Volubilis : Men vs Monkeys - Gilles Azzopardi

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  • Volubilis : Men vs Monkeys - Gilles Azzopardi
    http://volublog.blogspot.com/2018/06/men-vs-monkeys-gilles-azzopardi.html

    Men vs Monkeys fonctionne selon deux principes :

    – balancer des chiffres, beaucoup de pourcentages, des dizaines d’études résumées en quelques lignes (une par paragraphe dans les instants les plus intenses)
    – pour comparer les femmes aux hommes et les hommes aux singes (mais surtout les hommes aux femmes).

    Le but avoué de cette démarche, c’est d’aider les femmes à comprendre les hommes, il se développe sur le ton du manuel de survie en milieu babouinesque. Ce livre parle donc des hommes et s’adresse largement aux femmes tout au long de ses pages (le tout dans une perspective hétéronormée, voire ultra-normée)…. Mais a banni l’inclusif, quel dommage ! Il va donc falloir accepter de vous lire au masculin à chaque fois qu’on ne parle pas QUE de vous les filles et justement on adore !!! Vu que les hommes aiment qu’on flatte leur ego et que les femmes le font très bien (il vous le prouve). S’il faut aider les femmes à comprendre les hommes, c’est parce que les sexes ne se comprennent pas, c’est le prédicat de base. Les hommes n’osent plus draguer et les femmes s’y prennent mal pour communiquer avec eux. Les hommes non plus ne comprennent pas les femmes, mais ça c’est normal : c’est parce qu’ils sont bêtes. C’est le ressort légèrement comique de l’ouvrage : les hommes sont bêêêêêêêtes ah ah ah. Alors que vous les filles, vous, vous êtes intelligentes, évoluées, disciplinée, prudentes ! Et c’est pour ça que c’est à vous de faire le boulot, de prendre en charge votre « babouin » et même toute la relation et de convoler fidèlement pour des siècles et des siècles, amen. J’avoue, en introduction, l’auteur nous prévient qu’il va emboutir des portes ouvertes, mais on ne s’attend pas forcément à ce qu’il le fasse avec autant de condescendance. On n’a pas écrit un livre féministe parce qu’on y vante l’intelligence des femmes. Pas avec des idées aussi éculées. Parce que ça c’était la forme. Pour le fond, dans le fond, c’est pareil : j’ai bien envie de retitrer ce livre « Comment vivre heureuse à Penisworld ».

    #allié #me_too #sexisme #misogynie #androcentrisme

    • DES CONSEILS POUR LES FEMMES

      Deux types de conseils vous seront prodigués mesdames : comment attraper un singe et comment le garder.

      Au chapitre « comment attraper un singe », c’est la pure révolution des mœurs ! Pour pécho, il faut prendre en compte « les idiosyncrasies du mâle moderne ». Je vous rappelle que tout est prouvé scientifiquement : tous ces trucs MARCHENT !!!

      – soyez belles, donc fines, à la taille surtout, ça leur plait.
      – soyez épilées (parce que Sapiens n’aime pas les « sensations fortes », sans rire, il a perdu son instinct… au milieu de cette longue litanie de comportements prétendument instinctifs, ça nous amuse).
      – couvez-le de votre regard, dilatez vos pupilles, penchez la tête sur le côté, jouez avec vos longs cheveux.
      – cachez votre intelligence, ça ruine vos chances de trouver un mari. Notamment, ne pratiquez pas trop l’humour (mais riez à ses blagues).
      – Portez du rouge.
      – Touchez-le. Physiquement.
      – Ne confondez pas désir et sentiments, ça vous rend ingérables.
      – Ne confondez pas passion et amour, ça vous rend collantes.
      – Ne couchez pas le premier soir.
      – Méfiez-vous des pervers narcissiques : ils n’ont que le pouvoir qu’on veut bien leur donner…

      Vous vous sentez prêtes à réussir votre relation là, non ? Non ? C’est dommage parce qu’au chapitre « comment le garder », même topo, sauf qu’on a vachement moins d’études pour démontrer le propos.

      – N’essayez pas de le changer.
      – Quittez-le s’il craint du boudin.
      – Parlez sa « langue » (aka fonctionnez comme lui).
      – Parlez à voix basse (comme Pacino).
      – Ménagez son ego.
      – Faites-le se sentir utile (bricolage, jardinage, déménagement).
      – Ne dites jamais « peut-être » mais uniquement « oui » ou « non », sachant que « non » signifie « pas maintenant ». Préférez « non, mille fois non. » si vous voulez vraiment dire non.
      – Flattez-le avant de donner votre avis pour lui donner du poids.
      – Mais ne le flattez pas quand vous voulez faire un reproche.
      – Ne lui parlez pas de ceux qui réussissent mieux que lui, ça le déprime.
      – Répétez tout ce qu’il dit, hochez la tête quand il parle.
      – Menez-le par le bout du nez en exploitant ses faiblesses de mâle : draguez-le, couchez avec pour obtenir ce que vous voulez, demandez-lui peu avant de demander plus ou bien demandez plus pour demander moins.
      – Faites-le se sentir libre.
      – Il sera moins volage si vous gagnez 25% de moins que lui (« l’habituelle disparités des salaires entre les hommes et les femmes » les tient aussi sages que possible, tuvois).
      – Il sera moins volage si vous le comblez sexuellement.
      – Admettez qu’il soit infidèle (ce sera sûrement que du cul).
      – Admettez qu’il soit jaloux (si vous faites du cul, donc évitez).
      – Calmez-vous quand il s’énerve (j’invente rien).
      – Soyez gentilles, notamment ne le faites pas culpabiliser. Faites des phrases simples, courtes et claires.
      – Accordez-lui le droit à la mauvaise humeur.
      – Ne cherchez pas tout le temps à avoir le dernier mot (le mâle sapiens est très territorial).
      – Pardonnez.

      Voilà, voilà… Tout une carrière de psychosociologue et des centaines d’études pour en arriver là. Personnellement, si je voulais retenir quelque chose de ce bouquin en guise de conseil pourléfames, je retiendrais cet encadré page 36, qui se demande, sur son ton narquois si les hommes sont « plus idiots que les femmes », tournure amusante pas super franche du collier. Il y évoque une étude dont la conclusion est la suivante : plus on est bête et moins on est à même d’évaluer l’intelligence de l’autre - et plus l’on aura tendance à prendre l’autre pour un.e con.ne. C’est l’effet de surconfiance ; quelqu’un.e qui vous prend pour une conne est donc probablement plus con.ne que vous ; c’est un bon critère pour évaluer son interlocuteur. Et ce bouquin.