Matthew Cusick, l’artiste qui collait des bouts de cartes...
Un beau dimanche matin ensoleillé, dans le quartier chic des galleries d’art de Chelsea, voici Miklos Pinther. Miklos Pinther qui est aujourd’hui à la retraite, a dirigé la section cartographique des Nations unies pendant quelques années, il est sans doute le dernier cartographe du XXe siècle à avoir borné deux frontières (enfin frontières... presque) :
La « ligne de retrait des forces israéliennes » dite la « ligne bleue » entre Israël et le Liban, en 2000 (ce n’est donc pas une « frontière » à proprement parlé), et la frontière entre le Koweït et l’Irak à l’issue de la première guerre du Golfe au tout début des années 1990.
Petit restau, brunch, Miklos Pinther évoque longuement ces deux missions (on en reparlera). Puis, sort d’une petite enveloppe une grande carte postale qui représente une jeune femme allongée portant sur la tête une couronne de fleurs... Ce tableau est entièrement composé de bouts de cartes collées les unes aux autres, l’effet est saisissant. C’est un collage de Matthew Cusick, un artiste new yorkais né en 1970.
▻http://static.icompendium.com/artistInfo/mattcusi/thumb/224.jpg
Beaucoup de douceur dans les lignes, les formes, les couleurs, et dans ce tableau comme dans les autres, de magnifiques mouvements.
►http://static.icompendium.com/artistInfo/mattcusi/big/222.jpg
La Galerie Pavel Zoubok, sur la 23e rue, avait exposé les tableaux de Matthew Cusick en septembre et octobre 2012, Peut-être en restait-il encore un ou deux ?
La galerie est au premier étage, et la personne qui nous reçoit (chaleureusement) sort le dernier tableau laissé par l’artiste... Une merveille.
https://dl.dropbox.com/s/e1toxlwkutitj1z/cusick%201.jpg
https://dl.dropbox.com/s/qyfvu926j220t9z/cusick%203.jpg
https://dl.dropbox.com/s/os8uenxo7biw5x3/cusick%202.JPG
Il représente le plus jeune des deux snipers qui ont terrorisé la région de Washington DC il y a quelques années. On nous dit que ce tableau est à vendre pour... 18 000 dollars. Pour ce que ça représente comme travail, pour la beauté, ce n’est pas cher.
L’unique matière première de Matthew Cusick, ce sont des cartes, des bouts de cartes. Il en a des milliers dans son atelier, de toutes les formes, de toutes les textures de toutes les couleurs, des bouts de cartes qui ne ressemblent à rien, du papier que n’importe qui jetterait à la poubelle. Lui, il les collectionne, il les assemble et il les colle pour en faire des images d’une profondeur et d’une grande beauté.
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