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Moi, qui étais de culture française, qui parlais bien mieux cette langue que l’arabe, je n’ai pas compris pourquoi des avions français nous bombardaient, j’ai pleuré en apprenant que Port-Saïd avait capitulé, je me suis réjoui à l’annonce de la défaite des envahisseurs.
Durant ces années au Caire, on se politisait jeune, malgré l’interdiction des partis et la chape pesante du nouveau régime nassérien. Nous vivions une époque formidable. L’Empire britannique se désagrégeait, la conférence de Bandoung (1955) annonçait le mouvement des non-alignés, la guerre de libération battait son plein en Algérie et, au Caire, nul ne doutait un instant ni de la justesse de cette cause ni de sa victoire
Je découvrais que même des penseurs de la gauche radicale peinaient à produire des analyses sans partir de la prétendue « supériorité » de l’Europe sur le monde « oriental ».