Ce silence qui tue : Libérer la parole des Autochtones

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    Signalé par Emmanuelle Walter sur FB qui en dit ceci :

    Je vous incite furieusement à venir voir le super film de la géniale Kim O’Bomsawin aujourd’hui au Square Cabot à Montréal. C’est le premier documentaire produit au Québec consacré à la question de la violence faite aux femmes autochtones du Canada, et c’est un grand documentaire, bouleversant, puissant, à la fois lucide et porteur d’espoir, dont on ressort grandi. Ne ratez pas ça.

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    « Je dis tout le temps aux gens : “Je m’excuse, ce n’est pas un film facile à regarder, mais je pense que c’est un film nécessaire.” » C’est dans ces mots que la cinéaste Kim O’Bomsawin décrit Ce silence qui tue, qui traite des violences faites aux femmes autochtones.

    « Je ne veux pas mourir, mais toutes les chances sont contre moi. » « Je me sens chanceuse de ne pas être une de ces femmes disparues et assassinées. » « Je ne sais pas pourquoi je ne fais pas partie des statistiques. » « Je suis chanceuse d’être en vie. » Ces phrases sortent de la bouche de diverses femmes autochtones rencontrées par la réalisatrice pour son documentaire, qui sera présenté ce soir dans le cadre du festival Présence autochtone.

    Cette projection revêt un caractère spécial pour Kim O’Bomsawin, puisqu’elle aura lieu au square Cabot, lieu de rassemblement des itinérants autochtones de la métropole. « Pour moi, c’est très symbolique. Je pense que ça va susciter des discussions très intéressantes », dit-elle.

    Des survivantes d’abus de toutes sortes se sont confiées à la caméra de Kim O’Bomsawin. Parmi elles, des filles du quartier Downtown Eastside de Vancouver, décrit comme « la plus grande réserve autochtone du Canada » par un ex-policier du secteur devenu travailleur de rue.

    Certains de leurs témoignages sont particulièrement difficiles à écouter. Il y a notamment celui d’Angel Gates, qui raconte en détail comment sa mère – elle-même victime de nombreux abus – l’a obligée à se prostituer à l’âge de 11 ans.

    « Je ne suis pas allée chercher des histoires sensationnalistes, au contraire, j’en ai même laissé de côté, car elles étaient trop dures à recevoir », explique la réalisatrice.

    Si elle a écarté certains témoignages trop lourds, c’est parce que Kim O’Bomsawin voulait faire un film dans lequel « on voit un peu de lumière. Je voulais qu’on voie des femmes fortes qui ont survécu et qui continuent d’avancer. »

    La cinéaste indique avoir gagné la confiance de ces femmes sans difficulté. « Le fait d’être moi-même une femme autochtone accélère la relation de confiance, dit-elle. De plus, ces femmes avaient envie de parler. Je n’ai tordu le bras de personne. Pendant les entrevues, j’étais consciente que je posais des questions qui allaient loin. J’y allais avec délicatesse, mais je pensais me faire dire à un certain moment :

    “Je ne veux pas aller là.” Personne ne me l’a dit. Angel, personne ne lui avait demandé avant moi de raconter sa première agression. Elle était très contente de partager son histoire, elle était prête, elle était rendue là dans sa vie. »

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