Le Limousin et l’uranium : vous reprendrez bien une part de yellow cake ?
Les souvenirs radioactifs des mines du Limousin - 28/03/2014 - La Nouvelle République France-Monde
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Autour de Bessines-sur-Gartempe, on sait ce que la radioactivité veut dire : non seulement le sous-sol est naturellement riche en uranium, mais l’exploitation qui en a été faite par le CEA puis la Cogema (devenue Areva NC), de la fin de la Seconde Guerre à 1995, a laissé quelques traces. Comme pour cette maison de la commune, édifiée dans les années soixante, où l’on vient de déceler la présence « en quantité anormale » de radon, un gaz radioactif produit naturellement par la désintégration, notamment, de l’uranium. Un classique dans cette région du nord de la Haute-Vienne.
▻http://atomicsarchives.chez.com/limou_radioac.html
Le sous-sol français est riche en uranium. Les premières mines ont été ouvertes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour fournir la matière première nécessaire à la fabrication de la bombe atomique. Aujourd’hui, plus des deux tiers de l’uranium consommé par les réacteurs français sont importés, mais la France reste néanmoins le premier producteur d’Europe.
L’exploitation actuelle et celle qui a précédé sont responsables d’une quantité gigantesque de déchets : plus de 300 millions de tonnes, dont certains causent de réels problèmes biologiques. Il y a d’abord les « stériles », ces roches extraites qui, contenant trop peu d’uranium, ne sont pas traitées et finissent souvent par former des petites collines rocheuses, sortes de terrils des régions uranifères.
Leur volume est colossal, puisqu’ils représentent 40 % du tonnage total extrait pour une souterraine, et 90 % pour une mine à ciel ouvert. C’est-à-dire, dans ce dernier cas, qu’avant de pouvoir traiter 1 tonne de minerai pour en récupérer l’uranium, il faut en manipuler et en stocker 9 tonnes. La quantité cumulée des stériles de mines d’uranium en France se situerait autour de 270 millions de tonnes !
Or, ils ne sont pas totalement « stériles », car ils contiennent toujours de l’uranium ainsi que d’autres corps radioactifs. Bien sûr, le minerai lui-même était aussi radioactif, et il élevait dans les régions alentour la radioactivité à un niveau parfois double de celui de la région parisienne. Mais ce minerai formait un bloc compact sous terre, alors qu’une fois extrait il est plus facilement lessivé par les eaux de pluie.