• La principale référence sur les massacres de civils à Alep avant-hier, c’était l’article de The Daily Beast, désormais titré Women in Aleppo Choose Suicide Over Rape, Rebels Report
    http://www.thedailybeast.com/articles/2016/12/12/last-rebels-in-aleppo-say-assad-forces-are-burning-people-alive.html

    Sa plus sensationnelle affirmation, présentée sur une ligne sortie du paragraphe, ce qui en renforce l’impact :

    “This morning 20 women committed suicide in order not to be raped.”

    Phrase attribuée à « Abdullah Othman, the head of the Consultative Council in the Levant Front ».

    Personne ne semble avoir relevé que l’un des auteurs de l’article est Michael Weiss.

    Lequel était présenté par Richard Silverstein, en janvier 2012, comme « Pro-Israel neocon hawk Michael Weiss » et « a Perle-Wolfowitz-type ». Rien que ça. L’article réagissait à un article dans Foreign Affairs Magazine dans lequel Weiss se vantait d’avoir écrit un « plan » pour appeler à une « intervention militaire étrangère » en Syrie, plan adopté par le SNC. Article explicitement titré What it Will Take to Intervene in Syria :
    https://www.foreignaffairs.com/articles/syria/2012-01-06/what-it-will-take-intervene-syria

    …The SNC [Syrian National Council] launched its official Web site [which], drawing on a blueprint I prepared…[made an] aggressive call for foreign military intervention…

    Moon of Alabama avait tracé (10 janvier 2012) le portait de ce Michael Weiss au sein de la Henry Jackson Society :
    http://www.moonofalabama.org/2012/01/neocon-israel-mouthpiece-writes-syrian-opposition-policy-paper.html

    En juillet 2012, un billet de Charlie Skelton dans le Guardian complétait un portrait tout à fait édifiant :
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2012/jul/12/syrian-opposition-doing-the-talking
    Traduit en français par Djazaïri sur le blog Mounadil :
    https://mounadil.wordpress.com/2012/07/16/syrie-et-propagande-guerriere-un-article-essentiel-de-charlie-sk

    Un des experts de la Syrie les plus cités dans les médias occidentaux – et un enthousiaste d’une intervention occidentale – Michael Weiss fait écho à l’ambassadeur Ross quand il dit : Une intervention militaire en Syrie n’est pas tant une question de préférence que d’inévitabilité. »

    Certains écrits interventionnistes de Weiss peuvent être trouvés sur le site web beyrouthin pro-Washington appelé ‘NOW Lebanon’ – dont la section ‘NOW Syria’ est une source importante d’actualités syriennes. NOW Lebanon a été créé en 2007 par Eli Khoury, un cadre de Saatchi & Saatchi. Khoury est présenté dans l’industrie publicitaire comme « un spécialiste de la communication stratégique, spécialisé dans le développement de l’image de marque des entreprises et des gouvernements. »

    En mai dernier, Weiss avait déclaré à NOW Lebanon que grâce à la fourniture d’armes aux rebelles Syriens, « nous avons déjà commencé à voir quelques résultats. » Il avait montré une approbation semblable pour les développements militaires quelques mois auparavant dans un article pour le New Republic : « Au cours des dernières semaines, l’Armée Syrienne Libre et d’autres unités rebelles indépendantesont fait de gros progrès – à la suite de quoi, comme tout blogueur peut le faire, il avait présenté son « Plan d’action pour une intervention militaire en Syrie. »

    Mais Weiss n’est pas seulement un blogueur. Il est aussi le directeur de la communication et des relations publiques de la Henry Jackson Society, un thinktank de politique étrangère ultra-ultra-belliciste.

    Parmi les parrains de la Henry Jackson Society à l’international, figurent : James « ex-CIA boss » Woolsey, Michael « secrétaire à la sécurité intérieure » Chertoff, William « PNAC » [Project for a New American Century] Kristol, Robert « PNAC » Kagan’, Joshua « Bomb Iran » Muravchick, et Richard « Prince des Ténèbres » Perle. La société est dirigé par Alan Mendoza, conseiller en chef du groupe parlementaire interpartis sur la sécurité internationale et transatlantique.

    La Henry Jackson Society est intransigeante sur sa « stratégie avancée » pour la démocratie. Et Weiss est chargé du message. La Henry Jackson Society est fière de la grande influence de son chef des relations publiques : « Il est l’auteur de l’influent rapport « Intervention en Syrie ? Une évaluation de la légalité, de la logistique et des risques, » qui a été repris et approuvé par le Conseil national Syrien. »

    Le rapport original de Weiss a été rebaptisé « Safe Area for Syria » – et a fini sur le site web officiel syriancouncil.org, comme pièce de la littérature stratégique de leur bureau militaire. La reprise du rapport de la Hery Jackson Society a été orchestrée par le fondateur et directeur exécutif du Strategic Research and Communication Centre (SRCC) – un certain Ausama Monajed.

    Je ne sais pas comment on peut citer un type aussi toxique de manière aussi unanime. Vraiment, ça me dépasse.

    Accessoirement, en fin de page, on nous informe qu’il y a du « additional reporting by Musab Al-Hamadee ». Sans préciser que Musab al-Hamadee n’est un pas simple journaliste, mais un activiste qui, dès août 2012, réclamait déjà une intervention militaire étrangère :
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/08/comment-s-organise-l-opposition-interieure-en-syrie_1743592_3232.html

    Contrairement à la CGRS, les CLC comptent dix représentants au Conseil national syrien (CNS) : Omar Idlibi, Leïla Al-Safadi, Suzanne Al-’Ilmi, Yasser Al-Najar, Humam Hadad, Jawan Yousef, Khalil Al-Haj Saleh, Rami Nakhla, Muhammad Al-Abdallah et Yasmine Barazi. Interrogé sur sa position vis-à-vis du CNS, Musab Al-Hamadee, 30 ans, professeur d’anglais, responsable du bureau médiatique de Hama, répond : « Notre Comité fait partie du Conseil national syrien. […] Nous savons que certains opposants ne peuvent pas travailler sur le terrain car ils seraient immédiatement emprisonnés ou tués. Pour ces raisons, j’accepte personnellement qu’ils parlent en notre nom et je voudrais que la communauté internationale les intègre et les soutienne mieux ».

    Tout comme la CGRS, les CLC travaillent en étroite coopération avec l’Armée syrienne libre (ASL) et sont pour une intervention internationale limitée. « Nous voulons que la communauté internationale réalise que le régime de Bachar Al-Assad ne comprend que le langage de la violence, des meurtres et des bombardements, et qu’il n’a rien à nous offrir sur le plan politique. Nous voulons qu’elle aide le peuple syrien à se débarrasser de ce régime en fournissant des armes et un soutien militaire à l’ASL, en mettant en place une zone d’exclusion aérienne et en lançant des frappes aériennes ciblées », explique Musab.

    La seconde très importante source, ce jour-là, utilisée pour affirmer qu’il y a des massacres de civils était attribuée à l’« ONU ». Mais en pratique, documente Moon of Alabama, il s’agissait du Haut commissaire aux droits humains, le prince Zeid Ra‘ad al Hussein, qui était auparavant le représentant de la Jordanie auprès de l’ONU :
    http://www.moonofalabama.org/2016/12/-msm-create-fakenews-storm-as-rebel-aleppo-vanishes.html

    La troisième « source » incontournable a été un « message vidéo » de Lina Shamy posté sur Twitter. C’est le message qui a lancé le terme « génocide » ce jour-là :
    https://twitter.com/Linashamy/status/808422105809387520

    • La représentante de « Médecins du Monde » a affirmé avoir recueilli les témoignages de gens qui sont sortis d’Alep : des femmes et des enfants ont été séparés des hommes de leur famille et ne les ont plus revus depuis.
      Médecins du Monde travaille avec plusieurs organisations/groupes humanitaires sur place.

      Il y a plusieurs témoignages de gens qui amènent à penser qu’il y a eu des exactions sexuelles sur des femmes. Difficiles d’avoir des preuves dans les conditions actuelles. Mais n’importe quelle armée, on le sait, abuse des femmes quand il n’y a pas de témoins.

      L’ONU semble avoir des témoignages sérieux que des gens aient été exécutés à l’arme blanche, en dehors des combats.

      Ni Poutine ni Assad ne laissent accéder des observateurs témoins, journalistes ou autres.

      Il y a un grand nombre de forces diverses milices, armées, individus, et pas d’observateurs. Les crimes sont nombreux dans ces conditions. Ceux qui sont en position de force risquent bien évidemment de faire les crimes les plus grands.

      Je trouve que dans la période actuelle ou tant de gens meurent et risquent leur vie (Assad et Poutine ont déjà fait la preuve de leur absence totale d’humanité, et leur société bouclée le leur permet), c’est vraiment ignoble de mettre en doute le fait qu’une masse de gens est en très grand danger.

      C’est la même chose quand la télé occidentale euphémise les massacres à Gaza et les meurtres réguliers d’enfants par l’armée ou les colons israéliens (avec du matériel américain). C’est ignoble.

      Peut importe que ceux qui sont menacés soient 100, 1000, 10 000, ou 100 000, il faut appuyer les pressions pour qu’ils soient épargnés.
      Tout comme il faut faire pression quand le matériel militaire ou le renseignement, américain et/ou français, sert à des crimes de guerre.

      Il n’y a pas à choisir son camps en dehors de celui de l’opposition aux guerres contre des gens qui ne nous agressent pas.

    • Par contre ce commentaire là est parfaitement bienvenu :

      https://twitter.com/HaddadScarlett/status/808932778645536768

      Ce qui se passe à Alep est il pire que atrocités commises au Yémen ? On dirait que le plus choquant pour certains c la victoire pas les crimes

      https://twitter.com/CouPichu/status/808968918006112256
      @HaddadScarlett @JGleizes ou plutôt il faut une pression immédiate sur l’Arabie saoudite pour faire cesser la famine

  • TLAXCALA

    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=8053

    La Realpolitik brouille la ligne rouge US sur la Syrie


    Pepe Escobar

    Traduit par MecanoBlog
    Edité par Fausto Giudice فاوستو جيوديشي

    Les armes de destruction massive (ADM) sont de retour. C’est comme si nous n’avions jamais quitté les jours glorieux de George « Dubya » Bush. Non, ils n’ont pas trouvé l’inexistante planque de Saddam sur eBay. Il s’agit bien de celle de Bachar al-Assad. Et ce n’est pas que les armes de destruction massive soient un prétexte à une invasion et une occupation, mais les ADM servent de motif pour livrer ce que l’administration Obama définit par le doux euphémisme d’ « activité militaire cinétique* ».

    Le tout est d’autant plus suspect que Damas avait signalé qu’il n’utilisera jamais d’armes chimiques contre les « rebelles ». Voici ce que le président Barack Obama a déclaré : « cela constituerait une ligne rouge pour nous [si] nous commencions à voir des quantités d’armes chimiques circuler ou être utilisées. » [1]

    Alors maintenant, même quelques containers de gaz moutarde en position légèrement instable dans dépôt peuvent constituer un casus belli. Mais est-ce si clair ? Obama a a dit que c’était « une » ligne rouge – ce qui implique qu’il peut y en avoir d’autres (cachées) non spécifiées.

    Obama a également souligné les « craintes » de Washington qu’en Syrie les armes de destruction massive « tombent entre les mains des mauvaises personnes. » Etant donné que la CIA est dans la manœuvre – aux côtés des piliers que sont l’Arabie saoudite et le Qatar au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) – afin de militariser la myriade de gangs que constitue l’Armée Syrienne Pas Exactement Libre (ASL), dont des centaines de djihadistes salafistes -, il s’agit d’une confession frappante qu’en fait, ce sont les « mauvaises personnes ». Ergo, les « bonnes personnes » sont le régime Assad.

    Était-ce un message codé d’Obama à la Turquie – signifiant : si vous envahissez le nord-ouest de la Syrie, devenu pratiquement une zone autonome kurde, vous devrez le faire tout seul, sans l’OTAN et sans le Pentagone ? Était-ce un message adressé aux « mauvaises personnes », alias les « rebelles », que, à part les manigances à l’efficacité douteuse de la CIA, vous devrez vous débrouiller seuls ?

    Ces deux possibilités ont été avancées sur le site web de Moon of Alabama. [2]

    Pourtant, l’administration Obama a peut-être fini par comprendre que la possibilité d’un après-Assad en Syrie dirigée par les Frères Musulmans syriens (FM) – infiniment plus cruels et sectaires que la version égyptienne – ne serait pas exactement un pari judicieux.

    La Maison Blanche et le Département d’Etat sont furibonds de la purge à la tête du Conseil suprême des Forces armées par le président égyptien Mohammed Morsi et de ses voyages diplomatiques à venir – que le ciel nous en préserve – à Pékin et au sommet du Mouvement des Non-Alignés (MNA) à Téhéran. Si les Frères Musulmans en Egypte peuvent réussirce genre de prouesses, imaginez en Syrie, qui n’était même pas dans la sphère d’influence de Washington.

    Alors pourquoi ne pas laisser le tout traîner vers une libanisation – ou plutôt une somalisation – scénario qui abattrait les quilles de l’armée syrienne et affaiblirait le gouvernement central de Damas, éclipsant ainsi sa « menace » au cas où le duo belliciste Bibi-Barak en Israël lançait une attaque sur l’Iran ?

    Carlos Latuff

    Etoffez votre démocratie par des bombes

    Voyons comment la situation se présente. Les Trois (dis)Grâces – Hillary Clinton, Susan Rice et Samantha Power – et leur doctrine R2P (« responsabilité de protéger ») a été appliquée « avec succès » en Libye, et a lamentablement échoué en Syrie.

    Il n’y aura pas de « zone d’exclusion aérienne » – dans les faits une déclaration de guerre. Il n’y aura pas de bombardement « humanitaire », il a été bloqué au Conseil de sécurité de l’ONU pas moins de trois fois par la Russie et la Chine.

    De plus, l’hystérique « guerre contre les terro » vieille de dix ans s’est avérée être une escroquerie intergalactique ; la CIA, aux côtés de la Maison des Saoud et du Qatar, est de nouveau côte-à-côte avec une palette de djihadistes salafistes du genre Al-Qaïda qui combattent allègrement une république arabe laïque.

    La question clé de la Syrie est comment la Russie et la Chine perçoivent la ligne rouge d’Obama.

    Voici la réponse russe [3]. Sa ligne directrice est que les USA doivent respecter les « règles du droit international », et non pas celles de « la démocratie par les bombes », et que seul le Conseil de sécurité a le pouvoir d’autoriser une attaque contre la Syrie. Une fois de plus, la Russie et la Chine, trois fois déjà, ont dit non à la guerre.

    Voici la réponse chinoise [4]. Une réponse qui n’est pas parvenue par la voie diplomatique, comme le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, mais par un éditorial de l’agence de presse Xinhua, qui dans le contexte chinois signifie la version officielle de Pékin. Le titre est plutôt explicite : « Par sa mise en garde sur le « ligne rouge », Obama cherche un nouveau prétexte pour une intervention en Syrie. »

    Et l’agence écrit textuellement – résumant la politique étrangère US selon Pékin : « Il n’est pas difficile de constater que, sous le couvert de l’humanitaire, les USA ont toujours essayé d’écraser les gouvernements qu’ils considèrent comme une menace pour leurs soi-disant intérêts nationaux et afin de les remplacer par des sympathisants de Washington. »

    Tous les acteurs clés ici –USA, Russie et Chine – savent que Damas ne commettra pas la folie d’utiliser (ou de faire « circuler ») des armes chimiques. Donc, pas étonnant que Moscou et Pékin suspectent fortement que cette astuce de « ligne rouge » ne soit qu’une nouvelle manœuvre de diversion d’Obama, du genre « Leading from behind » ("diriger en coulisses") en Libye (une foutaise : en fait, l’attaque sur la Libye a été démarrée par AfriCom, puis a été transférée à l’OTAN).

    Comme l’Asia Times Online n’a cessé de le rapporter depuis plus d’un an, une fois de plus la situation dans son ensemble est claire : il s’agit d’un combat titanesque entre l’OTAN-CCG d’une part et les membres des BRICS , la Russie et la Chine, d’autre part. L’enjeu n’est rien de moins que la primauté du droit international, qui n’a cessé d’être violé depuis au moins la pulvérisation de l’agent Orange sur tout le Vietnam, en passant par l’invasion de l’Irak par « Dubya » Bush en 2003, pour toucher le fond du gouffre avec le « bombardement humanitaire » de la Libye. Sans parler d’Israël qui menace tous les jours de bombarder l’Iran – comme s’il s’agissait d’une visite à un traiteur casher.

    Bon, on peut toujours rêver du jour où un monde multipolaire donnera un carton rose (avis de licenciement) aux traceurs de lignes rouges.

    Notes

    1. Obama Threatens Force Against Syria, New York Times, 20 août 2012

    2. http://www.moonofalabama.org/2012/08/obama-to-assad-do-whatever-you-need-to-do.html, Moon of Alabama, 21 août 2012.

    3. Russia warns West on Syria after Obama threats, Reuters, 21 août 2012.

    4. Obama’s “red line” warnings merely aimed to seek new pretext for Syria intervention, 22 août 2012.

    Merci à Tlaxcala
    Source : http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/NH24Ak03.html
    Date de parution de l’article original : 24/08/2012

    Libellés : Syrie | ADM | USA | Obama | Intervention militaire | Russie | Chine

  • M of A - Syria : Insurgents Give Up For Now - The Grownups Made A Deal ?
    http://www.moonofalabama.org/2012/08/syria-insurgents-give-up.html

    The Syrian rebels fighting the forces of Assad have fallen in key districts of their stronghold Salah Al Deen in Aleppo. This comes hours after the army has announced that it has destroyed the communication network provided by Turkey.

    The chief leader of Syrian Free Army (FSA) has stated on Friday that the Syrian Free Army has tactically withdrawn from Aleppo province after severe clashes took place yesterday between the regular army and FSA.

    [Riad] Al-Asaad confirmed on a phone call to Reuters that the regular army killed 1000 soldiers of Free Syrian Army and arrest around 1500.

    C’est bizarre, le lien trouvé par Google conduit à une 404 chez Reuters :
    http://blogs.reuters.com/jeffrey-goldfarb/2012/08/03/riad-al-asaad-syrian-free-army-pulls-back-tactically-from-aleppo