• « EDF-Total : guerre nucléaire entre géants de l’énergie »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/04/29/edf-total-guerre-nucleaire-entre-geants-de-l-energie_6038117_3234.html


    La centrale nucléaire de Fessenheim, le 20 février 2020.
    Arnd Wiegmann / REUTERS

    Air France-KLM, Safran ou Renault ne sont pas seuls à souffrir du Covid-19. Mais EDF n’est visiblement pas une priorité pour le gouvernement, même s’il est confronté à une situation sans précédent qui menace son équilibre financier : chute de 15 % à 20 % de sa production nucléaire (à son plus bas niveau depuis trente ans) et recul des prix de l’électricité de gros en raison de la contraction de l’activité en Europe, où il est très présent en France, au Royaume-Uni, en Belgique et en Italie. La dette atteignait 41 milliards fin 2019, le ratio dette/ebitda risque de dépasser 3 (contre 2,46 aujourd’hui) et Moody’s menace de dégrader sa note (A−), rendant ses emprunts plus coûteux. Trois ans après les 3 milliards injectés par l’Etat actionnaire, une nouvelle recapitalisation n’est pas exclue.

    C’est dans ce contexte que des concurrents, comme ekWateur et Total Direct Energie, filiale du géant pétrolier, attaquent EDF, justifiant du cas de « force majeure » de la pandémie de Covid-19 pour réclamer la suspension de la fourniture d’une partie de l’électricité nucléaire précommandée dans le cadre de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh). Un mécanisme créé en 2010 pour que les concurrents d’EDF bénéficient de son électricité très compétitive grâce à des centrales en partie amorties. Non seulement le prix de l’Arenh (42 euros le MW/h) est aujourd’hui deux fois plus élevé que celui du marché européen, mais ces « alternatifs » n’en ont plus besoin.

    Un dossier inflammable
    Ce sont des dizaines, voire des centaines de millions d’euros qui sont en jeu, et EDF s’y refuse. La Commission de régulation de l’énergie et le Conseil d’Etat ont débouté Total, qui a saisi le tribunal de commerce de Paris. La ministre de la transition écologique et solidaire s’est, elle aussi, montrée inflexible. Les concurrents d’EDF « ont bénéficié de l’Arenh pour acheter de l’électricité à un tarif plus faible que celui du marché, a souligné Elisabeth Borne. Maintenant, ils souhaitent, tout compte fait, rendre cette électricité. Cela reviendrait à faire peser sur EDF la totalité des risques. Il y a un problème de principe. »

    • [...] son électricité très compétitive grâce à des centrales en partie amorties

      Toujours la même entourloupe : qu’on rajoute le coût du démantèlement des installations nucléaires et on verra si elle est vraiment compétitive leur électricité.

      Dans le même ordre d’idée on pourrait aussi intégrer le coût de traitement des déchets, et le coût de stockage des déchets ultimes.

      Oui je sais j’ai mauvais esprit.