Pourquoi j’ouvre un blog sur la Chine
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Le deuxième événement est un débat parisien auquel j’ai participé à propos du dernier film de Jia Zhangke et à l’invitation d’un bon connaisseur de la Chine. C’est un film sur la violence dans la société chinoise -11 meurtres, j’espère ne pas en avoir oublier- et un suicide. C’est un beau film réalisé par un oscarisable chinois, jeune, intelligent et talentueux. C’est un film qui rencontre des difficultés avec la censure sans pour autant être marginalisée ; le gouvernement chinois ayant compris depuis longtemps ce qu’il pouvait tirer de la réputation et du talent d’un tel cinéaste. Ce film, dont j’aurai peut-être l’occasion de reparler, donne l’occasion aux arguments néo-conservateurs de se déployer avec une nouvelle jeunesse. Il montrerait une Chine d’une violence extrême, où cumuleraient les méfaits du capitalisme et l’absence de démocratie -sans que l’hypothèse d’un lien quelconque entre les deux ne soit envisagée. Ce serait horrible d’être chinois ! Dans la discussion qui a suivi la projection toute tentative d’analyser réellement le film -dans ses ambiguïtés, ses nuances, son ironie- fût balayée. Toute tentative de comparaison -la base de la réflexion intellectuelle après tout- avec d’autres sociétés, sans doute plus violentes, comme la sud-africaine, fût renvoyée à de la manœuvre rhétorique. La Chine, non démocratique, sans « société civile », sans « individu autonome » ne pouvait qu’être un enfer. A l’inverse, aucune société démocratique ne peut être un enfer.
Voici donc la généalogie rapide de ce blog.