• Echappées françaises
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/12/06/echappees-francaises_1800604_3260.html

    En trouvant à Paris les conditions d’une liberté sexuelle et d’une exploration systématique de soi, Susan Sontag se voulut « Américaine autoeuropéanisée ». Ce qu’elle importa de France, ce fut non seulement tout un univers de références (l’existentialisme, Ionesco, Robbe-Grillet, Godard, Barthes...), mais surtout une certaine conception de l’intellectuel, mêlant formalisme théorique, interventions politiques et défense d’un mode de vie anticonformiste. Mais c’est peut-être avec Angela Davis, petite fille de Birmingham (Alabama) dont le séjour en France fut discret, que cette histoire des affinités électives entre les deux pays apparaît la plus étonnante : emprisonnée et jugée aux Etats-Unis, cette jeune femme que la littérature avait conduite à la philosophie puis à la révolution fut adoptée à distance : à l’appel du Parti communiste, près de 60 000 personnes défilèrent en France en son soutien en 1971.