la lente dérive du web d’après Caterina Fake

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  • Réseau sociaux : la lente dérive du web d’après Caterina Fake
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/reseau-sociaux-lente-derive-web-caterina-fake

    CATERINA FAKE : Quand nous avons construit Flickr, la notion de communauté était importante. L’idée que les utilisateurs devaient contribuer et participer pour faire partie d’une communauté était vraiment une manière nouvelle de penser. On l’a oublié, mais ces services étaient souvent monétisés par des abonnements. Flickr, par exemple, faisait payer ses utilisateurs à partir d’un certain nombre de photos partagées. On est passé de ce système de communauté en ligne à un modèle de médias sociaux faussement gratuit. Plus qu’une évolution, il s’agit d’une dérive qui consiste à vendre à des publicitaires ou des gouvernements, les utilisateurs, leurs données et leur profil psychologique comme une simple marchandise. Même leurs opinions politiques et leur vote sont à vendre au plus offrant comme on a pu le voir avec le scandale Cambridge Analytica.

    On a vu disparaître l’esprit communautaire des débuts du Net au profit de la montée des discours de haine. Comment l’expliquez vous ?

    C. F. : Le point de vue libertarien qui a dominé la fabrication de ces plateformes a fortement joué dans la montée du trolling. Au lieu d’assumer leur responsabilité, les entrepreneurs ont préféré prétendre qu’ils n’étaient pas coupables du comportement de leurs utilisateurs. En réalité, ils ne managent pas leur audience parce qu’ils se voient comme des médias sociaux et non pas comme des communautés en ligne. Ce choix est programmé. On peut prendre au pied de la lettre ce que disait Lawrence Lessig - un juriste américain fondateur des Creative Commons : « Le code est la loi ». La loi, comme le code, crée la manière dont les gens interagissent les uns avec les autres. L’ancien responsable de la communauté de Flickr disait une chose très juste : « Ce que vous tolérez indique ce que vous êtes vraiment ». Donc si votre code tolère le sexisme, vous êtes une plateforme sexiste. Si votre code tolère les suprématistes blancs, vous êtes une plateforme qui soutient le suprématisme blanc.

    #Médias_sociaux #Economie_attention

  • Réseaux sociaux toxiques : on a trouvé la solution, elle était là depuis le début.

    Plein de choses qui font beaucoup réfléchir dans cette interview de Caterina Fake, co-fondatrice du site de partage de photos Flickr : malgré une vision systématiquement mercantile de « La solution », oubliant au passage des expériences comme #Wikipedia, elle insiste sur ce qui est pourtant sa base fondamentale (comme celle de #seenthis !) : la gestion communautaire.
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/reseau-sociaux-lente-derive-web-caterina-fake

    On peut prendre au pied de la lettre ce que disait Lawrence Lessig - un juriste américain fondateur des #Creative_Commons : « Le code est la loi ». La loi, comme le code, crée la manière dont les gens interagissent les uns avec les autres. L’ancien responsable de la communauté de Flickr disait une chose très juste : « Ce que vous tolérez indique ce que vous êtes vraiment ». Donc si votre code tolère le sexisme, vous êtes une plateforme sexiste. Si votre code tolère les suprématistes blancs, vous êtes une plateforme qui soutient le suprématisme blanc.

    Je pense surtout que l’approche très libertarienne qui imprègne la #Silicon_Valley est en train de montrer ses limites. Malgré leurs promesses, toutes ces compagnies ont échoué à s’auto-réguler et c’est un terrible bilan pour l’ensemble de la communauté tech. Les entrepreneurs des nouvelles technologies avaient la liberté nécessaire pour proposer un autre modèle de société, mais il suffit de regarder l’exemple récent de Facebook et sa gestion catastrophique de l’après #Cambridge_Analityca pour se rendre compte que c’est un échec. À cause de ce scandale, les médias sociaux vont subir une nouvelle forme de régulation.

    Article trouvé en lisant celui de #Olivier_Ertzscheid : Si c’est pourri c’est que t’es pas le bon produit (ma réponse à #Mark_Zuckerberg.)
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2019/01/si-cest-pourri-tes-pas-le-bon-produit.html

    Mark Zuckerberg vient de se lancer dans une grosse campagne de communication en publiant une tribune simultanément dans plusieurs très grands journaux dont Le Monde ou le Wall Street Journal. Elle est intitulée : « Je souhaite clarifier la manière dont Facebook fonctionne. »
    Il y rappelle avec raison une première vérité qui est que le métier de #Facebook n’est pas de vendre des données personnelles à des annonceurs mais de permettre à des annonceurs d’accéder à un ciblage très fin d’audience pour l’affichage de leurs publicités. La nuance est de taille et je le dis sans aucune ironie.
    Mais pour le reste, comment dire...