Hollande au Japon : vers un partenariat « d’exception » ?

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  • Extrait du point de vue d’Edouard Pflimlin, chercheur à l’#IRIS, sur la visite de François #Hollande au #Japon.

    Que peut vraiment attendre la France de ce « partenariat d’exception » ? Quelles sont ses marges de manœuvre, en particulier dans le domaine de la défense ?

    La visite a un important rôle économique. Sera abordée notamment la question de la poursuite de la coopération #nucléaire, par exemple sur les réacteurs nucléaires nouvelle génération. On en attend également une plus grande ouverture du marché #aéronautique ; on sait que par exemple la compagnie aérienne japonaise All Nippon Airways a marqué son intérêt pour l’#Airbus A 350.
    Au-delà de l’aspect économique, la France veut effectivement développer un partenariat privilégié, une sorte de feuille de route générale pour les prochaines années pour les relations bilatérales. Comme l‘ont indiqué aujourd’hui le premier ministre Shinzo #Abe et François Hollande, ce partenariat va porter principalement sur trois domaines : la politique extérieure, notamment tout ce qui concerne les relations avec les communautés internationales, l’économie et la culture. Sur le plan #international, il s’agit d’abord d’adopter des positions communes sur les enjeux internationaux. Par exemple, les deux pays prévoient une enceinte de dialogue 2+2 qui associerait les ministres des #Affaires_étrangères et les ministres de la #Défense japonais et français. François Hollande a également fait référence à la question de la prolifération nucléaire, en particulier concernant la Corée du Nord et l’Iran. Sur le plan économique, un certain nombre de coopérations industrielles se mettent en place, notamment dans le domaine du nucléaire. Plusieurs accords ont été signés aujourd’hui, surtout concernant le nucléaire civil, avec #Areva, mais également dans le domaine #spatial, avec Mitsubishi et Arianespace. Des accords ont aussi été conclus sur le plan touristique. S’agissant du domaine de la défense, il faut quand même souligner que depuis la fin 2011 au Japon, il y a une levée des frais à l’exportation des matériels de défense, ce qui rend envisageables des coopérations dans le domaine de l’armement. Quand David Cameron, le premier ministre britannique, est venu en visite au Japon en mai 2012, un certain nombre d’accords bilatéraux ont été signés en ce sens. Cependant, il faut rester réaliste sur la coopération industrielle, dans la mesure où elle se fait principalement avec les États-Unis qui sont le principal allié militaire du Japon. Ceci dit, en 2012, un rapport démontrait les possibilités de coopération, notamment les opportunités industrielles et les possibilités de vente d’#armement au Japon. Il indiquait plusieurs domaines possibles : d’une part, la situation en #Corée_du_Nord stimule la demande pour les systèmes de défense anti-missile. D’autre part, les forces japonaises ont pas mal de besoins en matière d’entraînement et d’équipement pour les combats notamment non conventionnels, également en matière de surveillance du territoire ou encore dans le domaine d’hélicoptères de recherche et de sauvetage. Il y a donc plusieurs niches sur le plan industriel. Un certain nombre d’entreprises françaises sont déjà présentes là-bas.
    Enfin, dans le domaine culturel, le premier ministre japonais a souligné la nécessité de promouvoir le #tourisme, les arts et la gastronomie.

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