Bruxelles renforce la mainmise des grands groupes sur les semences

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  • Bruxelles renforce la mainmise des grands groupes sur les semences
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    « Au prétexte de simplification, cette proposition place toutes les semences sous le contrôle direct de l’industrie et de ses brevets », dénonce le Réseau Semences Paysannes. Dans un communiqué publié mardi 7 mai, il qualifie le texte de « hold-up sur les semences, soigneusement caché sous des centaines de pages de jargon réglementaire ».

    Car, explique le réseau, l’office communautaire qui délivre les titres de propriété intellectuelle sur les variétés sera directement chargé du catalogue qui conditionne l’accès au marché des semences. En outre, un suivi électronique des échanges de semences en Europe, géré par l’administration au nom de la sécurité sanitaire, pourrait servir à poursuivre les agriculteurs qui utilisent des graines protégées ou leurs propres variétés de ferme.

    PERTE DE RÉSISTANCE AUX DIVERSES AGRESSIONS DE RAVAGEURS

    Les propositions présentées par le Commissaire européen à la santé et à la consommation, Tony Borg, s’inscrivent dans un « paquet législatif » qui pourrait entrer en vigueur en 2016. Le texte doit d’abord être approuvé par le Conseil des ministres et le Parlement européens, où il est attendu de pied ferme par les Verts.

    Tandis que Bruxelles met en avant la valeur des exportations de semences européennes – soit 60 % des échanges mondiaux de ce secteur –, les écologistes rappellent, eux, que des milliers de variétés de céréales, de légumes et de fruits ont été perdus ces dernières décennies.

    Le système de certification mis en place dans les années 1960 a causé une réduction de la biodiversité, qui se traduit par une perte de résistance aux diverses agressions de ravageurs et autres pathogènes, donc par un recours accru aux pesticides.

    « Le commissaire Borg n’a pas tenu compte des réserves de ses homologues de l’environnement et de l’agriculture, note Sandrine Bélier, députée Europe Ecologie-Les Verts. Son objectif reste la promotion d’une agriculture intensive, l’enjeu de la perte de biodiversité n’apparaît nulle part. On réduit les règles, on lisse, on harmonise, mais quelle place pour les variétés paysannes, différentes ? »