• Diesel : Volkswagen, Daimler et BMW accusés de tests sur des humains et des singes
    http://abonnes.lemonde.fr/pollution/article/2018/01/29/diesel-des-constructeurs-allemands-soupconnes-de-tests-sur-des-humai

    Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, a qualifié ces expériences d’« injustifiables d’un point de vue éthique » et il a réclamé des comptes aux constructeurs. « La confiance en l’industrie automobile est à nouveau écornée », a réagi le ministre des transports et de l’agriculture, Christian Schmidt, précisant que les groupes concernés seraient convoqués devant la commission d’enquête du Bundestag mise en place après le scandale du « dieselgate ». En septembre 2015, VW avait été contraint de reconnaître le trucage de onze millions de ses véhicules pour minorer les rejets de NOx lors des tests d’homologations.

    Le géant allemand a présenté ses excuses et pris ses « distances avec toute forme de maltraitance animale ». « Nous sommes convaincus que la méthode scientifique choisie à cette époque était erronée, a déclaré le groupe de Wolfsburg. Il aurait été préférable de renoncer à une telle étude dès le début. » Stephan Weil, le ministre-président de Basse-Saxe, un Land actionnaire de VW, l’a lui jugée « aussi immonde qu’absurde ».

    Le scandale a monté d’un cran, lundi 29 janvier, quand la Süddeutsche Zeitung et la Stuttgarter Zeitung – le quotidien de Stuttgart où Daimler a son siège – ont révélé que les tests conduits par l’EUGT concernaient aussi des humains.

    Entre 2012 et 2015, vingt-cinq jeunes adultes en bonne santé ont joué les cobayes. Cette fois, l’expérimentation ne se déroulait pas à Albuquerque mais à l’hôpital universitaire d’Aix-la-Chapelle. Une fois par semaine, ces personnes étaient exposées pendant trois heures dans une pièce de 40 mètres carrés à des concentrations de NO2 pouvant atteindre jusqu’à trois fois la valeur limite d’exposition professionnelle (950 µg/m³). A chaque séance, ils devaient de surcroît passer un moment à pédaler sur un home-trainer. Publiée en 2016, l’étude a conclu à l’absence d’« effets inflammatoires sur les voies respiratoires » des cobayes.

    Le groupe Daimler s’est dit « consterné » par « la mise en place et l’ampleur de ces tests » et a « condamné fermement » cette étude. La firme de Stuttgart, qui produit les Mercedes, assure n’avoir aucun lien avec ces recherches mais indique qu’elle va tout de même diligenter une enquête. De son côté, BMW a démenti y avoir participé.

    Une étude publiée en mai 2017 dans la revue Nature évaluait à 38 000 le nombre de morts prématurées causées à l’échelle de la planète en 2015 par les excès d’oxydes d’azote du « dieselgate ».

    #Dieselgate #VW