A nous de dépasser les « horizons indépassables » !

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  • A nous de dépasser les « horizons indépassables » !
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    Merci par ailleurs au puits de science séditieux Miguel Abensour et aux indestructibles éditions rebelles Sens & Tonka de moucher la chandelle des crabes pour qui l’utopie serait « l’antichambre du goulag, voire des camps et ne nous laisserait rien espérer de l’avenir ». Les très roboratifs Le Procès des maîtres rêveurs et L’Homme est un animal utopique, qui viennent de reparaître dans de nouvelles versions, démontrent avec aplomb que l’utopie est « inséparable d’une pensée de l’émancipation » s’expérimentant en actes. « Pour les tenants de l’ordre existant, il importe de la rejeter du côté de l’impossibilité pour mieux liquider son impulsion à l’altérité. » L’utopie, c’est la recherche de nouveaux modes d’associations harmonieux et libérateurs. C’est donc aussi bien la Commune, la Makhnovitchina, Libertalia, Fiume 1919, les Asturies anarchistes ou les Diggers de 1968 que le TAG, les Black Blocs, Oaxaca, la Zomia ou les « nouvelles constellations subversives » par affinités évoquées par le génial Premières mesures révolutionnaires (La Fabrique). Les deux livres d’Abensour font un bien fou car c’est très scientifiquement, et très poétiquement aussi, qu’ils entendent prouver qu’on peut arriver à « dépasser ce qui se pose comme horizon indépassable ». Car, précise fort bien le cinglant préfacier Louis Janover, « il n’existe d’horizon indépassable que pour ceux dont le regard s’accommode de ce qui se déroule sous leurs yeux et leur soumission à cet état de fait est grosse de tyrannies à venir ». Notons aussi qu’Abensour insiste savoureusement sur la nécessité de réinventer le monde de façon ludique, rappelant à quel point Marx, grand lecteur de Fourier pourtant, a toujours « privilégié le travail au détriment du jeu ».

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