Trois réflexions sur la « révolution arabe »
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En deux mots :
Première réflexion : nous sommes en train d’assister à une série d’événements fondateurs pour les nations arabes. Leur impact sera équivalent à celui de la Révolution de 1789 pour les Français.
Les peuples arabes en sont parfaitement conscients, c’est pourquoi tous « veulent en être » pour ne pas laisser passer le train de l’Histoire, et faire naître une nouvelle unité.
Deuxième réflexion : une fois les passions calmées, il va falloir se réconcilier. Pro et anti Ben Ali, pro et anti Moubarak, pro et anti Kadhafi vont devoir continuer à vivre sous le même toit. Cette réconciliation ne pourra probablement s’opérer qu’en trouvant un bouc émissaire, de préférence externe. Les Etat-Unis sont les mieux placés pour endosser ce rôle, suite à leur politique plus qu’ambigüe, surtout, lorsque l’on arrivera à la « question centrale », à savoir « peut-on soutenir la libération des peuples arabes qui se battent contre leurs dictateurs locaux sans soutenir celle du peuple palestinien à l’égard d’un occupant étranger, Israël ? »
Troisième réflexion : L’agitation américaine pour préserver ses positions au Proche et Moyen-Orient semble disproportionnée, voire quasiment surréaliste, compte tenu de la situation interne des États-Unis : la superpuissance américaine est morte de facto mais elle continue de « faire comme si ». Alors que les États-Unis pataugent dans la pauvreté et le marasme, les « ressources » du pays continuent d’être tournées vers des opérations militaires extérieures hasardeuses ou à de l’agitation diplomatique au détriment d’un « recentrage » qui viseraient à préserver le cœur du système.