Le « trou noir » de l’officier qui pelotait la nuit

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  • Le « trou noir » de l’officier qui pelotait la nuit La Marseillaise Fr - David Coquille - 21 novembre 2017
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    Un officier marinier a écopé hier d’un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve pour agression sexuelle le 6 août dernier sur trois personnels de la frégate Languedoc basée à Toulon.

    « J’ai vraiment senti qu’on attrapait mon sein gauche pour me peloter » a relaté une contre-maître surprise dans son sommeil par l’irruption de son supérieur à 2 heures du matin dans la chambrée où dormaient quatre femmes. Elle a identifié l’auteur à son tatouage sur tout un bras. « J’ai senti une main sur mon visage que j’ai repoussée puis sur mon épaule. Il m’a clairement peloté les seins, j’étais somnolente » a expliqué une autre victime prostrée de peur dans sa bannette. Elle a ensuite allumé la lumière et reconnu formellement le prévenu qui regagnait sa chambrée voisine.

    Une troisième victime du pont inférieur a vécu la même agression suivant le même modus operandi : « J’ai été réveillée par des frottements sur les cuisses et le mollets. Il m’a demandé si je voulais boire un godet. » Dès les premiers mots et à sa voix, elle reconnaît Romain, constate qu’il est soul et n’en revient pas : « Vu qu’on appréciait Romain toutes les deux, on s’est dit c’est pas possible »
    « Je ne me souviens pas de ce qui s’est passé. Mon dernier souvenir c’est l’apéritif pendant le quart » se défend le trentenaire qui connaissait une séparation difficile d’avec sa compagne. « Je ne me souviens de rien, c’est le trou noir » se défend le prévenu dont l’avocate plaide la relaxe. « Je ne peux pas avouer quelque chose dont je ne me souviens pas » avait-il expliqué en garde-à-vue tout en exprimant des remords : « Si elles le disent, c’est que c’est vrai. Je suis désolé d’avoir agi comme un porc. » « C’est un acte de salaud, je préférerais me souvenir » dira-t-il encore, tout en mettant en avant la consommation de boisson lors d’un « apéro sauvage » à bord. « Je n’aurais jamais dû boire autant. Normalement je suis responsable du personnel. Mon médecin m’a dit que les trous noirs, ça pouvait arriver avec l’âge » redit le prévenu à qui la présidente Karine Molco fait observer qu’il n’a que 34 ans.

    « Je pense que c’était méticuleusement organisé. Ses gestes étaient sont précis » a souligné une partie civile. « Normalement, l’ennemie est en face, pas à côté » observait sa consoeur. Dans son réquisitoire suivi par le tribunal, le procureur Guillaume Bricier a souligné combien il était difficile pour le prévenu de s’avouer être l’auteur. De l’exhorter :
    « Il ne faut pas rester au milieu du gué. » Les deux victimes constituées partie civile se sont vu allouer chacune 5 000 euros de préjudice moral et 1500 euros pour leur frais de justice.

    Secrets de défense nationale
    Le tribunal a prononcé hier à la demande de Me Jean Boudot la nullité des poursuites trop lacunaires du parquet diligentées à l’encontre de deux jeunes gens pour « appropriation de secrets de défense nationale » ainsi qu’un militaire d’un peloton spécialisé dans la sécurité nucléaire pour « divulgation » de ces secrets. Le 26 septembre 2017, le gendarme avait oublié sa mallette dans le métro. Découvrant à l’intérieur une enveloppe portant la mention « secret défense », les jeunes gens avaient pris peur mais ne l’avaient toutefois pas ouverte.
    Par ailleurs, la chambre militaire devait juger hier soir le pilote d’un char AMX 10 RC qui le 3 avril 2008 lors d’un « déplacement tactique » sur une route départementale à Camaret-sur-Aigues (84) était entré en collision avec une Toyota qui avait la priorité, faisant deux blessés dont un grave.

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