n’est pas prise au sérieux. La police a donc dit à Manon qu’elle devait tout simplement tout abandonner, disparaître des réseaux sociaux, incapables qu’ils étaient de comprendre que la présence publique de Manon sur les réseaux sociaux faisait partie intégrante de son métier, et que celle-ci a travaillé pendant quatre ans pour se bâtir une audience qui lui permet de vivre de son activité. Il s’agit là d’une injonction à la disparition : on dit à la victime que c’est à elle de se cacher. Cette injonction est récurrente en matière de harcèlement en ligne, et le pire, c’est qu’elle vient souvent des personnes censées aider les victimes (la police dans le cas de Manon, ou une association d’aide aux victimes de cyber-harcèlement dans le cas de Mila).
    Refuser le chantage

    L’importance de refuser le chantage. Même si la pression était énorme et qu’obéir au chantage des harceleurs peut être tentant lorsqu’on est desespéré, Manon a trouvé la force de ne pas obéir. Les harceleurs ne sont jamais rassasiés et quand on cède à leur chantage, ils s’empressent de tenter un nouveau chantage. Le but des harceleurs est d’obtenir le silence de leur victime afin d’éviter toute sanction.

    #Cyberharcèlement #Jeux_vidéo #Twitch #Gamergate #Neofachisme #Fachosphère

  • Mise au point sur la problématique des violences conjugales | Le Seum Collectif
    https://leseumcollectif.wordpress.com/2017/03/11/mise-au-point-sur-la-problematique-des-violences-conjugal

    Il ne faut pas considérer le phénomène de la violence conjugale comme une exception mais l’entrevoir pleinement dans son effarante banalité et dans sa dimension endémique. Son incidence est manifeste sur les victimes mais également les proches de ces dernières. Au Seum, on ne pense pas qu’il s’agisse d’une question privée mais d’un problème ancré socialement et dont la résolution ne pourra se faire que conjointement avec les structures associatives, médicales, éducatives et avec la prise en charge urgente des pouvoirs publics dont le soutien et le support ne doivent pas se limiter à l’insulte que constitue le fait de porter du rouge à lèvres le huit mars, lors de la journée internationale du droit des femmes comme promeut le site Mettez du rouge. (https://donotlink.it/e037)

    « Une victime est une personne qui souffre par la faute d’autrui. Cette personne n’est pas responsable de la violence qu’elle vit. L’explication “psychogénétique” qui prétend que les victimes reproduisent ce qu’elles ont enduré enfant ou qu’elles ont une propension masochiste, l’analyse en termes de “système pervers” entre la victime et son bourreau ne tiennent pas au regard des chiffres. Toutes ces conceptions, ont pour conséquence de rendre responsables, de culpabiliser, de marginaliser les victimes. Seule une analyse sociétale peut rendre compte de l’ampleur du phénomène. »3

    Pour une modification conceptuelle de l’expression de la violence genrée
    Que propose le cadre légal ? En France et en Belgique est reconnu le caractère aggravant de la violence quand elle est exercée dans le cadre d’une relation intime. La violence domestique peut se définir par une violence physique ou sexuelle exercée dans le cadre de l’union du mariage ou dans le cadre d’une union de faits.

    Colette de Troy, sociologue, prône l’usage de l’expression de « violence masculine envers les femmes dans une relation intime » qui est plus spécifique et plus précis que les expressions de « violence domestique » ou de « violence conjugale ». La relation de pouvoir qui s’exerce dans le cadre d’un rapport intime dans la sphère familiale est légitimée dans le cadre social. Elle possède un fort caractère structurel. Ainsi, elle considère comme « nécessaire non seulement d’avoir des statistiques, mais aussi de mener un questionnement sur celles-ci. La première est bien sûr leur objectif : que mesurer ou qu’a-t-on voulu mesurer. Questionnement aussi sur la manière de le faire et l’interprétation des résultats. Et enfin, quel est le sort de ces statistiques et les conséquences politiques. »4

    La question posée par les méthodes employées pour recenser les statistiques criminelles est bien réelle. En effet, « le but est de recenser le nombre de délits commis, non comment ils ont été commis, ni qui en sont les victimes, ni quelles pourraient en être les conséquences. »4

    C’est sur cette base que se fonde le recensement dans tous les pays de l’Union européenne qui ne nous renseigne en fait nullement sur la violence domestique. Ces statistiques rencontrent une défaillance et un manque criants d’informations et de données sur la relation entre l’auteur et la victime. « En effet, la domination masculine existe, agissante, opprimante, violente, dans bien des sociétés de notre monde contemporain mais aussi de façon moins voyante, symbolique, inculquée dans les rites et les imaginaires masculin et féminin dès l’enfance, fonctionnant de manière évidente, comme naturelle et allant de soi. »5

    L’un des pays aux travaux les plus avancés dans le domaine du recensement statistique est l’Espagne, qui a modifié la définition de la violence domestique dans son code pénal en 2003 : « Celui qui exerce habituellement une violence physique ou psychologique sur une personne » cadrant ainsi son caractère particulier.6 Comment se présentent ces données statistiques ? Des données chiffrées sont éditées par région sur les crimes de violence sexuelle, sur les accusations de violence domestique et sur les décès dans le cadre de violence domestique. En France, le ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes recense 136 personnes décédées en 2015, victimes de leur partenaire ou de leur ex-partenaire. Dans le cadre de ces mêmes violences, la même année, il est possible de recenser 11 enfants décédés.

    L’objectif de la mise en place de ces enquêtes est d’obtenir une base qui puisse permettre la création d’une stratégie avec un fondement théorique à logique multiscalaire qui pourrait donner lieu à un aménagement adéquat d’une offre de services, d’une protection du point de vue législatif et la prévention via des structures dédiées, des lignes téléphoniques accessibles en continu, à échelle locale, régionale et nationale.
    Dans le cas de la France, le ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes recense 136 personnes décédées en 2015, victimes de leur partenaire ou de leur ex-partenaire. Dans le cadre de ces mêmes violences, la même année, il est possible de recenser 11 enfants décédés.

    • Quelques idées reçues et poncifs à jeter très vite à la poubelle

      Les enquêtes menées en Belgique ont permis d’écarter la thèse d’une corrélation entre les conditions socio-économiques et la violence. Celles menées aux Pays-Bas ont permis d’affirmer de façon sûre qu’il n’y a aucune correspondance entre le revenu et les victimes de violences domestiques.
      Au Portugal, 16% des femmes interrogées établissent un lien entre les actes de violence et l’influence d’alcool ou de drogue – pour, entendons-nous bien, 84% de femmes qui ne constatent aucune corrélation –, en Espagne, l’alcool et la drogue sont en jeu une fois sur cinq ; en Italie, 17% des violences sont commises sous l’emprise de l’alcool et/ou de la drogue.
      Les études des quelques vingt dernières années en Union Européenne ont permis de faire le constat indubitable d’un déchaînement de la violence masculine lors de moments de la vie de couple où la femme est plus vulnérable : lors de la grossesse, de la période postnatale et la période de séparation.

      #violence_masculine #violence_par_conjoint #femmes #domination_masculine #amour #couple #famille