Libreville, dimanche - le choeur des anges
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– Tu as besoin d’un plombier dans ton hôtel ? Il est en face !
Le vieil homme se moque de moi, alors que je prends la photo du panneau, et m’accompagne pendant quelques minutes pour cette exploration du quartier « Montagne sainte » coincé entre le palais présidentiel, la mer et les casernements de la garde républicaine et de la police, à mi-distance entre le quartier « Louis » au nord, où s’étaient implantés les Français, et le quartier « Glass » au sud, créé par les britanniques.
Chaud et humide, et tranquille, c’est dimanche, tout le monde fainéante et a le temps de discuter.
– Voilà, c’est la mosquée sénégalaise. Il y a ici une grande communauté qui vient de Dakar et dont l’implantation est ancienne. Les « taximans », eux, sont plutôt ivoiriens. Sur le Front de mer, un peu plus haut, les chinois sont en train de construire une immense marina. Et aussi, dans le quartier Louis, une grande salle des fêtes érigée et gérée par les Chinois.
Le vieil homme disparait dans une petite ruelle qui descend vers un petit cours d’eau. A chaque coin de rue, une petite guérite rose
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« Pari Mutuel Urbain gabonais »
La jeune fille rigole en me disant qu’il n’y a pas de courses de chevaux au Gabon...
– Mais par contre on joue au tiercé, et c’est c’est à moi qu’on paye les paris !
– ici ?
– Oui ici, j’ai un logiciel connecté directement au centre...
Les panneaux sont en même temps drôles et poétiques. Les bars s’appellent « rue de la soif » ou « ici, goûte au bonheur », les fleuristes sont « complices de vos plus beaux événements », et même l’Ecobank nous rappelle que « l’avenir est dans le panafricanisme ». On nous invite enfin à mettre nos baskets pour faire le marathon du Gabon.
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Passage devant la cathédrale Saint-Pierre, c’est l’heure de la messe, la cour et l’église sont pleines à craquer. On entend au loin une chorale répéter. C’est dans l’école primaire adjacente.
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Je rentre et monte les petits escaliers, le chef de choeur, avec un large sourire, m’invite à m’assoir. Ce sont des chants destinés à accompagner les messes, très joliment harmonisés. Ils sont très concentrés, travaillent voix par voix.
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Et soudain... Le cantique de Jean Racine de Gabriel Fauré. J’ai chanté cette pièce des milliers de fois avec ma chorale il y a une vingtaine d’années, donc quelques frissons de nostalgie. Quelques fausses notes, quelques imperfections, mais les voix sont belles et puissantes. Elles me rappellent celles de Lambarena :
Bach to Africa - Sankanda+Lasset uns den nicht zerteilen - YouTube
▻http://www.youtube.com/watch?v=9sjXfkSDciI
Les chants, les harmonies, l’ambiance, tout est très émouvant.
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– C’était une chorale d’enfants ! me disent Judicaël et Corneille, les deux chefs de choeur. Maintenant ils sont presque tous adultes, alors on essaye de reformer d’autres enfants. Nous, nous sommes vieux maintenant, et on sera bientôt hors service !
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Corneille se lève et s’adresse à la chorale :
– Mardi, il y a une messe à la mémoire de mon père à la cathédrale Sainte-Marie, juste derrière, il est mort il y a 30 ans. J’ai finalement accepté que « les anges » accompagnent la messe. Ma famille ne sait même pas que je chante, elle ne m’a jamais entendu. elle va faire une découverte...
Applaudissements du choeur.
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C’est donc le « choeur des anges ».
[J’ai enregistré la répétition, je mettrai en ligne quelques extraits un peu plus tard, peut-être avec l’aide de @intempestive ?]
Fin de parcours sur le bord de mer, boulevard de l’indépendance
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Je me souviens que Sylvie Braibant s’était émerveillée de savoir que Bernard Kouchner s’enorgueillissait d’avoir créer la sécurité sociale au Gabon... C’est dimanche, et donc fermé, et donc personne pour poser des questions...
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