Les visées présidentielles du gouverneur républicain du New Jersey Chris Christie pour 2016 ont affronté, mercredi 8 janvier, un solide écueil, certains de ses proches collaborateurs étant accusés d’avoir orchestré le récent blocage d’un pont new-yorkais, pour se venger d’un démocrate lui refusant son soutien.
Des courriels explosifs publiés mercredi par NBC New York et le New York Times, montrent que trois semaines avant cette fermeture, une proche de M. Christie l’avait initiée. « C’est le moment pour des problèmes de circulation à Fort Lee », avait écrit le 13 août Bridget Anne Kelly, la chef de cabinet adjointe de M. Christie, à David Wildstein, un ami de lycée du gouverneur, nommé par celui-ci à l’autorité portuaire de New York et du New Jersey, qui contrôle les ponts. « Compris », avait répondu David Wildstein.
Le maire de Fort Lee n’avait pas été prévenu de la fermeture des voies, à l’époque présentée comme une « étude de trafic ». Il avait appelé à l’aide un haut responsable de l’autorité portuaire, Bill Baroni, le 10 septembre, les bus scolaires arrivant en retard à l’école en raison des embouteillages.
– « Ai-je tort de sourire ? », avait réagi une minute après David Wildstein dans un texto envoyé à Mme Kelly.
– « Non », avait-elle répondu.
– « Je me sens mal pour les enfants », avait-il répondu par SMS.
– « Ce sont les enfants des électeurs de Buono », avait-elle répondu, en référence à l’opposante démocrate de Chris Christie, Barbara Buono, que le gouverneur a très largement battue en novembre.
Les trois voies avaient été finalement rouvertes par des responsables new-yorkais de l’autorité portuaire, au grand dam de Mme Kelly et de M. Wildstein. « Le côté new-yorkais a rendu à Fort Lee les trois voies ce matin. Cela nous rend fous », avait-il encore régi par texto.