De la pâtisserie à la prison, en passant par une toile de tente
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Mardi, il a rejoint le campement des #Gilets_jaunes au Passage-d’Agen, plus par nécessité que par conviction. Son camp de fortune lui a été volé, son toit de toile a disparu et il a trouvé au sein du mouvement un abri. Didier a été rattrapé par l’actualité. Le ministre de l’Intérieur a dit ne plus vouloir de Gilets jaunes sur la voie publique. Application de la consigne d’État par la #police nationale via la préfecture. A 6 heures vendredi, les forces de l’ordre ont investi le campement. Une énième opération de délogement vu que les Gilets jaunes jouent au chat et à la souris. L’évacuation se passe sans écueil majeur. Pour Didier, cette opération veut aussi dire qu’il doit chercher un nouveau toit ou une toile au-dessus de sa tête. Il admet avoir proféré des menaces mais ne se souvient pas avoir giflé l’officier de police qui pilote l’opération. Elle dit qu’elle est allée vers lui pour lui proposer une proposition de relogement via le #115. « Je lui ai répondu que ça ne m’intéressait pas », explique Didier devant les magistrats du tribunal correctionnel.
« Absence épileptique »
En comparution immédiate, il doit répondre de rébellion, de menaces de mort et de violences. Il oppose à son comportement du moment une « absence épileptique. Dans ces moments-là, je perds la mémoire ». Le quinquagénaire crache aussi sa haine. « Les policiers jouent avec la vie des gens. Quand je suis en crise, ma force est multipliée mais je ne l’utilise pas volontairement ». Me Belacel, l’avocate des sept fonctionnaires victimes, penche plutôt pour « une amnésie de circonstance (…) Il faut également reconnaître le comportement exemplaire de la commandante de police qui vient vers lui et celui des Gilets jaunes, qui revendiquent à juste titre ici d’être pacifiques ». Le ministère public confirme. « La policière s’apprêtait à lui venir en aide » . Didier est condamné à six mois ferme contre un an dans les réquisitions. Il faut y ajouter quatre mois d’un sursis lors d’une condamnation précédente en août dernier, et près de 2 000 € au titre du préjudice. Le mot de la fin est signé de son avocate, Me Sophie Grolleau : « C’est d’une tristesse infinie, celle qui l’a poussé à dire qu’il préférait être placé en détention. Sa détresse, il l’a déversée sur les policiers ».