Le blues de Cunégonde ou le népotisme dans la chanson française... — Jeannot LE CENDENT

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  • Le blues de Cunégonde ou le népotisme dans la chanson française... Jeannot LE CENDENT - 11 Aout 2018 - LGS
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    La censure ? Bien sûr qu’elle existe dans le domaine de la chanson, de la musique et plus que jamais !
    1) Elle est dictée et basée sur les forces de l’argent, le népotisme et ses cohortes de pistonnages multiples ( les relations /ou pas en lien et appartenance à ses origines sociales, fils ou filles à papa ou les enfants de la baballe, le bon goût / le mauvais goût, ce qui est bien / ce qui ne l’est pas, ce qui est tendance / ou pas, à la mode / ou ringard, etc ... ). Bref, le capitalisme dans sa version la plus putréfiante : l’ultralibéralisme, avec un plus socialo-bobo : les « aides » aux associations génétiquement compatibles ( c’est-à-dire qui ont toutes une incroyable et très similaire vision artistico-culturelle ) qui sous le prétexte d’un rééquilibrage en faveur de la jeunesse, de la création etc., enfoncent encore plus le clou à droite dans la gorge de ceux qui n’ont pas l’esthétique du moment ou de convenance. (un des "monuments" en matière d’hypocrisie sélective et du bon goût temporel, institutionnalisé, ex : le festival de Bourges )

    Pour pouvoir être écouté quand tu fais de la musique il faut être entendu , si cela n’est pas le cas, tu crèves. La musique qui est distribuée / écoutée en France n’a rien à voir avec ce qui est crée réellement dans l’hexagone. Il faut faire un tour dans les centaines de studios de répétitions de notre pays pour s’en faire une idée. Je vous y encourage si, bien évidemment, le cœur vous en dit, et pas que dans la région parisienne.


    2) Bon, pour les personnes qui croient que le talent émerge toujours quoi qu’il arrive, cela revient à penser que les délocalisations sont dues au manque de talent des ouvriers et employés français et que oui ! Madame ! Moi, je vous le dis, les ouvriers chinois ont vraiment un immense talent car eux aux moins ils vendent leurs produits partout dans le monde.

    C’est bien du talent ça ? !

    Et le talent en fait, c’est quoi cette chose étrange ? Qui en a ou n’en a pas ? Qui en décide ? Des experts ? Est-ce un jury ? Des juges ? Et qui juge les juges et experts, sur leurs compétences en matière de talent ?

    Bla-bla-bla, la doctrine du fameux talent n’est qu’un faire-valoir pour exécuter artistiquement les gens du peuple et au contraire encenser les personnes de la classe dominante.

    C’est simple, regardez les chanteurs/chanteuses, dans une large majorité de quel milieu nous arrivent-ils ?

    3) Ah, oui ! Mais enfin, il y a des exceptions : regardez untel ou untel, leurs parents étaient des ouvriers et même qu’en plus, ils étaient émigrés ; alors vous voyez bien qu’ il y a égalité des chances dans la chanson.

    Ah bon ? Alors ( le peuple, cet étrange inconnu ) les plus nombreux doivent se satisfaire des miettes nommées exceptions, bien vue pour l’égalité de la déveine et la soumission d’un peuple. Mais pour l’égalité de ce même peuple devant la vie, zéro pointé.

    Et oui maman, tout pour les mêmes que dalle pour les autres, l’argent va à l’argent, l’air est connu les paroles aussi, c’est la rengaine du capitalisme.

    4) Qui, en toute logique, peut penser que la musique, les chansons que nous écoutons arrivent à nos oreilles par magie, apportées par le vent ?

    Et bien, non ! comme pour n’importe quel produit il y a tout un réseau pour arriver jusqu’au consommateur (hou la la ! On dit amateur de musique, amoureux de l’art et de la mélodie). Et dans cette entreprise « musicale » il y a les mêmes problèmes que dans le reste de la société industrielle sauf que chut...Silence .... Il faut faire rêver le bon peuple, tout doit rester caché, tabou, pour que les artistes reconnus nous éclairent de leur magnificence. Alors que dans leur immense majorité les artisans musiciens, les faiseurs de chansons issus du peuple ou plus exactement du prolétariat sont des précaires ; aux chômages, aux RSA ou font un autre travail pour vivre et survivre, comme un prolétaire « ordinaire ».

    5) La question est quand les ouvriers de PSA ,Renault, Arcelormittal, Michelin et tant d’autres... Avec 1000 raisons, sont en grève, ils font venir qui dans un concert de soutien ? ( Cela serait relativement facile de donner des noms mais bon !). Des têtes d’affiches plus ou moins reconnues par le système capitaliste qu’ils combattent et les spolie.

    Mais pas les fils ou les filles de leurs voisins ou de leurs collègues de boulot qui jouent dans un groupe de Punkhardcoretrashbluesrock / chansons pourtant sympa et cool ayant les même difficultés économiques qu’eux (le chanteur est au chômage, la batteuse au RSA, le guitariste est intérimaire, etc ...) qui composent des chansons qui reflètent leurs vies, leurs perceptions du monde, celles de leurs amis, de leurs parents (ouvriers, employés).

    Étonnant, n’est ce pas ?

    La solidarité de classe devrait émaner ou si cela est trop demander, au moins se manifester dans le « fameux » peuple de gauche et pourtant....Rien à foutre ?...Ou j’écoute ma téloche et regarde ma radio ?...

    Mais bon comme le dit mon voisin, s’ils ne passent pas à la TV c’est qu’ils sont mauvais, comme lui aussi d’ailleurs, puisqu’il est au chômage depuis que les Chinois font de bien meilleures TV que lui...

    Une question très basique, Les français aiment-ils la musique populaire autant que les Anglais ou les Cubains ?

    Jeannot LE CENDENT