Bolivie : le « Manifeste de l’Ile du Soleil » d’Evo Morales

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  • "Bolivie : le « Manifeste de l’Ile du Soleil » d’Evo Morales", Jean Ortiz, L’Humanité , 24 décembre 2012.

    http://www.humanite.fr/monde/bolivie-le-manifeste-de-lile-du-soleil-devo-morale-511650

    Le 21 décembre, le président de l’Etat plurinational de Bolivie, Evo Morales, a choisi de célébrer le Solstice d’été sur l’Ile du Soleil. A cette occasion, il a prononcé une allocution-manifeste : « le Manifeste de l’Ile du soleil ». Vue son importance, ce texte mérite d’être largement connu ; nous en avons traduit quelques passages, qui nous semblent les plus représentatifs.

    Dans ce système capitaliste, les banques ont des droits économiques privilégiés, et sont traitées en citoyens de première catégorie, de telle sorte que les banques importent plus que la vie. Dans cette jungle sauvage, les hommes et les peuples ne sont pas frères, ne sont pas citoyens (...). Ce ne sont que des débiteurs mauvais payeurs, des ’assistés’, des locataires, des clients".

    « Nous vivons le règne de la couleur verte : les politiques monétaires, de développement, écologiques, sont vertes comme le dollar ». « Face à la nouvelle vague de crises du système capitaliste, ses idéologues prônent la privatisation de la nature à travers ce qu’ils appellent ’l’économie verte’, ou ’le capitalisme vert’. Les préconisations du marché, du libéralisme, et de la privatisation, ne font que générer pauvreté, exclusion, faim et marginalisation ». (...)

    Nous proposons dix recommandations pour faire face au capitalisme et construire la culture de la vie :
    – refonder la démocratie et la politique, en transférant le pouvoir aux pauvres et en le mettant au service du peuple
    – davantage de droits sociaux et humains, et non la marchandisation des besoins humains
    – décoloniser nos peuples et nos cultures pour construire le « socialisme communautaire du buen vivir »
    – pour une vraie politique écologique contre tout « colonialisme environnemental de l’économie verte »
    – la souveraineté sur les ressources naturelles est la condition pour s’émanciper de la domination néocoloniale et œuvrer au développement intégral des peuples
    – atteindre la souveraineté alimentaire, et le droit humain à l’alimentation
    – l’alliance des peuples du sud contre l’interventionnisme, le néolibéralisme, et le colonialisme
    – le développement de la connaissance et des technologies pour tous
    – la construction d’une union institutionnelle mondiale des peuples
    – le développement économique ne doit pas se fixer pour objectif l’accumulation du capital et des profits, ni les bénéfices des marchés, mais doit être ’intégral’, et viser le bonheur des gens et l’harmonie avec la Mère Terre.

    #Evo_Morales #Bolivie #écologie #socialisme #capitalisme #souveraineté #colonialisme