• Logiciels de l’Etat : du mieux, mais des héritages encombrants - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/29/logiciels-de-l-etat-du-mieux-mais-des-heritages-encombrants_1613369

    Où en sont les logiciels de l’administration française ? Depuis novembre 2016, plus besoin d’attendre un éventuel rapport de la Cour des comptes pour prendre des nouvelles – et découvrir, le cas échéant, un crash d’envergure. Désormais, trois fois par an, la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat (Dinsic) publie un « panorama des grands projets » informatiques publics. La dernière édition a été mise en ligne ce mercredi sur le portail web consacré à la « modernisation de l’action publique » : 61 projets y sont recensés, du système de traitement des données des passagers aériens (PNR, pour Passenger Name Record) au « Géoportail » piloté par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN).

  • A Montpellier, une famille frappée par un meurtre et une administration sans pitié - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/29/a-montpellier-une-famille-frappee-par-un-meurtre-et-une-administration-sa

    Venu dans l’Hérault pour les obsèques de son beau-frère, poignardé début novembre, Ivan, un Argentin de 26 ans, ne peut plus rentrer en Espagne, où son statut est pourtant en cours de régularisation. Une situation kafkaïenne.

    L’histoire débute par un drame. Le 2 novembre, en plein centre de Montpellier (Hérault), Joaquim Tougeron, 20 ans, étudiant en géographie, est tué de deux coups de couteau. Son agresseur a déjà été condamné deux fois par le passé pour des violences commises à l’arme blanche. Il semble qu’il ait poignardé le jeune homme pour quelques mots de trop… Joaquim était franco-argentin. Sa sœur, Cécile, l’est également. Etudiante à Madrid, elle arrive rapidement à Montpellier pour épauler sa mère et assister aux obsèques de son frère, organisées le 13 novembre. Cécile est venue en France avec son compagnon, Ivan Jankowiec, un Argentin de 26 ans avec lequel elle est pacsée.

    Marche blanche.
    En Espagne, le titre de séjour d’Ivan est en cours de régularisation. Il a justement un rendez-vous à Madrid avec l’administration le 10 novembre ; mais l’avocate qui s’occupe de son dossier est parvenue à reporter ce rendez-vous au 12 décembre, afin qu’il puisse assister à l’enterrement de son beau-frère. « Les obsèques de Joaquim ont été précédées par une marche blanche à laquelle ont participé des centaines de Montpelliérains, raconte Claude, une proche de la famille. Cécile et Ivan sont repartis de Montpellier le 16 novembre après avoir vécu, comme on s’en doute, des moments particulièrement difficiles. » Mais dans le train qui les emmène, tous deux sont contrôlés près de Perpignan par la police espagnole. « On avait pris le premier avion pour rejoindre ma mère le lendemain de la mort de Joaquim, et on était partis sans prendre de papiers, raconte Cécile. On a tenté d’expliquer la situation aux policiers, que le visa études-travail d’Ivan avait expiré mais que sa situation était en cours de régularisation en Espagne. Mais cela n’a servi à rien. »

    La police l’arrête donc et le place dans un centre de rétention administrative. Ni à Perpignan, ni à Sète, ni même à Nîmes, villes plus ou moins proches de la frontière espagnole, mais à Marseille, qui semble-t-il est alors la seule à offrir de la place… Dans le même temps, la préfecture des Pyrénées-Orientales notifie à Ivan une obligation de quitter le territoire français (OQTF) sans délai, ainsi qu’une interdiction de retour en France et en Europe de six mois.

    « C’est fou ».
    Pour Luc Abratkiewicz, l’avocat des parents et de la sœur de Joaquim, « cette famille va d’injustice en injustice. Alors que l’assassin de Joaquim était en liberté conditionnelle au moment des faits, le compagnon de sa sœur est arrêté pour être venu à son enterrement. C’est fou. » Après quatre jours de rétention, le juge des libertés et de la détention de Marseille libère Ivan. Pour le préfet des Pyrénées-Orientales, Philippe Vignes, l’ensemble de la procédure est cohérent : « Ce jeune homme a été refoulé par la police espagnole car il était en situation irrégulière en Espagne. En France, il faisait déjà l’objet d’une ancienne OQTF toujours en vigueur, ce qui explique ma décision de le placer en rétention. »
    Une version totalement contestée par Me Sophie Mazas, avocate de la famille pour le volet administratif. « Ivan n’avait jamais fait l’objet d’une OQTF par le passé. Aujourd’hui, il est libre mais l’audience sur son affaire n’interviendra pas avant début janvier… De plus, cette interdiction de retour sur le territoire européen bloque la possibilité pour l’Espagne de délivrer un titre de séjour à Ivan, car cet arrêté est mentionné au fichier SIS II, le système d’information Schengen. » Donc, poursuit l’avocate, « ce jeune homme, qui avait droit à un titre de séjour de plein droit en Espagne en sa qualité de conjoint d’une personne communautaire, s’est retrouvé en rétention en France, il a perdu son droit au séjour en Espagne et il est interdit de revenir auprès de sa compagne pendant six mois. Tout cela parce qu’il est parti assister à l’enterrement de son beau-frère. » Et de conclure : « Humainement, toute cette affaire est d’une violence assez inouïe. C’est assez représentatif du droit des étrangers à l’heure actuelle : une législation appliquée sans discernement et sans logique. » Une pétition en ligne contre l’expulsion d’Ivan a recueilli près de 1 500 signatures, et un rassemblement organisé par sa famille est prévu samedi à 11 heures, devant la préfecture de Montpellier.
    Sarah Finger

    Du chiffre ! Du chiffre !
    #administration #étrangers #papiers #union_européenne

  • « Les centrales nucléaires sont vulnérables aux moyens d’action modernes » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/29/les-centrales-nucleaires-sont-vulnerables-aux-moyens-d-action-modernes_16

    Mardi à l’aube, 22 militants de Greenpeace sont parvenus à s’infiltrer dans la centrale #nucléaire de Cruas-Meysse, en Ardèche. Ils se sont séparés en groupes et ont pu entrer dans « une zone nucléaire à accès réglementé » par trois endroits différents. Greenpeace a mené cette action pour « alerter sur l’extrême #vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usé ». Les 22 militants sont toujours placés en garde à vue, ainsi que Yannick Rousselet, chargé des opérations spéciales à Greenpeace, resté à proximité du site lors de l’opération. Libération a demandé à Yves Marignac, expert indépendant sur les questions nucléaires son analyse sur cette action de Greenpeace, plus d’un mois après celle menée dans l’enceinte de la centrale de Cattenom.

    Que montre cette action menée par Greenpeace ?
    Cela confirme que les dispositifs de #sécurité, au sens de la détection et de l’interception de ce type d’action, ne permettent pas d’empêcher l’intrusion et l’accès aux murs du bâtiment combustible (qui abrite la piscine d’entreposage du combustible). Cela confirme donc que des scénarios d’actions malveillantes susceptibles de causer des dommages à ce bâtiment, et la piscine, sont malheureusement tout à fait réalistes.