Rock the casbah - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

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  • Rock the casbah par Mathieu Léonard
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    Du rock arabe ? Certes, depuis Raïna Raï et Carte de séjour, le sujet n’est pas inexistant. Certains ont continué dans cette veine : Rachid Taha, Zebda ou Gnawa Diffusion. Plus proche de nous, Temerik electric, groupe des quartiers nord de Marseille, revendique le terme d’« Ar’bian rock ». En dehors de ça, y en a pas bezef non plus. Et avant les années 80 ? Walou ? Les interpénétrations entre la musique arabe et le rock’n’roll ont assurément pâti de la défiance réciproque du monde musulman et de l’impérialisme yankee. De même, on peut penser qu’avec la richesse des rythmes orientaux et la force des mélodies de la poésie chantée, les pays arabes n’avaient pas réellement besoin de produits d’importation au tempo binaire. Enfin, le rock avait jadis une réputation sulfureuse, annonciatrice de révolte de la jeunesse et de libération des mœurs, et pouvait s’avérer transgressif pour la société traditionnelle musulmane et les régimes autoritaires en place.

    Pourtant, il existe bien quelques exemples de ce mezzé improbable : on peut évoquer le guitariste Omar Khorshid, sorte de Link Wray égyptien ; Les Abranis, groupe psyché kabyle au début des années 1970 ; ou encore,à la même période le groupe français Les Variations, dont la plupart des membres ont été bercés par la musique arabo-judéo-andalouse, interprètent plusieurs morceaux composés, dont « Kasbah Talda », par le violoniste tunisien Maurice Meimoun, qui avait aussi accompagné de grands noms de la musique arabe comme Hedi Jouini ou Farid El Atrache.

    https://www.youtube.com/watch?v=v874aFhJ1RI&feature=player_embedded