• Sur Youtube, disent ces gens qui conchient Netflix…
    https://www.lemonde.fr/planete/live/2020/04/27/coronavirus-en-direct-la-vente-des-masques-de-nouveau-autorisee-lundi-dans-l

    Vingt festivals de cinéma de premier plan, notamment Cannes, Venise, Berlin ou Toronto, vont participer à un événement virtuel qui offrira gratuitement des films sur YouTube, a annoncé lundi le festival américain de Tribeca, partenaire, dans un communiqué.

    • Défunts déplacés au transpalette :Opacité et ratés : dans les coulisses de la morgue géante de Rungis, Mediapart, 25 avril 2020

      Immense plateforme logistique au sud de Paris, le hangar de Rungis a été réquisitionné le 3 avril par la préfecture du Val-de-Marne, c’est-à-dire l’État, pour faire face à la « saturation des capacités funéraires » en Île-de-France et accueillir des morts du Covid-19. D’après nos informations, cet ancien hangar voué à la destruction a déjà vu passer plus de 1 300 défunts, provenant des Ehpad pour la majorité, des hôpitaux, et pour 7 % environ des morts à domicile – un second site plus petit a depuis été ouvert à Wissous (Essonne).

      [...] Surveillé, interdit à la presse, l’accès est strictement restreint aux employés. « Pour préserver la solennité du lieu », justifie l’opérateur dans un communiqué. Solennité ou non, Rungis est devenue une boîte noire, illustration supplémentaire de la gestion opaque et précipitée de la crise pandémique, au point qu’une enquête de l’Inspection générale de l’administration (IGA, rattachée au ministère de l’intérieur) a été ouverte et qu’une série d’auditions a déjà eu lieu, d’après des informations obtenues par Mediapart.

      [...] La gestion de cette morgue a déjà suscité moult griefs depuis son ouverture : décorum inapproprié, tarifs indécents, etc. Les témoignages indignés de familles se multipliant, OGF a dû rapidement renoncer à l’application d’un forfait de prise en charge des défunts initialement facturé 159 € pour 6 jours, plus 35 € par jour au-delà. [...] [Par ailleurs] dans un courrier du 16 avril adressé aux opérateurs de pompes funèbres venant rechercher des cercueils à Rungis (que Mediapart a pu consulter), les services de la préfecture du Val-de- Marne ont procédé à un rappel à l’ordre, après avoir relevé que de « nombreux départs » de défunts avaient eu lieu « sans information préalable du gestionnaire [OGF] ».

      Des familles ont-elles raté le recueillement prévu à Rungis, le cercueil de leur proche ayant été emporté sans que l’opérateur chargé de la gestion du site n’en soit au courant ? OGF n’a pas souhaité communiquer à ce sujet. En interne, on tient à nous répondre, par contre, sur un autre sujet délicat, celui des conditions de manipulation des cercueils, placés à même le sol et surtout déplacés au transpalette. Si aucune image n’a fuité jusque-là, Mediapart a pu le vérifier. « C’est une image très violente, reconnaît-on chez OGF. Mais ça ne dure que 15 mètres, le temps de la première prise en charge et de la désinfection des cercueils. Vous imaginez la bombe sanitaire qu’on a créée à Rungis ?! »

      [...] « Ils auraient au moins pu acheter un chariot », s’agace un patron de pompes funèbres. « Nous, on l’a bien fait pour notre funérarium. C’est 700 euros par chariot, mais on le doit bien aux familles. » « Jamais je n’accepterais que ma mère soit déplacée au transpalette », s’émeut aussi un jeune chauffeur.

      #crise_sanitaire #morgue

  • Coronavirus : à Singapour, TraceTogether permet de remonter les chaînes de contamination sans géolocalisation
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/08/coronavirus-a-singapour-tracetogether-permet-de-remonter-les-chaines-de-cont

    L’application, étudiée de près par le gouvernement français, utilise la fonction Bluetooth afin d’identifier avec qui l’usager a passé plus de trente minutes à moins de 2 mètres de distance.

    Lancée le 20 mars par le gouvernement de Singapour, l’application TraceTogether développe le principe du contact tracing (« suivi des contacts »). En laissant l’application ouverte et en ayant activé le Bluetooth, le programme stocke pendant vingt et un jours les données des personnes avec lesquelles le porteur du smartphone a été à « moins de 2 mètres, durant au moins 30 minutes ». Si, plus tard, l’une de ces personnes se révèle positive au Covid-19, et que l’application a repéré un risque de contamination, l’utilisateur du smartphone est contacté, pour éventuellement passer un test. Si c’est lui qui est infecté, il peut autoriser le personnel du ministère de la santé à accéder à l’application pour identifier les individus qui ont été à moins de 2 mètres de lui pendant au moins 30 minutes.

    L’usage de TraceTogether est basé sur le volontariat à Singapour, mais fortement encouragé : l’appli ne peut produire des résultats que si un grand nombre y a recours.
    Conçue par l’agence pour la technologie et par le ministère de la santé, TraceTogether met son logiciel à la disposition gratuite de tout pays ou développeur souhaitant l’utiliser et le modifier. Son site officiel décrit l’application comme un « outil crucial » pour retracer les chaînes de contamination : « Essayez de vous rappeler toutes les personnes que vous avez rencontrées les deux dernières semaines. Pouvez-vous nommer chacun de ceux avec qui vous avez parlé ? Sans doute pas. Et, même si vous le faites, vous n’avez peut-être pas leur contact », peut-on y lire. Il est précisé que le ministère de la santé n’accédera pas à vos données sans votre consentement : le numéro de téléphone de l’utilisateur n’apparaît pas directement dans le téléphone des personnes croisées – mais un identifiant, attribué de manière aléatoire.

    L’utilisation du Bluetooth permet « d’éviter la géolocalisation avec les coordonnées GPS, système qui fonctionne mal quand les gens sont à l’intérieur et à des étages différents d’un immeuble, par exemple », explique sur le site Internet Jason Bay, le directeur des services gouvernementaux numériques au sein de l’agence de technologie de Singapour. Par ailleurs, le GPS « poserait des questions de vie privée et de sécurisation des données ».

    L’usage de TraceTogether est basé sur le volontariat à Singapour, mais fortement encouragé : l’appli ne peut produire des résultats que si un grand nombre y a recours. Un million de personnes, sur les 5,6 millions que compte la cité-Etat, l’avaient téléchargée à la date du 1er avril. « Tout le monde en parle. Quand j’ai dit à mes amis singapouriens, lors d’un dîner, que je ne l’avais pas téléchargée, tout le monde m’a regardé d’un drôle d’air. Je l’ai fait tout de suite après », confie une expatriée française. Même si, à ce stade, TraceTogether n’a pu empêcher la mise en place, mardi 7 avril, de nouvelles mesures de quasi-confinement conduisant à la fermeture des commerces non essentiels et à un rappel à l’ordre pour rester chez soi, à la suite d’une remontée des contaminations. Le 7 avril, 106 nouveaux cas d’infection ont été déclarés, portant le total à 1 481 cas, pour six morts.

    Applications de pistage

    Ailleurs en Asie, d’autres modèles fonctionnent. En Corée du Sud, les éditeurs de logiciels proposent des applications de pistage. Corona Baeksin (« 100 mètres », en coréen), de l’éditeur Handasoft, alerte un utilisateur s’il se trouve à moins de 100 mètres d’un endroit préalablement visité par une personne contaminée. Il signale aussi la nationalité, le genre et l’âge des personnes positives et la date à laquelle elles ont été testées. Le système n’a pas recours au GPS des téléphones, mais à la triangulation par les opérateurs. Les autorités coréennes ont également facilité l’accès, pour les enquêteurs des centres de prévention et de contrôle des maladies, des données concernant les personnes positives, qui nécessitaient des autorisations préalables, comme l’utilisation des cartes de crédit et la vidéosurveillance.

    En Chine, Alipay, une filiale du géant du commerce Alibaba, a développé, en coopération avec plusieurs provinces et les services de police, un programme dit « code de santé », attribuant à leur utilisateur un code vert, jaune ou rouge, selon les voyages qu’il a effectués, les personnes qu’il a pu croiser et le formulaire de santé en ligne qu’il a rempli. Au moins deux cents villes l’utilisent. Un code-barres jaune ou rouge limite l’entrée dans certaines villes et commerces – si ceux-là ont décidé de les exiger pour les scanner. Cette donnée, ainsi que la localisation de l’usager, est alors envoyée vers des serveurs. Un code jaune peu induire de se mettre sept jours an autoquarantaine, et un code rouge quatorze jours. Mais des utilisateurs se sont plaints du fait qu’ils n’avaient aucune information sur les critères les ayant amenés à recevoir la couleur jaune ou rouge.

    #contact_tracing