Le bilan des disparitions d’enfants en France a de quoi affoler. Parmi ces 49 347 mineurs recensés en 2016, l’immense majorité sont des fugueurs (48 156). Un chiffre que la directrice de l’association, Anne Larcher, invite à ne pas « relativiser » puisque, selon le CFPE, même en cas de fugue, l’épreuve vécue par les familles est terrible : un tiers des enfants sont retrouvés dans les jours qui suivent, un autre tiers dans les trois mois et le dernier tiers parfois des années plus tard. Restent près de 1 200 enfants dont la situation est plus préoccupante : 497 ont été enlevés ou détournés par une personne majeure, souvent l’un des deux parents, et 687 font l’objet de disparitions « inquiétantes » , c’est-à-dire que les éléments de l’enquête ne permettent pas encore de déterminer les motifs de leur disparition.
Commissariat.
Combien d’enfants jamais retrouvés ? « On n’en a aucune idée, c’est un flux permanent d’entrées et de sorties » , explique la directrice de l’association, qui appelle à une « coopération renforcée » des pays européens autour du numéro d’urgence 116 000, instauré en 2007 pour permettre aux familles de signaler la disparition d’un mineur. En théorie, quand un enfant disparaît, le réflexe des parents est d’aller au commissariat. Mais lorsque cette première démarche est enregistrée, ils se retrouvent souvent sans véritable réponse, dans une détresse psychologique immense durant des semaines, des mois, voire des années. Une enquête n’est pas toujours ouverte (notamment pour les enfants de plus de 12 ans), « ce qui nourrit un sentiment d’anxiété supplémentaire » pour les familles, souligne Anne Larcher.
Lorsque le mineur disparu a atteint la majorité, il arrive aussi que police et justice referment les dossiers, laissant « les familles totalement seules » .
Déplorant la suppression récente du ministère de la Famille et de l’Enfance, elle a également insisté sur la transversalité de ce sujet qui rejoint à la fois « celui des trafics d’enfants et des réseaux de prostitution ».