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  • Maroc / Israël : Le collier de la reine, un tribut de vassalité à un suzerain ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/22/maroc-israel-le-collier-de-la-reine-un-tribut-de-vassalite-a

    Un collier en or aurait été offert par Lalla Salma, épouse du Roi du Maroc, à Tzipi Livni, le co-ordonnateur de la guerre de destruction israélienne de Gaza (2007-2008). Un cadeau offert en 2009 à l’occasion d’une visite de l’ancien ministre israélien des Affaires étrangères au Maroc, un an après la fin de la guerre israélienne contre l’enclave palestinienne.

    Cette information explosive a été démentie de piètre façon par le Maroc, par un communiqué laconique du ministère des affaires étrangères publié le 26 juillet, soit deux semaines après la fuite du Maariv. Le journal israélien précisait, pourtan, dans son édition en date du 13 juillet 2011, que le parlement israélien avait pris la décision de dévoiler une liste de cadeaux offerts aux officiels et parlementaires israéliens par des personnalités étrangères, liste où figurerait « Lalla Salma » pour un « collier en or » à Tzipi Livni lors de sa visite au Maroc en 2009 à l’invitation de l’Institut Amadeus pour le Forum MEDays organisé à Tanger.
    Dans ce qui apparait comme un geste d’apaisement destiné à détourner le courroux de l’opinion publique, la communauté juive du Maroc a volé au secours du Trône, lui emboitant le pas, endossant le même jour la responsabilité de ce cadeau. Non pas par un communiqué franc et précis qui aurait coupé court à toutes les spéculations mais par un procédé oblique, en des termes alambiqués, des propos confus faisant état d’ une indication d’un membre de la communauté juive, à l’identité non définie, se dévouant pour confier à un site électronique marocain que Mme Livni « n’a rencontré aucune princesse du Maroc, uniquement des personnalités marocaines et des responsables de la communauté juive » et que « le collier a pu lui être offert par la communauté juive » (2).

    Sauf à y voir la marque d’un travail de sophistication journalistique, un tel amateurisme dans la gestion de cette affaire pourrait avoir eu un effet inverse de confirmer plutôt que d’infirmer cette information. Un effet pervers
    Selon Maariv, pourtant, Lalla Salma n’aurait pas été la seule à couvrir de bijoux la ministre israélienne. La Fédération des Juifs du Maroc lui aurait aussi offert « un collier d’or serti de diamants et de pierres précieuses assorties de deux bagues ». Soit, en fin de compte, deux colliers et deux bagues. Une belle pioche pour un voyage si controversé d’un si sinistre personnage.

    Au delà du démenti formel, le pouvoir marocain a incontestablement commis un impair dans sa communication de crise, d’autant moins explicable que le sujet est d’une grande volatilité, accréditant l’idée d’un malaise par sa réaction tardive et son laconisme. Le démenti marocain, de même que la revendication indirecte de la communauté juive n’évacuent pas pour autant le débat sur le bien fondé de ce geste de courtoisie à l’égard d’une belliciste coresponsable de deux guerres contre des objectifs arabes, le Liban en juillet 206, et Gaza, en 2007, ni même sur sa présence au Maroc un an après la guerre de Gaza. Pas plus Tzipi Livni que son collier n’avaient de raison d’être au Maroc. Le service minimum sur un sujet de grande controverse porte la marque d’une désinvolture et pointe désormais du doigt le rôle ambigu de l’Institut Amadeus, initiateur de ce projet frappé de suspicion.
    Quelqu’en soit le bienfaiteur, au-delà des démentis de circonstance, le cadeau parait placer la Monarchie dans l’embarras en ce qu’il peut être ressenti, à juste titre, par une large fraction de cette population nationaliste comme un geste d’une gratuité provocante, une humiliation vécue comme un tribut de vassalité envers un suzerain.

    LA LÉGITIMITÉ DU JUDAÏSME MAROCAIN ET SON INSTRUMENTALISATION POUR UNE IMPUNITÉ DU TRÔNE
    Le laxisme traditionnel marocain à l’égard d’Israël, à contre courant de la position officielle arabe, est généralement expliqué par les rapports historiques qu’entretient la dynastie alaouite avec le judaïsme marocain (3), particulièrement du fait de la position du sultan du Maroc, sous le régime de l’Etat français de Vichy, dont le refus de faire appliquer sur son territoire les lois racistes du gouvernement collaborationniste, notamment le port de l’étoile jaune pour les ressortissants de l’Empire, lui a valu la gratitude éternelle de ses sujets de confession juive.
    Une autre interprétation, moins valorisante mais plus conforme à la realpolitik, explique ce lien privilégié par le souci du futur Roi Mohamad V de contourner l’ostracisme français à son égard, sous le protectorat, par une alliance avec le judaïsme marocain, avec l’appui américain, en vue de contraindre la France à renoncer à son rival, le Glaoui de Marrakech, et à rompre son exil malgache, permettant ainsi aux Etats-Unis de prendre pied dans ce qui était à l’époque une chasse gardée française.

    Au delà de ses interprétations polémiques, un fait demeure. Le judaïsme marocain dispose d’une place légitime au Maroc, par son ancrage et son apport. Mais cette légitimité ne saurait impliquer une légitimation d’Israël, par extension, sans règlement préalable de la question palestinienne, ni l’instrumentalisation de cette équation pour camoufler le partenariat stratégique souterrain entre la dynastie alaouite et l’ennemi officiel du Monde arabe, Israël, à l’effet d’aménager l’impunité du pouvoir chérifien qui en découle.

    Cinquante ans après son indépendance, sous une solidarité de façade, le Maroc apparait comme un tire-au-flanc de la stratégie arabe au même titre que la Jordanie et l’Arabie saoudite, au point de se retrouver dans une configuration inique de trois royaumes arabes dotés, chacun, d’une légitimité sacrale constituant un cordon sanitaire autour d’Israël, au détriment de la cause palestinienne, supposée être leur cause prioritaire, du fait de la sacralité de leur pouvoir ; le commandeur des croyants alaouite en sa qualité de président du comite « Al Qods » de la conférence islamique ; le gardien wahhabite des Lieux Saints de l’islam, en raison de sa responsabilité particulière à l’égard de Jérusalem, le 3 me haut lieu saint de l’Islam ; le hachémite, enfin, de par sa descendance directe de la tribu des Koraïchites, la tribu du Prophète. Trois royaumes, l’Arabie saoudite, la Jordanie et le Maroc, désormais liés au sein d’une confédération disparate des pétromonarchies du Golfe, dans une fusion contre nature qui révèle, face à la contestation de l’ordre établi dans le Monde arabe, leur préoccupation d’assurer la survie de leur trône, plutôt que la promotion du Monde arabe, encore moins la Libération de la Palestine.
    La presse internationale abonde de la connivence israélo-marocaine sous le règne de Hassan II, de la fuite des Juifs marocains vers Israël, à la collaboration des services secrets des deux pays dans l’affaire Ben Barka, à la guerre du Sahara, aux escales techniques des unités israéliennes dans les ports marocains durant la guerre de juin 1967 (4), à la germination hormonale, enfin, du jeune prince héritier de l’époque envers une compatriote de confession juive qui donna par la suite deux soldats à l’armée israélienne (5).

    Mais le fait nouveau est la pérennisation de cette connivence sous le nouveau Roi Mohamad VI, au point de faire du Maroc une enclave diplomatique d’Israël, dans des conditions outrageusement méprisantes pour le peuple palestinien et ses nombreux sympathisants à travers le monde. Au risque d’exposer à l’opprobre public, pour la première fois dans les annales du Royaume, la propre épouse du Souverain.

    A moins d’impérieuses nécessités d’intérêt national touchant au règlement du conflit israélo palestinien, à quel besoin répondait le fait d’exposer sa propre épouse à l’opprobre, dans un geste malvenu auprès de l’opinion publique marocaine et arabe, en honorant une belliciste impénitente. Tzipi Livni (6), l’officier traitant du Mossad en France dans une décennie qui a vu la décapitation des principaux dirigeants palestiniens en poste en Europe et non Rachel Corrie, la pacifiste américaine broyée par un tracteur pour la défense de la terre palestinienne contre la confiscation israélienne. Tzipi Livni, objet d’un mandat d’arrêt de la justice britannique pour les crimes contre l’humanité » commis par son gouvernement à Gaza et non Rony Brauman, le franc tireur courageux pourfendeur du blocus de Gaza. Sauf à y voir la marque d’une perfidie complémentaire, à quel besoin répondait le souci du bénéficiaire de révéler son présent, sinon à embarrasser son hôte prévenant ? A l’ombre de la révolte arabe du printemps 2011, gageons que pareille gracieuseté ne saurait se reproduire sans exposer son auteur à un tollé généralisé.

    L’INSTITUT AMADEUS SUR LE GRILL (7)
    Quiconque connaît la tétanie qui frappe tous les acteurs politiques du royaume à l’égard du trône alaouite, le séjour de Mme Livni ne relevait pas du domaine du fortuit et ne répondait à aucun besoin de dialogue tant sont permanents les canaux de communications entre Rabat et Tel Aviv. Officiellement un « think tank » marocain, indépendant, l’Institut Amadeus, dirigé par le propre fils du ministre marocain des Affaires étrangères, Brahim Fassi-Fihri, aura servi de paravent au séjour de Mme Livni au Maroc. Crée en 2008, l’institut est soutenu par les entreprises traditionnellement perméables aux intérêts occidentaux, notamment l’hebdomadaire Jeune Afrique, le support médiatique des états africains pro occidentaux prospères. Le mandat d’arrêt lancé le 14 décembre 2009 par la justice britannique à l’encontre de Mme Tzipi Livni pour sa responsabilité dans la guerre de destruction israélienne de Gaza a retenti comme un désaveu du Maroc, un camouflet d’autant plus cinglant que le Roi Mohamad VI préside le comité chargé de préserver les Lieux saints musulmans de Jérusalem, une ville en voie de judaïsation rampante et quasiment annexée par Israël.
    En vertu de quel passe droit, un institut élitiste s’arroge-t-il le droit de prendre, seul, sans l’aval d’une autorité légitiment investie, l’initiative d’engager lourdement son pays sur un point essentiel de sa diplomatie ? Que de surcroît, face au tollé, ce même institut, visiblement déconnecté des réalités sociales, se dispense de la moindre explication, accentuant ainsi la suspicion sur l’ensemble de la galaxie royale en ce que le silence de cette coterie de technocrates ne manquera d’alimenter le mécontentement et les supputations, s’agissant d’un acte éminemment diplomatique à portée morale.

    Que l’initiative soit le fait du propre fils du ministre des affaires étrangères pose la question de savoir si l’héritier présomptueux a pu y procéder sans la caution des autorités marocaines. Auquel cas, la sanction est inévitable au double titre d’une infraction au fonctionnement démocratique des institutions du pays, au titre d’exemple ensuite, pour sanctionner le mépris d’Amadeus envers les sentiments profonds du peuple marocain et son aventurisme suspect. Dans le cas contraire, l’aval du pouvoir à son initiative rendrait le démenti officiel, sans objet et non avenu.
    En l’absence d’une mise au point -mise au clair- de l’institut Amadeus, l’Affaire Tzipi Livni accrédite cette singulière institution comme le sous traitant diplomatique des sujets épineux du Royaume. En un mot, Amadeus assumerait pour la compte de la diplomatie marocaine ce que la rendition était à la torture, la première entreprise de délocalisation de la politique étrangère du Maroc, et sur le plan de la bataille pour la conquête de l’opinion internationale, une opération de ravalement cosmétique destinée à pérenniser le trône auprès des chancelleries occidentales.

    En plein printemps arabe, une telle affaire, en tout état de cause, est très malvenue tant pour le Trône que pour ses parrains occidentaux d’autant que, si elle était confirmée, elle placerait les officiels marocains dans un embarras d’autant plus grand qu’elle survient dans la foulée d’une affaire autrement plus consternante qui concerne cette fois le roi en personne. Mohammed VI avait en effet décerné une distinction honorifique à un dirigeant du lobby juif américain dans la foulée de l’intervention israélienne de Gaza. Dans un geste controversé, en septembre 2009, le monarque avait remis le titre de Chevalier de l’ordre du trône du royaume du Maroc à Jason F. Isaacson, directeur des affaires internationales du Comité américano-juif (AJC), qui se trouve être un des fervents soutiens à l’équipée militaire israélienne contre l’enclave palestinienne. L’information sur la remise du titre n’avait pas été annoncée officiellement au Maroc, mais révélée par un site communautaire juif aux Etats-Unis. Si, là aussi, l’objectif était la paix, pourquoi la distinction s’est portée sur un belliciste du lobby juif américain et non sur Jeremy Ben Ami, le directeur de « J Street », le contre lobby juif américain favorable à un règlement négocié.

    D’autres indices tendent à confirmer la permanence du primat israélien dans la stratégie marocaine. Le cas le plus flagrant aura été le licenciement par la Sofrecom, filiale du groupe France Télécom au Maroc, d’un ingénieur, Mohamed Benziane, après neuf ans de service pour « faute grave », laquelle, en la circonstance, à consister à refuser de participer à la formation dispensée par un prestataire de services israélien. Le vendredi 11 décembre 2009, la police marocain imposera donc sans ménagement la normalisation par le bâton aux salariés de l’entreprise conformément aux choix diplomatiques d’une monarchie alaouite n’hésitant pas à privilégier les intérêts économiques des entreprises françaises implantées sur son sol au détriment des besoins démocratiques de ses “sujets”, qui, contrairement aux Iraniens, n’ont pas la “chance” de faire l’objet de la compassion occidentale ni d’aucune espèce de vaste mise en scène médiatique. Ce licenciement abusif d’un élément de main-d’œuvre -de surcroît, indigène- qui a eu l’outrecuidance de penser par lui-même et d’obéir à une loi morale qui n’arrange ni les multinationales, ni le gouvernement marocain, a répondu à une double injonction : l’injonction néo libérale, d’une part, et l’injonction autoritaire du Makhzen, d’autre part, qui se renforcent mutuellement dans le prolongement d’une logique coloniale (8).

    A quelle logique obéit ce besoin de tirer constamment contre son propre camp ? Quel besoin pressant à pousser le Maroc à inviter officieusement un personnage si controversé dans la foulée du traumatisme de Gaza ? Sauf à masquer un dessein machiavélique, pourquoi privilégier systématiquement la distinction des plus anti palestiniens et xénophobes des dirigeants israéliens ? La cause de la paix gagne-t-elle devant tant de complaisance ? Comment expliquer cette inversion des valeurs qui fait que de prestigieux militants marocains de confession juive, l’ingénieur Abraham Sarfati et le mathématicien Sion Assidon, auront croupi longtemps dans les geôles royales pour leur soutien à la cause palestinienne, quand, en contrechamps, tenaient table ouverte à Tanger et Marrakech des figures de proue du sionisme exacerbé, le philosophe du botulisme Bernard Henri Levy et le priapique Dominique Strauss Khan, sans que nul au Royaume ne pipe mot sur cette incohérence, en recommandant par exemple à ces zélés sionistes de vivre leur passion dans le pays de leur premier choix et non en terre arabe, dont ils dénigrent tant la cause majeure ?

    Quelle aubaine que la « sacralité » de la personne du Roi consacrée par la constitution qui dispense ainsi le monarque de toute critique de ses sujets, mais le prive, par voie de conséquence, d’un garde fou. L’hospitalité arabe, quoique légendaire, ne relève pas de la niaiserie. Elle obéit à de codes rigoureux qu’aucun monarque, ni président ne saurait enfreindre sans s’exposer, à plus ou moins long terme, à une réplique. Le gauleiter de Gaza, Hosni Moubarak, le vassal par excellence des Israéliens au Moyen Orient, en a payé le prix fort au terme d’un règne de 32 ans bercé par le cantique des laudateurs occidentaux, auparavant son prédécesseur Anouar el Sadate, de même que le Roi Abdallah 1 er de Jordanie, le fondateur de la dynastie hachémite et Gardien des lieux saints de Jérusalem, son neveu Faysal II d’Irak, ainsi que l’iranien, au titre ronflant, Chahin Chah Araymehr, « Sa Majesté Impériale, le Roi des Rois, lumière des aryens », renvoyé dans les ténèbres de l’histoire.

    Que le souverain prenne garde. Le cortège des laudateurs fait entendre, à son tour, son concert de louanges au Maroc, tressant ses couronnes, à coup de poncifs, sur l’ingéniosité royale d’un pays promu nouveau rempart contre l’intégrisme depuis l’éviction du dictateur tunisien Zine el Abidine Ben Ali. Sa réforme constitutionnelle est encensée par une cohorte de plumitifs parasitaires, sans le moindre regard critique comparatif entre l’orignal et la copie, alors que la nouvelle version ne fait qu’amplifier les tares autoritaires du régime. Le oui l’aurait emporté avec plus de 98% pour un taux de participation de près de 73%. Est-ce vraiment raisonnable ce score à la Nicolas Ceausescu, du nom du dictateur roumain passé par le peloton d’exécution à la chute du communisme ? Ne s’agit pas plus tôt d’un triomphe en trompe l’œil, à la Pyrrhus, jusqu’à la chute finale. Devant tant de congratulations empressées, il serait judicieux que sa Majesté veuille bien garder en mémoire cette maxime de Jean de La Fontaine qui veut que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » (9).

    LE MAROC, DESTINATION PRÉFÉRÉE DES POLITICIENS FRANÇAIS
    Une quarantaine de personnalités françaises de premier plan ont opté pour le Maroc pour leurs vacances de fin d’année lors de la révolte arabe de 2010. De l’ancien président Jacques Chirac, à Taroudant, dans le sud du pays, à son successeur Nicolas Sarkozy, qui y a passé des vacances de Noël en 2009 et en 2010, à la résidence royale de Jnane Lekbir, à 3 kms de Marrakech, à son ancienne adversaire socialiste de 2007, Ségolène Royal, qui y a séjourné en 2010, avec son compagnon André Hadjez, au sein d’un “palace de Ouarzazate”, dans le sud du pays, à Jean Louis Borloo, ministre de l’écologie, au couple Balkany, Isabelle et Patrick Balkany, maire de Levallois, à Hervé Morin (et 18 membres de sa famille à l’hôtel Es-Saâdi de Marrakech), à Brice Hortefeux et naturellement Philippe Douste Blazy, ancien ministre des Affaires étrangères qui fit l’objet d’un scandale.
    La « tribu Maroc » s’étend bien au-delà de ces attaches. De Bernard-Henri Lévy à Thierry de Beaucé, à Dominique Strass Khan et Anne Sinclair, à Elizabeth Guigou et Dominique de Villepin, nombre de dirigeants politiques, chefs d’entreprise, intellectuels médiatiques et célébrités du showbiz ont à Marrakech ou ailleurs une résidence secondaire. Le « plus beau pays du monde », comme le veut la publicité de l’Office marocain du tourisme, devient ainsi un lieu de rendez-vous culte pour la classe politique française, où la délocalisation d’un Conseil des ministres serait presque envisageable durant les fêtes de fin d’année. La Mamounia est la carte maîtresse de cette politique de séduction du Makhzen, le pouvoir féodal marocain. Tous y sont reçus avec les attentions particulières que sait déployer le Maroc pour ses hôtes de marque. Les invitations spéciales sont l’atout maître de l’arsenal diplomatique du royaume chérifien pour séduire les politiques français. La pratique est érigée en politique d’Etat.

    Quoique l’on dise, quoique l’on fasse, le collier de la reine à Tzipi Livni constitue une faute politique impardonnable, qui fera tache ; une tache que rien ne saurait gommer de la mémoire des peuples en lutte ce qu’elle sera éternellement ressentie comme une prime à une belliciste impunie qui compte à son actif deux guerres, l’une, en 2006 contre le Liban, l’autre, en 2007-2008 contre Gaza, avec le
    Etat policé, le Maroc est aussi un état policier et son parc hôtelier, comme il se doit de l’être, est sonorisé et scanné, témoin muet des galipettes des uns, des roucoulades des unes, des valses hésitations des uns et des autres, de leurs chapardages et de leurs chuchotements, qui fait dire à un diplomate français que « la France est captive de la diplomatie marocaine », tout comme le monarchie marocaine est tributaire de sa survie de son allégeance israélienne.
    Le Royaume se gangrène de tant de dérives. De tant de licences. Lupanar des pétromonarchies du Golfe, enclave diplomatique israélienne, mercenaires sous traitant de la stratégie américaine en Afrique dans le cadre du « Safari Club » chargé de la protection des dictatures africaines pro occidentales, notamment le Zaïre du général Joseph Désiré Mobutu, sur fond de corruption, de népotisme et d’autoritarisme bureaucratique. A n’y prendre garde, le royaume pourrait en porter les stigmates indélébiles avec à sa tête un commandeur de peu, d’un royaume déserté de ses oiseaux migrateurs de mauvais augure, les vacanciers parasitaires envolés vers d’autres cieux à la recherche de nouvelles pitances.

    Et si le Maroc, par la somptuosité de son accueil, le nombre des bénéficiaires de ses prestations, ses abus et ceux de ses invités, ses dérives et les leurs, le silence complice des observateurs occidentaux, n’était en fin de compte que la plus grande mystification politico-médiatique de l’époque contemporaine, un syndrome tunisien sur une plus grande échelle ? Sur les débris de son trône ne subsistera alors au souverain qu’à méditer la fin pitoyable du dernier roi de Grenade, l’infortuné Bouabdil, raillé par sa mère « de pleurer comme une femme ce qu’il n’a su défendre comme un homme ».

    Le référendum du 1er juillet 2011 sur la Constitution marocaine a permis au roi Mohammed VI de donner au moins, dans le contexte des révoltes arabes, l’illusion d’une démocratisation.
    Etude comparative du texte original de la Constitution marocaine et du nouveau texte adopté par la réforme. Une réforme en trompe l’œil en ce que les pouvoirs du Roi sont encore plus étendus.

    1-Le collier de la Reine : L’affaire du collier de la reine est une escroquerie qui eut pour victime, en 1785, le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg, et qui éclaboussa la réputation de la reine Marie Antoinette.

    2- Harissa.com http://www.harissa.com/news/article/le-maroc-d%C3%A9ment-avoir-offert-un-collier-en-diamants-%C3%A0-tzipi-livni

    3- Sur la problématique du judaïsme marocain cf. à ce propos, l’analyse de Abraham Sarfati https://www.renenaba.com/jordanie-et-maroc-additif
    – Sur le partenariat stratégique entre Israël et le Maroc, Cf. à ce propos La Jordanie et le Maroc, deux voltigeurs de pointe de la diplomatie occidentale
    –1re partie : Hassan et Hussein, le modernisme au service de l’archaïsme https://www.renenaba.com/hassan-et-hussein-le-modernisme-au-service-de-l%E2%80%99archaisme
    2eme partie La Cia de l’un, le Mossad de l’autre https://www.renenaba.com/la-jordanie-et-le-maroc-deux-voltigeurs-de-pointe-de-la-diplomatie-occiden

    4-Abdel Monein Diouri, dans son livre « A qui appartient le Maroc » (Editions l‘Harmattan), chapitre IV « Une diplomatie captive », page 103, soutient que « durant la guerre de juin 1967, des navires israéliens ont fait de discrètes escales techniques dans les ports marocains. Les bases américaines au Maroc ont servi de ponts aériens entre les Etats-Unis et Israël. Les bateaux marocains de pêche en haute mer (propriété du Roi) étaient équipés pour servir au Mossad de système d’écoute des communications téléphoniques, via le détroit de Gibraltar, point de passage des communications internationales entre l4Europe et l4Afrique. Les renseignements recueillis par ce système servaient aussi bien Israël que le Maroc ». De son côté, Agnès Bensimon, auteur eu célèbre « Hassan II et les Juifs », affirme que c’est parce que les services secrets israéliens ont fourni des renseignements très précis quant à un complot visant à tuer le prince héritier en février 1960 que les relations entre le Maroc et Israël ont débuté. L’historien Yigal Bin-Nun dément une telle version des faits. Pour lui, c’est en 1963 que la coopération officielle entre les deux pays a commencé. Quel intérêt pour Hassan II ? Les Israéliens avaient contacté Emile Benhamou, un ami d’enfance de Mohamed Oufkir, afin qu’il les fasse entrer en contact avec le chef des services de sécurité marocains. Après plusieurs tentatives, la rencontre est finalement arrangée en février 1963 chez Benhamou lui-même, rue Victor Hugo à Paris, entre l’agent Yaakov Karoz et Oufkir. Les Marocains craignaient qu’un membre de l’opposition ne se fasse passer pour un représentant du Palais pour acheter des armes. Le Mossad confirmera plus tard qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Les relations entre le Maroc et Israël deviennent dès lors officielles. Hassan II craignait que son trône ne soit menacé par le panarabisme. Il faisait mine de sympathiser avec la vague nassérienne qui submergeait le monde arabe ; en réalité, il le faisait pour ne pas se laisser distancer par l’opposition. Selon Yigal Bin-Nun, le Roi a peut-être voulu se rapprocher d’Israël parce qu’il était attiré par ce qu’on appelait alors le « miracle israélien ». Beaucoup étaient fascinés par la capacité qu’avait eue ce jeune Etat à « fleurir le désert », selon l’expression consacrée. L’inexistence des relations israélo-arabes était propice à un rapprochement entre le Palais et les dirigeants israéliens, d’autant plus que Ben Gourion avait décidé d’opter pour la politique dite des Etats périphériques : il fallait développer une ceinture d’Etats lointains mais conciliants. L’intrusion du Mossad au Maroc s’est faite par des voyages clandestins de nombreux agents du Mossad et de leur chef Isser Harel, entre 1958 et 1960. Le premier eut lieu le 1er septembre 1958. Si les autorités marocaines eurent vent de sa visite, elles n’en laissèrent rien paraître, préparant ainsi le terrain à “l’accord de compromis” conclu entre le Palais et Israël favorisant l’exode des Juifs marocains. Plus tard, les officiers Oufkir, Dlimi et bien d’autres se rendirent clandestinement en Israël et des politiques et militaires israéliens firent durant de longues années le chemin inverse. Les archives nationales d’Israël regorgent de documents historiques qui retracent ces liens. Les Marocains auraient souvent demandé aux Israéliens de les renseigner sur les Etats arabes favorables à un renversement de la monarchie alaouite. Israël aurait aussi soutenu le Maroc dans sa “Guerre des Sables” avec l’Algérie en livrant des blindés. Des officiers de l’armée et du Mossad ont formé et encadré la jeune armée royale et les services de sécurité dont le célèbre Cab-1, l’embryon de la DST. En retour, et malgré l’envoi de troupes au Golan jugé “anecdotique”, le Maroc n’a eu de cesse de normaliser l’existence de l’Etat hébreu auprès du monde arabe ou ouvrir à Rabat et à Tel-Aviv des antennes diplomatiques. Israël aurait continué à aider “technologiquement” le Maroc au Sahara, notamment dans la sécurisation du Sud par la construction du Mur de défense, ceinture modernisée de la fameuse ligne Barleev expérimentée dans le Sinaï.
    http://www.mamfakinch.com/au-maroc-en-2011-mieux-vaut-militer-pour-israel-que-pour-la-democratie-o

    5- Selon une dépêche AFP 19 août 2005 : La juive israélienne Hedva Selaa, 53 ans, ancienne, soldate de l´armée israélienne, aujourd’hui réceptionniste dans un hôtel à Eilat, dit être la fille naturelle du “commandeur des croyants” Hassan II et sœur du “nouveau commandeur des croyants” marocains ! C’est le “scoop” présenté- le 19 août 2005 – à la Une d’un supplément du quotidien israélien à grand tirage Yediot Aharonot. Sous le titre “le roi et moi”, Hedva (Selaa est le nom de son mari) pose avec une photo du roi défunt – un cliché censé souligner leur ressemblance. Intitulé “une princesse marocaine”, l’article raconte la romance qu’aurait eue Anita Benzaquen, la mère de Hedva, en 1952, avec le prince héritier Moulay Hassan, alors âgé de 23 ans. Deux enfants seraient nés des amours illégitimes du prince Hassan (future Hassan II) et de sa maîtresse juive Anita, nièce de Léon Benzoïque, figure de la communauté juive marocaine et futur ministre des PTT du premier gouvernement marocain sous Mohamed V. Si Jacky, l’aîné, refuse toujours de parler à la presse, Hedva, la cadette, a décidé de “tout révéler” 8 ans après le décès de sa mère Anita, en 1997. Une mère que Hedva n’hésite pas à qualifier de femme frivole et multipliant les aventures. “Un test ADN n’est pas envisageable, admet Hedva, et mon frère Jacky a brulé toutes les archives de notre mère après sa mort”.
    Son récit s’appuie sur des recoupements familiaux. La réceptionniste ne demande rien, et notamment pas d’argent. Son unique souhait, dit-elle, est de “rencontrer mon demi-frère, le roi Mohammed VI”. Pour tenter de donner suite à cette demande, Yediot Aharonot a, contacté Badreddine Radi, un fonctionnaire du ministère de la Communication à Rabat. Après “24 heures de réflexion”, dit le quotidien israélien, le marocain a décliné l‘offre.

    6- Quand le Maroc offre de « généreux cadeaux » aux criminels de guerre israéliens. Selon le quotidien israélien Maariv, du mercredi 13 juillet 2011, le parlement israélien a pris la décision de dévoiler une liste de cadeaux offerts aux officiels et parlementaires israéliens par des personnalités étrangères. Maariv révèle ainsi que « Lalla Salma » a offert un « collier en or » à Tzipi Livni lors de sa visite au Maroc en 2009. Madame Tzipi Livni, a séjourné au Maroc à l’invitation de l’Institut Amadeus pour le Forum MEDays organisé à Tanger, du 19 au 21 novembre 2009, le think tank de Brahim Fassi Fihri, fils du ministre marocain des Affaires étrangères Taib Fassi Fihri. La famille royale marocaine compte parmi les plus « généreux donateurs » de cadeaux aux responsables de l’Etat hébreu. En 1981, pour remercier Shimon Peres de sa venue au Maroc pour rassurer le régime des soutiens juifs américains. Le Commandeur des croyants lui avait offert une cargaison complète de vin de bon cru de ses vignes personnelles, chargée à bord de l’avion qui le transportait en Israël ! URL courte : http://www.demainonline.com/?p=6338 the Hebrew-language daily Maariv reported Thursday http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/145701
    Tzipi Livni, dont la famille originaire de Pologne, est la fille du chef des opérations de l’Irgoun. A ce titre, en 1946 et sur ordre de Menahem Begin, il avait organisé le célèbre attentat à la bombe contre l’hôtel King David, où se trouvait le QG britannique, et qui a coûté la vie à 91 Anglais, Arabes et Juifs. Plus tard et toujours aux côtés de Begin, Livni père a été l’un des architectes de la naissance du Likoud et de la victoire du parti qui a porté Begin au pouvoir en 1977. Au décès de son père, Tzipi Livini a cherché à succéder à son paternel à la Knesset sur le ticket du Likoud, optant pour un slogan bien particulier : « Mon nom est une institution » Un slogan lourd de sens car, en hébreu, le mot « institution » signifie Mossad, le nom des services secrets israéliens, en référence à son passage au Mossad, où elle fut un agent clé en Europe pour quatre ans, dans les années 80. Et notamment en France -elle est francophone- où elle a dirigé une « safe house » (maison sécurisée servant de base arrière ou de lieu de repli) pour ses collègues du Mossad au moment où le service entamait une campagne d’assassinats en Europe. Elle était notamment en poste en France en 1980, lorsqu’un scientifique égyptien spécialisé dans le nucléaire et travaillant pour Saddam Hussein a été assassiné dans la chambre de son hôtel parisien par le Mossad. Le gouvernement israélien a refusé de confirmer officiellement que le service était derrière cet assassinat mais le Premier ministre de l’époque, Menachem Begin, a glissé un jour à un journaliste américain qu’il espérait que la France qui aidait l’Irak avait« appris la leçon ». Tzipi Livni était toujours en poste en Europe lorsque un dirigeant de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine), Mamoun Meraish, a été tué par des balles tirées par un agent du Mossad à Athènes, en Grèce, en 1983. Un assassinat où, pour le Times de Londres en date du 1er juin 2008, Tzipi Livni était impliquée. A la suite du meurtre de Mamoun Meraish, Livni est rentrée en Israël pour reprendre ses études de droit. En cause selon le Times, de trop fortes « pressions » dans son boulot d’agent secret. Etait-elle elle-même l’un des tueurs dans cet assassinat et dans d’autres, comme le prétend la presse britannique ? Lorsqu’elle se lance dans la politique au sein du Likoud, elle devient vite une disciple d’Ariel Sharon, l’homme qu’une commission officielle israélienne a désigné comme étant « personnellement responsable » du massacre dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, au Liban, en 1982. Par la suite, elle sera sous le patronage de Sharon ministre de la Coopération régionale, ministre de l’Agriculture, ministre de l’Absorption des immigrés et ministre de la Justice. Elle suivra Sharon lorsqu’il claque la porte du Likoud en 2005 pour fonder Kadima. Quand Ehud Olmert succède à Ariel Sharon comme Premier ministre, Tzipi sera nomme vice premier ministre et ministre des Affaires Etrangères..

    7- L’Institut Amadeus : Créé en 2008, basé à Rabat, Amadeus est un « think tank » marocain, indépendant, qui se présente comme un centre d’expertise, de réflexion, de conseil, de proposition et de consultation, une plateforme d’échanges, de rencontres et de coopération Nord-Sud et Sud-Sud. Amadeus bénéficie du partenariat d’une vingtaine d’entreprises notamment Alsthom, la chaine hôtelière Movenpick, l’Hebdomadaire Jeune Afrique, Maroc Telecom Et Medi1 SAT. Animé par une équipe de quinze personnes composées de managers, de chercheurs et d’experts avec des pôles de compétence et des horizons culturels diversifiés, il se propose de consolider l’image de marque du Maroc et de la région du Maghreb, au niveau international, en menant des actions de lobbying.
    L’équipe dirigeante est composée des trois personnalités suivantes :

    –Brahim Fassi-Fihri : Diplômé en sciences politiques de l’Université de Montréal, le président de l’Institut Amadeus a effectué de nombreux travaux de recherche dans le domaine des relations internationales. Brahim fonde l’association Amadeus en 2005. En 2007, il approfondit sa connaissance des enjeux euro-méditerranéens en intégrant la Direction Générale des Relations Extérieures de la Commission Européenne. Il est nommé durant cette période responsable du comité d’organisation de la 11eme conférence ministérielle Euromed de la Transition économique. En tant que Président de l’Institut Amadeus, Brahim coordonne l’ensemble des activités de l’Institut et apporte son expertise des enjeux politiques et géostratégiques contemporains. Il est l’initiateur et le créateur des MEDays, un forum international organisé chaque année à Tanger. Brahim a développé un réseau international de personnalités de la sphère politique et économique et des medias, faisant des MEDays le rendez-vous annuel des pays den la région sud.

    –Mekki Lahlou : Diplômé en sciences politiques de l’Université de McGill à Montréal, titulaire d’un Master en relations internationales et droit international à Sciences Po Paris et doctorant en droit aérien Mekki est un spécialiste des relations internationales. Il a travaillé dans la fonction publique internationale et s’est par la suite spécialisé dans les problématiques de la libéralisation et de la déréglementation du transport aérien international, notamment lors de son séjour à l’Association du Transport Aérien International à Genève. A l’Institut Amadeus, Mekki s’occupe plus particulièrement des relations extérieures, et notamment des partenariats et du financement des activités de l’Institut.

    –Younès Slaoui : Vice-président et co-fondateur de l’Institut Amadeus Issu de l’Ecole Nationale d’Administration française (ENA), promotion Jean-Jacques Rousseau, et diplômé de l’EM Lyon, Younes est spécialisé en administration publique, en stratégie et en finance d’entreprise. Ses expériences à Calyon et DTZ lui ont permis de participer à des opérations de financement d’entreprises et de conseil financier. Au cours de son expérience au sein de la Direction Générale française de l’Énergie et du Climat, il a intégré l’équipe du Plan Solaire Méditerranéen de l’Union pour la méditerranée (UPM) et a été chargé d’un rapport sur le financement du nucléaire. Younes a également collaboré à la réflexion stratégique et à l’étude du développement international du groupe EM Lyon en tant que chargé de mission auprès du directeur général de cette institution. Au niveau associatif, Younes a occupé en 2006 la fonction de Président de l’AMGE Lyon et Vice-président régional de l’AMGE (Association des Marocains des Grandes Ecoles). Younes apporte ses connaissances des enjeux et problématiques de développement économique et social, et est un acteur de premier rang dans l’élaboration.

    8 – Sentence philosophique du blog « Princesse de Clèves islamo-gauchiste ».

    9 – Alexandre Adler, Rachida Dati, le Maroc et les chantres de la démocratie « contrôlée » blog du monde diplo lundi 4 juillet 2011, par Alain Gresh http://blog.mondediplo.net/2011-07-04-Alexandre-Adler-Rachida-Dati-le-Maroc-et-les                                                                                                                                                       https://www.renenaba.com/le-collier-de-la-reine

  • Maroc-Israël: Hassan II, la grande imposture, par René Naba – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/22/maroc-israel-hassan-ii-la-grande-imposture-par-rene-naba

    Le Roi Hassan II du Maroc, Président du Comité Al Qods » (Jérusalem), hôte du premier sommet islamique de l’époque contemporaine (Rabat 1969), apparaît rétrospectivement comme l‘un des grands traîtres à la cause arabe et son long règne de 38 ans (Mars 1961-Juillet 1999) une vaste supercherie, si toutefois sont avérées les révélations contenues dans le livre du journaliste israélien Ronen Bergman « Rise and Kill First : The secret History of Israel’s targeted assassinations », ED. Penguin Random House.

    LES DIRIGEANTS ARABES PLACÉS SUR ÉCOUTE SUR ORDRE DE RABAT
    Réputé pour son sérieux, chroniqueur militaire de Yedioth Aharonoth et du New York Times, l’auteur soutient que les dirigeants arabes ont été placés sur écoute des services israéliens grâce à la connivence marocaine lors du Sommet arabe de Casablanca de septembre 1965. Du jamais vu même dans les fictions les plus satiriques, cette trahison dénote la désinvolture du monarque chérifien à l’égard de ses pairs et de son mépris pour la cause palestinienne.

    Version arabe de ce récit selon la recension de l’ouvrage établi par le site en ligne Ar Rai Al Yom à l’intention du locuteur arabophone.
    https://www.raialyoum.com/?p=821705

    La date n’est pas anodine. Scellé par la signature d’un pacte de solidarité et de coexistence pacifique entre régimes arabes, ce sommet s’est tenu en septembre 1965, au terme d’un été particulièrement brûlant au Maroc, marqué par la terrible répression de la révolte étudiante de Casablanca (23 mars 1965) qui fit officiellement 7 morts et 168 blessés. En fait 400 morts selon l’ambassade de France à Rabat.

    Sentant le vent du boulet, le jeune monarque a eu la lumineuse idée de se tourner alors vers les Israéliens, comme garde fou aux débordements de son opposition interne et externe. Autrement dit, contre la volonté de son peuple, il s’allia aux ennemis du Monde arabe pour la survie de son trône, dans la pure tradition de la servitude coloniale. Un schéma identique sera observé 70 ans plus tard par le trône wahhabite, bradant la Palestine, par une alliance ouverte avec Israël.

    Dans une sorte d’échange de bons procédés, Hassan II percevra le prix de sa forfaiture au plan arabe, un mois plus tard, par l’élimination d’un des espoirs de la renaissance arabe, Mehdi Ben Barka.

    Figure mythique de l’opposition démocratique marocaine, l’ancien professeur de mathématiques d’Hassan II sera enlevé en octobre 1965 à Paris avec la complicité du Mossad, et carbonisé par des sbires marocains, un mois après la tenue du sommet de Casablanca.

    Principal opposant socialiste au roi Hassan II et leader du mouvement tiers-mondiste et panafricaniste, Mehdi Ben Barka a été enlevé le 29 octobre 1965 à Paris alors qu’il tentait, en sa qualité de « commis-voyageur de la révolution », de fédérer les mouvements révolutionnaires du tiers-monde en vue de la Conférence Tri-continentale devant se tenir en janvier 1966 à la Havane en vue de faire converger « les deux courants de la révolution mondiale : le courant surgi avec la révolution d’Octobre et celui de la révolution nationale libératrice ». Pour l’historien René Galissot, « c’est dans cet élan révolutionnaire de la Tri-continentale que se trouve la cause profonde de l’enlèvement et de l’assassinat de Ben Barka ».

    Sur ce lien, Le rôle de Mehdi Ben Barka et de la tri-continentale dans le réveil des peuples colonisés

    https://www.madaniya.info/2015/12/20/non-alignes-tricontinentale-60-eme-anniversaire-1-2
    https://www.madaniya.info/2015/12/26/non-alignes-tri-continentale-60-eme-anniversaire-2-2
    La mise sur écoute des dirigeants arabes a permis aux Israéliens de prendre note de la stratégie de reconquête de la Palestine, comme des divergences inter arabes. La décision marocaine aura constitué « Le plus grand trésor stratégique d’Israël ». Le journaliste israélien a estimé que cette information était « la raison principale qui a poussé Israël à prendre la décision de faire la guerre aux États arabes en Juin 1967 », deux ans après le sommet de Casablanca, et qui a infligé une terrible défaite à l’Égypte, à la Syrie et à la Jordanie.

    L’incendie de la Mosquée Al Aqsa par un illuminé israélien, en 1969, donne l’occasion au souverain chérifien de se refaire une virginité politique à l’occasion du sommet Islamique de Rabat, en 1969. Deux ans après la défaite de juin 1967, dont il en a été indirectement responsable, le « Commandeur des Croyants » va cumuler cette fonction spirituelle avec celle plus politique de président du « Comité Al Qods ».

    Le sommet islamique de Rabat a marqué, sur le plan idéologique, le début de l’instrumentalisation de l’Islam comme arme politique contre l’athéisme soviétique et le nationalisme arabe, et, sur le plan stratégique, le détournement du combat pour la libération de la Palestine, vers des contrées périphériques, à des milliers de km du champ de bataille de la Palestine, avec Al Qaida en Afghanistan et les djihadistes arabo afghans au Caucase et en Bosnie au Kosovo, avant d’être dirigé contre les pays arabes à structure républicaine (Libye, Syrie) à l’occasion du déclenchement de la séquence dite du « printemps arabe » et le surgissement de groupements terroristes islamistes Daech, Jabat An Nosra, Jaych al Islam, opérant, dans le sud de la Syrie, en coopération avec Israël.

    Le Maroc figurera lors de cette séquence comme l’un des plus gros exportateurs du terrorisme islamique vers l’Europe occidentale (Attentat de Madrid 2004 qui a fait 200 morts, l’assassinat de Théo Van Gogh, les attentats de Bruxelles en 2015 et les attentats de Barcelone en 2017).

    Pour aller plus loin sur ce thème

    http://www.renenaba.com/de-l-instrumentalisation-de-l-islam-comme-arme-de-combat-politique

    Nonobstant la coopération sécuritaire entre le Maroc et Israël, Hassan II, fait rarissime dans les annales, devra faire face à deux séditions militaires, à son palais de Skhirat, le 10 juillet 1971, jour de son anniversaire, puis l’année suivante contre son propre Boeing par un groupe d’aviateurs ; indice d’un fort ressentiment à son égard, deux ans après son sacre de Rabat.

    Au delà du rôle du Mossad dans l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, la vassalité du trône alaouite à l’égard de l’État Hébreu s’est concrétisée sous le règne de son successeur Mohammad VI avec le scandale du « Collier de la Reine » dans sa version tropicale ; un scandale qui titre son nom du bijou offert par l’épouse du Roi à Tzipi Livni, ancien ministre israélien des Affaires étrangères, dans la foulée de la destruction de la bande de Gaza (2007-2008), dont l’ancienne agent du Mossad en Europe en a été la coordonnatrice.

    Pour aller plus loin sur l’affaire du collier de la reine
    http://www.renenaba.com/le-collier-de-la-reine

    LE MAROC, PIVOT CENTRAL DU DISPOSITIF OCCIDENTAL EN AFRIQUE VIA LE SAFARI CLUB
    Pivot central du dispositif occidental en Afrique, le Royaume fondera, en 1976, avec la France, l’Egypte, l’Iran et l’Arabie saoudite, le « Safari Club », se donnant ainsi l’illusion de « jouer dans la cour des grands ». En pleine négociation de paix égypto-israélienne, il assumera le rôle de gendarme, non sur le champ de la confrontation israélo-arabe, mais à des milliers de kilomètres de là, non pour la récupération des Lieux Saints de l’Islam, mais pour le maintien au pouvoir d’un des dictateurs les plus corrompus de la planète le Zaïrois Mobutu, agent attitré des Américains dans la zone centrale de l’Afrique, l’assassin de Patrice Lumumba, le chef charismatique de l’Indépendance du Congo ex belge.

    En soutien à Jonas Savimbi, l’agent de la CIA en Angola ; ou encore l’ivoirien Félix Houphouet Boigny, le principal pourvoyeur des djembés et des mallettes à une caste politico médiatique française vénale.

    Le Maroc était représenté au sein de cette structure par le général Ahmad Dlimi, un des artisans de la liquidation de Mehdi Ben Barka, l’ancien lieutenant du général Mohamad Oufkir, l’homme des basses oeuvres de la dynastie alaouite, tous les deux liquidés sans autre forme de procès sur ordre du Palais royal.

    À propos du safari Club

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Safari_Club

    La dynastie chérifienne a constamment justifié sa relation privilégiée avec Israël par la spécificité du judaïsme marocain.

    Cf sur ce point, l’analyse d’Abraham Sarfati, l’un des plus célèbres opposants marocain à Hassan II.
    http://www.renenaba.com/jordanie-et-maroc-additif

    Il n’en demeure pas moins que le règne d’Hassan II, malgré les prosternations d’une presse française vénale, sera néanmoins qualifié de « Règne du Bagne et de la Terreur », dont le cas le plus illustre aura été le bagne de Tazmamart et l’arbitraire qui frappa notamment les Frères Bourequat.

    Pour aller plus loin sur cette affaire, cf le lien suivant
    http://www.renenaba.com/maroc-les-trois-freres-bourequat-40-ans-apres-le-retour-des-fantomes-vivan

    LE MAROC, POURVOYEUR DE PROSTITUÉES POUR LES PÉTROMONARCHIES ET REFUGE DE LA MAFIA ISRAÉLIENNE
    Un des principaux pourvoyeurs de la prostitution à destination du Golfe pétro monarchique, où près de vingt mille marocaines y font l’objet d’exploitations sexuelles, le Maroc passe de surcroît pour être un refuge pour la mafia israélienne. Le royaume aurait accueilli plusieurs anciens membres de la mafia israélienne, selon le quotidien israélien Haaretz, en date du vendredi 14 septembre 2012.

    Gabriel Ben-Harush et Shalom Domrani, deux figures puissantes de la mafia israélienne, recherchées depuis des années par l’Interpol, figuraient parmi les noms cités par le journal. Cf à ce propos : http://www.yabiladi.com/articles/details/12903/maroc-refuge-pour-mafia-israelienne.html

    Pour aller plus loin sur ce sujet cf :
    http://www.renenaba.com/yves-mamou-et-le-phenomene-de-serendipite

    Ronen Bergman mentionne 2700 assassinats ciblés orchestrés par Israël ; soit en moyenne 40 opérations par an. Les Israéliens n’auront fait que reprendre les méthodes en vigueur en Palestine par les britanniques, notamment le général Orde Wingate, qui avait créé dans la décennie 1930 les « Special Night Squads », les « Escadrons Nocturnes Spéciaux » composés de combattants juifs chargés des raids contre les villages arabes en procédant à l’élimination des meneurs.

    La France en a fait usage pendant la guerre d’Algérie et François Hollande a même admis que Paris y avait eu recours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les deux derniers présidents américains ont eu également recours aux « assassinats extrajudiciaires », George W. Bush jr, après les attentats terroristes du 11 Septembre 2001, et Barack Obama a ordonné plusieurs centaines d’exécutions ciblées par drones.

    YASSER ARAFAT, CHEIKH AHMAD YASSINE, ABDEL AZIZ RANTISSI
    La connivence israélo-marocaine s’est poursuivie en dépit de la décapitation du leadership palestinien, par les Israéliens, et le recours aux assassinats « extra judiciaires » des deux principaux dirigeants du Hamas, Cheikh Ahmad Yassine et son successeur Abdel Aziz Rantissi. Une collision qui acte une forme de forfaiture de la part du pouvoir chérifien.

    Le livre suggère aussi clairement qu’Israël a utilisé un poison radioactif pour tuer Yasser Arafat, le chef historique palestinien, ce que les dirigeants israéliens ont toujours nié. Bergman écrit que la mort d’Arafat en 2004 correspondait à un modèle et avait des partisans. Mais il évite d’affirmer clairement ce qui s’est passé, expliquant que la censure militaire israélienne l’empêche de révéler ce qu’il pourrait savoir.

    Deux monuments ont été édifiés au Maroc pour immortaliser l’oeuvre d’Hassan II : son mausolée à Rabat et la Mosquée de Casablanca, l’une des plus grandes du monde, qui porte son nom. Mais celui que la presse occidentale, particulièrement la presse française engourdie par la diplomatie de la Mamouniya, encensait comme un « Machiavel arabe doté de la baraka », se révélera être, à la lecture des révélations du livre de Ronen Bergman, un mauvais génie, une imposture.

    Et les deux monuments édifiés à la gloire posthume du Commandeur des Croyants et Président du comité Al Qods, -mais néanmoins un des principaux artisans du bradage de la Palestine, au même titre que l’Arabie saoudite-, se perçoivent, rétrospectivement, comme les stigmates du règne hideux d’un parfait sous traitant de l’impérium israélo-occidental. D’un être maléfique. D’un souverain vil et servile.

    Source : Madaniya, René Naba, 17-11-2018                                           https://www.les-crises.fr/maroc-israel-hassan-ii-la-grande-imposture-par-rene-naba

  • Walid Pharès, le John Bolton’s boy par excellence ou les dérives mortifères de l’irrédentisme maronite – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/07/walid-phares-le-john-boltons-boy-par-excellence-ou-les-deriv

    Une grande honorabilité bardée d’expertise. Des postes prestigieux dans la haute administration américaine républicaine : La vitrine d’exposition est parfaite, mais sous le vernis de la respectabilité, une façade lézardée, un personnage gangréné.

    Contrairement à ce que suggère son nom patronymique en arabe, Walid Pharès n’est pas le fils d’un preux chevalier, mais plutôt le parfait exemple d’un dévoiement par sectarisme. Libanais d’origine, naturalisé américain, il est en fait « UN ISRAELIEN d’ORIGINE LIBANAISE », comme l’a très justement qualifié le quotidien libanais « Al Akhbar ».

    « La propulsion de Walid Pharès au poste de conseiller du président Donald Trump ne constitue pas, loin s’en faut, une reconnaissance du savoir faire libanais encore moins un succès diplomatique pour le Liban, mais plutôt une percée majeure de la stratégie israélienne par la promotion d’un des affidés libanais de l’État Hébreu dans le cercle décisionnaire du pouvoir à Washington.(…) Preuve est faite qu’il est plus aisé pour les Forces Libanaises (milices chrétienens) de décrocher un poste regalien à Washington qu’à Beyrouth », poursuit Al Akhbar dont le portrait de l’ancien milicien se trouve sur ce lien pour le lectorat arabophone.

    http://www.al-akhbar.com/node/268049

    UN ISOLATIONNISTE VINDICATIF
    La biographie en langue française de cet isolationniste vindicatif est lisse.
    Sa biographie en langue anglaise, éditée par le site Mother Jones, est infiniment plus caustique et toxique.
    Sur ce lien : http://www.motherjones.com/politics/2011/10/walid-phares-mitt-romney-lebanese-forces

    Natif de la localité de Ghouma, district de Batroun, dans le Nord Liban, en 1957, Walid Pharès a effectué une scolarité éclectique à l’Université Saint Joseph des Pères Jésuites et à l’Université Libanaise à Beyrouth, avant de décrocher, en 1981, à 24 ans un Master en Droit International à l’Université Jean Moulin LYON III, une structure où a longtemps professé une figure de proue de l’extrême droite française Bruno Gollnisch, passé à la postérité pour avoir matraqué des journalistes avec son parapluie.

    Précoce, il publie à 22 ans, en 1979, son premier ouvrage « At Taadoudiya Fi Loubnane », « le pluralisme au Liban ». Edité par l’Université du Saint Esprit de Kaslick, le fief du militantisme des moines maronites lors la guerre civile libanaise sous le magistère du Père Charbel Kassis, ce livre paru quatre ans après le déclenchement de la guerre civile, reprend en les popularisant les thèmes des milices chrétiennes sur la spécificité chrétienne, particulièrement maronite, dans le Monde arabe.

    Considérant qu’il existe au Liban deux cultures distinctes, la culture chrétienne par essence démocratique et la culture islamo-arabe qui l’est moins ou pas du tout, l’idéologue en herbe reprend à son compte en l’amplifiant le thème « du choc des civilisations », théorisé par l’universitaire américain Samuel Huttington. Il préconise en conséquence la ségrégation entre groupes libanais et prône le développement séparé, s’inspirant de thèses de la « white supremacy », si courantes dans certains milieux du Sud des États-Unis.

    LE CORPUS IDÉOLOGIQUE DE CE SOLDAT DE LA GUERRE FROIDE
    En 1981, l’année qui précède l’invasion israélienne du Liban, il fonde une publication « La voix de l’Orient » pour poulariser ses idées et adhère au « Comité des Chrétiens du Moyen Orient » (MECHRIC), et trois ans plus tard, à l’ Union Sociale Démocratique Chrétienne (USDC). Une démarche destinée à se doter, via ce gropuscule, d’ un vernis social démocrate chrétien, afin d’atténuer quelque peu les aspérités de son personnage belliqueux animé de surcroît d’une volonté de croisade.

    Prolixe, il récidive en 1981 en publiant Hiwar Dimucrati (Le dialogue démocratique), dans une maison d’édition libanaise Dar Al Mashreq Press, conviant ses compatriotes de confession musulmane au dialogue. Une proposition de pure forme, destinée à la galerie en vue de bonifier l’image des milices chrétiennes, discréditées par leurs massacres successifs. Son idole, Bachir Gemayel dont il fut un proche collaborateur, ayant décrété qu’il existait « un peuple de trop » au Moyen orient, en pointant du doigt les Palestiniens, avait initié la première guerre d’épuration ethnique de l’époque contemporaine en ordonnant les massacres de la Quarantaine, janvier 1976, Tall El Zatar, en juillet 1976, enfin Sabra Chatila, septembre 1982 que son assassinat suscita par réflexe pavlovien.

    Sous l’effet du matraquage idéologique, ses frères d’armes miliciens chrétiens ignoreront d’ailleurs allégrement, l’année suivante, cette invitaiton au dialogue envers les musulmans, s’en donnant à cœur joie, au mépris de la tradition chrétienne de commisération, aux massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra Chatila, dans la banlieue est de Beyrouth, en 1982, sous la supervision israélienne.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :

    http://www.madaniya.info/2017/09/15/malediction-de-sabra-chatila-35-ans-apres

    Celui qui avait gouverné par l’épée périra par l’épée, dynamité dans son fief d’Achrafieh, le secteur chrétien de Beyrouth Est, à la veille de son entrée en fonction. Farouchement islamophobe et araphobe, épris d’Occident, son idéologie xénophobe et populiste irriguera naturellement la pensée de ses disciples qui en seront les apôtres sur la scène internationale :

    « Le Liban ne fait partie du Monde arabe. Le Liban est une civilisation et n’a aucun apport avec le tiers monde. Veuillez bien marquer dans vos démarches que nous n’appartenons pas au Tiers monde. Sortons de ce monde d’arriérés. Rallions le monde européen et le Monde libre de l’Amérique », lancera-t-il à ses subordonnés à peine élu président.

    Sur la pensée de Bachir Gemayel et ses méfaits :
    http://www.madaniya.info/2017/09/05/sabra-chatila-operation-salami-1-2

    http://www.madaniya.info/2017/09/10/sabra-chatila-operation-salami-2-2

    Walid Pharès appliquera à la lettre ses enseignements. C’est ainsi qu’en 1986, l’année où le Liban vivait une spirale infernale de prise d’otages occidentaux, le graphomane publie, dans le droit fil de la pensée de son idole, un opus révélant l’objet de sa fixation. Non son oeuvre majeure mais le sujet de sa vindicte publique : Al Thawra al Islamiya al Khumaynia (La Révolution de Khomeiny – Dar Al Machreq Press).

    Pour ce milicien chrétien, l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny avait eu le triple tort d’évincer le Chah d’Iran, gendarme du Golfe pour le compte de l’OTAN, grand bailleur de fonds des formations paramilitaires chrétiennes libanaises, et surtout grand allié d’Israël, parrain de ses camarades de combat.

    Thème gratifiant s’il en est en ce qu’il diabolisait la République Islamique d’Iran et exonérait de leurs turpitudes les pays occidentaux : la France de son satut de « co belligérant de l’Irak » contre l’Iran (1979-1989) et le double jeu américain à l’égard des deux belligérants, illustré par le scandale de l’Irangate et les promesses d’assistance faites simultanément à Saddam Hussein par Donald Rumsefd en personne, à l’époque secrétaire général de la Mlaison Blanche, sous la présidence Ronald Reagan et futur ministre de la défense sous présidence George Bush jr, artisan de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.

    Putchiste dans l’âme, nulllement légaliste, il trempera dans la conjuration visant à évincer de la présidence des Forces Libanaises, les deux successeurs de Bachir Gemayel : son Frère et successeur Amine ainsi que son ancien lieutement Elie Hobeika. Il en sera gratifié en retour d’un siège au commandement de la formation milicienne sous la présidence de Samir Geagea.

    Inconsolable de la perte de Bachir Gemayel, il quitte les milices chrétiennes en 1989 pour rallier le général Michel Aoun lors de la guerre fratricide inter chrétienne. Il demeurera fidèle jusqu’à la chute du chef du gouvernement intérimaire libanais, le 13 octobre 1990. Placé sur une liste des opposants les plus recherchés du Liban, il s’exile en même temps que son deuxième mentor. Il fuit le Liban, via Israël et s’établit aux États-Unis, obtenant sans retard la nationalité américaine.

    Des mésaventures des milices chrétiennes libanaises, il en tirera deux ouvrages relatant les avatars de la guerre inter-factionnelle inter-chrétienne libanaise : « Lebanese Christian Nationalism : The rise and fall of an ethnic resistance (L. Rienner Published 1995) et « The Nationalist claim and the Lebanese Christian resistance : an ethnic case study ».

    À l’heure de la mondialisation, ce chrétien issu d’une société libanaise pluriconfessionnelle prônera, non le brassage culturel et le métissage humain, mais la ségrégation, la séparation, la grande muraille de démarcation, à l’exemple du Mur d’Apartheid dressé par ses amis israéliens en Cisjordanie. Le ghetto en somme.

    Mais, faille capitale de son argumentaire, ce fervent admirateur de l’Occident occultera le fait majeur de l’histoire contemporaine, le fait que ses idoles, -l’Amérique suprématiste et puritaine et l’Europe chrétienne,- auront été les principaux fossoyeurs de la cause des chrétiens arabes, maronites ou non : De la création d’Israël, en 1948, provoquant l’exode des Palestiniens chrétiens vers la Californie, à l’expédition franco anglo israélienne contre l’Egypte, en 1956, entraînant l’exode des chrétiens égyptiens vers l’Europe et l’Amérique du Nord, à la guerre civile libanaise (1975-1990), à l’invasion américaine de l’Irak, à la guerre de Syrie, 2011, vidant quasiment le Moyen Orient de sa population chrétienne.

    Pour aller plus loin sur ce thème :
    https://www.renenaba.com/france-vatican-les-deux-francois-et-la-chretiente-d-orient

    LE PARCOURS AMÉRICAIN
    Mariée à une américaine, il atterit en Floride, le fief des anticastristes cubains, où il enseignera à l’Université Atlantique de Floride (1993-2004), qu’il quittera au lendemain de l’invasion américaine de l’Irak pour présider the « Global Policy Institute ».
    Collaborateur du « Centre Ariel de Recherches Politiques » de Jerusalem, il se livrera, en tandem avec le lobby juif américain, à un actif lobbying anti syrien en vue de faire adopter par le Congrès américain la « Syrian Accountability Act » et de criminaliser le Hezbollah libanais, via une disposition législative similaire le « Hezbollah accountabilty Act ». Via son réseau israélien, il fait parvenir aux dirigeants israéliens un vade mecum pour une nouvelle gouvernance du sud Liban à la suite de la déconfiture de leurs supplétifs libanais dans la zone frontalière libano-israélienne ; une zone à forte majorité chiite, qui deviendra par la suite le fief du Hezbollah.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :

    https://www.renenaba.com/sous-la-syrie-le-hezbollah

    Taiseux pendant pendant les cinq premières années de l’occupation américaine de l’Irak, alors que l’armée américaine était en butte à la guerilla anti américaine tant djihadiste que baasiste, Walid Pharès retrouvera l’inspiration en 2007, -l’année qui a suivi la riposte balistique victorieuse du Hezbollah contre Israël de 2006-, pour commettre un ouvrage intitulé « The War of Ideas : Djihadisme against Democracy » (Palgrave Mac Millan).

    Mais, en bon soldat de la guerre froide, il s’attaquera aux combattants islamistes, les terroristes islamiques, ses semblables musulmans du temps où il était milicien chrétien, de surcroit « idiots utiles » de la stratégie atlantiste dans la fragmentation du Monde arabe. Amnésique, il s’abstiendra de dénoncer la connivence des pétromonarchies dans le financement du terrrorisme islamique, de même que la complaisance des États-Unis à l’égard de l’islamisme politique et de son instrumentalisation en Afghanistan et ailleurs dans une guerre de détournement du champ de bataille de la Palestine.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :
    https://www.renenaba.com/de-l-instrumentalisation-de-l-islam-comme-arme-de-combat-politique

    Sa qualité de correspondant du Centre israélien Ariel renforce sa crédibilité dans les milieux néo conservateurs américains et le propulse au sein du cercle dirigeant du parti conservateur. Il sera ainsi tour à tour conseiller du candidat Mitt Romney pour les présidentielles américaines de 2008, puis conseiller du président Donald Trump pour le Moyen Orient et le terrorisme en 2016.
    À l’accession de Donald Trump à la présidence américaine, Walid Pharès, dévient Secrétaire général du Groupe parlementaire transatlantique sur le contre-terrorisme (TAG), une tribune destinée à asseoir son rôle prescripteur, dans un domaine de prédilection des Etats Unis, à détourner en fait l’attention de l’opinion internationale sur le rôle trouble des administrations successives américaines avec le terrorisme islamique.

    La promotion simultanée de l’ultra faucon John Bolton président de l’ultra conservateur « Gatestone Institute » au poste de conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche et de Mike Pompeo, l’homme des ténèbres de la CIA, à la tête du Département d’état, a placé Walid Pharès dans un état de lévitation comparable à celui qu’il a vécu à l’élection de son mentor Bachir à la présidence libanaise, avant son trépassement violent. En synchronisation avec Joseph Jibeily, le dirigeant du « Centre des Renseignements du Liban », une officine des Forces Libanaises de Samir Geagea basée à Washington, il mulitiplie ses actions de lobbying au sein du Congrès américain en vue d’obtenir l’exclusion du gouvernement libanais, le Hezbollah, pourtant grand vainqueur des élections législatives libanaises de Mai 2018, et disposant de surcroït, d’une majorité relative à la chambre des députés.

    La propulsion de John Bolton à l’épicentre du pouvoir américain a renforcé la capacité de nuisance de son correspondant libanais, Samir Geagea, dont le discours souverainniste masque en fait une servilité à l’égard des Saoudiens en substitution à sa soumission aux Israéliens durant la guerre civile libanaise (1975-1990), consacrant le chef des « Forces Libanaises », l’un des plus grands criminels de la guerre comme l’un des plus grands mercenaires du personnel politique libanais.

    Sur l’équipée des milices chrétiennes particulièrement Samir Geagea, ce lien :
    https://www.madaniya.info/2017/09/15/malediction-de-sabra-chatila-35-ans-apres

    GATESTONE, JOHN BOLTON, ANNE ELIZABETH MOUTET, ET L’ÉMISSION 28 MINUTES SUR ARTE
    Présidée par le monarchiste iranien Amir Tahiri, ancien directeur du journal Keyhan sous le règne de la dynastie Pahlevi, dans la décennie 1970, la structure européenne de Gatestone est composée de Marc D’anna, aka Alexandre Del Valle, le théoricien du « patriotisme intégrateur », ainsi que de l’universitaire Guy Millière et d’Anne Elizabeth Moutet, deux « dinstinguished senior fellow » de cette instance.

    La liste des auteurs de Gatestone sur ce lien :
    https://www.gatestoneinstitute.org/authors

    En dissonance toutefois avec Bernard Henry Lévy, Amir Tahéri, une fois n’est pas coutume, brisera net le délire fabulatoire du philo mondain sur les origines hitlériennes du terme Iran, lancée par le fer de lance médiatique du lobby pro israélien en Europe dans une campagne d’intoxication de l’opinion occidentale préludant à sa préparation à une intervention militaire de l’Otan contre la République Islamique d’Iran. Monarchiste revanchard, Amir Taheri ciblera dans son argumentaire de refutation les « Gardiens de la Révolution et le régime islamique, ces deux bêtes noires, mais non le fondement même de la démarche du théoricien du Botul.
    https://www.gatestoneinstitute.org/12333/hitler-reza-shah

    Intervenante régulière de la chaîne franco allemande ARTE dans l’émission d’Elizabeth Quinn « 28 Minutes », la chroniqueuse du Daily Telegraph justifiera le carnage israélien des Palestiniens de Gaza (57 morts et 2.400 blessés), -le jour du transfert de l’ambassade américaine vers Jérusalem, le 14 Mai 2018-, en reprenant textuellement les « éléments de langage » de la propagande israélienne.
    Cette séquence a plongé dans la stupeur les autres participants à l’émission par la virulence de sa défense de la politique israélienne, faisant volet en éclat l’apparente objectivité qu’elle s’evertuait à afficher pour la défense de la politique atlantiste.
    L’émission a été diffusée le vendredi 17 mai sur Arte en présence des deux présentatrices du programme Elizabeth Quin et Nadia Daam, ainsi que de l’historien Pascal Blanchard et Alexis Poutin, journaliste au Monde Moderne. Elle demeurera dans les mémoires comme un morceau d’anthologie de la duplicité professionnelle, lorsqu’elle se pare de la qualité journalistique pour propager des thèses d’un think tank néo conservateur, sous l’apparence de la neutralité.

    Sur ce lien, la séquence :
    https://sites.arte.tv/28minutes/fr/le-club-28-revisite-lactualite-de-la-semaine-28minutes-75

    LE JOURNALISME MILICIEN EN FRANCE
    La reconversion des journalistes miliciens dans l’expertise contre terroriste est une pratique courante. Une forme de recyclage dans la respectabilité, qui s’est développée tant aux Etats Unis qu’en France.
    Walid Pharès a ainsi fait son apparition dans les lucarnes françaises notamment sur France 24, sous la direction de Christine Ockrent, auditrice assidue du groupe de Bilderbeg, réputé pour son atlantisme.

    Sur ce lien le portrait de Christine Ockrent : https://www.renenaba.com/christine-ockrent-le-passe-droit-permanent

    Le journalisme milicien qu’il incarne si parfaitement a trouvé son illustration en France, sous couvert d’expertise anti terroriste, en la personne de deux libanais maronites habitués des plateaux français : Antoine Basbous, Directeur de « l’Observatoire des Pays arabes », auparavant ancien porte-parole des Forces Libanaises, l’organisation dirigée par Samir Geagea, un des plus grands criminels de la guerre libanaise et fossoyeur du leadership chrétien, et, Antoine Sfeir, Directeur des « Cahiers de l’Orient et des Pays arabes », auparavant cheville ouvrière sur le plan médiatique de la campagne pour l’élection à la présidence de la République Libanaise du chef milicien phalangiste Bachir Gemayel, en 1982, puis de son frère Amine.

    Pour aller plus loin sur ce sujet, cf ce lien : https://www.renenaba.com/les-thuriferaires-libanais-de-la-dictature-ben-ali-sur-le-grill-tunisien

    Et pour le recyclage des membres de l’« État Profond américain » dans les médias américains, sur ce lien : https://www.mondialisation.ca/des-anciens-de-letat-profond-sont-embauches-par-les-medias-grand-public/5623065

    Walid Pharès a vécu 33 ans au Liban de 1957 à 1990. Mais ses nuisances continuent à se faire encore sentir de nos jours contre sa patrie d’origine. Son retour au pays natal, il l’a accompli muni d’un passeport diplomatique américain. Doté d’une immunité et d’une impunité pour revisiter ses méfaits, comme étranger à ses forfaits comme étranger au pays qu’il a tant contribué à sinistrer.

    Le tropisme pro israélien des dirigeants maronites libanais, auquel il a grandement contribué, a conduit le président phalangiste Amine Gémayel à conclure un Traité de Paix entre le Liban et Israël, en 1983, mais la mise en œuvre de ce document a été entravée par un soulèvement de la population de Beyrouth, cas unique dans les annales diplomatiques internationales d’un traité mort-né, abrogé par la volonté populaire.

    Parfait exemple d’un dévoiement par sectarisme, Walid Pharès appartient à la cohorte des soldats perdus d’une cause perdue, sécrétée par la guerre interfactionnelle libanaise ; À l’exemple du commandant Saad Haddad, l’officier félon libanais, garde frontière d’Israël au sein de l’Armée du Sud Liban (ASL), de son successeur, le général Antoine Lahad, dont la famille a eu l’outrecuidance de vouloir enterrer au Liban mais que la vox populi l’en dissuada ; Tous vivant sans le savoir une pathologie passée dans l’histoire comme étant « le complexe des exilés de Coblence », du nom de ses exilés monarchistes français qui ont rallié les ennemis de la France pour abattre la révolution.

    Autant de manifestations des pulsions mortifères de l’irredentisme maronite qui débouchèrent sur la relégation politique du leadership maronite, désormais réduit à un rôle d’appoint ou de nuisance, non à un rôle constructif de proposition, mais à un rôle destructeur d’obstruction, au terme de quinze ans de bruits et de fureurs, de dérives et de délires.

    EPILOGUE : LE SYNDROME MARONITE
    Cadeau empoisonné de la France, le confessionnalisme constitue une négation de la démocratie en ce que la citoyenneté libanaise est conditionnée et handicapée par la naissance.

    Mur de verre invisible et infranchissable, il contribue à ce titre à la nécrose de la vie poilitique libanaise. Sur un point nommé, dans des domaines précis, la naissance confère un primat à une communauté au détriment des autres communautés par le Fait du Prince, l’arbitraire du pouvoir colonial.

    Elle prédétermine les membres d’une communauté à des fonctions indépendamment de leur compétence. Elle conforte une communauté dans un sentiment de supériorité ou de frustration.

    Les exemples sont nombreux des dérives du confessionnalisme. Le leadership maronite a ainsi assumé, par une sorte de Hold up, la direction des combats du camp chrétien lors de la guerre civile libanaise (1975-1990), à l’exclusion des autres composantes de la chrétienté libanaise, quand bien même elles en subissaient les conséquences.

    Le primat conféré par la France à la communauté maronite dans l’exercice des responsabilités suprêmes au Liban aurait dû se vivre comme une délégation de pouvoir au bénéfice de l’ensemble des communautés chrétiennes du Monde arabe et non comme la marque d’une supériorité immanente d’une communauté spécifique au détriment des autres, en ce que les Maronites constituaient la plus importante minorité des minorités chrétiennes du Liban et non la communauté chrétienne majoritaire d’un Monde arabe, majoritairement musulman.

    Pour n’avoir pas observé cette règle non écrite de la prudence politique, elle en paiera le prix par le déclassement de ses prérogatives constitutionnelles, entraînant dans sa relégation les autres composantes chrétiennes innocentes de cet emballement.
    Victimes innocentes souvent, bourreaux parfois plus que de besoin, les camps palestiniens de la quarantaine (est de Beyrouth), en 1976, et de Sabra Chatila (sud de Beyrouth), en 1982, passeront dans l’histoire comme de sanglantes illustrations pathologiques de la déraison humaine, au passif du leadership maronite, particulièrement les milices chrétiennes des Forces Libanaises.

    Par une sorte d’abus de position dominante conféré par la France en sa qualité de puissance mandataire sur le Liban et la Syrie, les Maronites ont procédé à une sorte de captation d’héritage se présentant comme les dépositaires des intérêts supérieurs de la chrétienté d’Orient, réduisant la chrétienté aux seuls intérêts de l’Eglise maronite, confondant en somme maronitisme et chrétienté, se vivant en maître incontesté du Liban.

    L’extravagante position de Camille Chamoun, président du Liban (1952-1958), se refusant seul contre l’ensemble arabe, à rompre ses relations diplomatiques avec la France, dans la foulée de l’expédition de Suez, alors que l’Egypte faisait l’objet d’une agression concertée entre la France, Israël et la Grande Bretagne (1956) et que l’Algérie ployait sous le joug des ratonnades coloniales, constituait déjà un indice prémonitoire de la psychorigidité maronite, de la cécité politique de ses dirigeants et de la serviabilité extrême dont témoignent des membres de cette communauté à l’égard des puissances occidentales particulièrement de la France et des États-Unis, se plaçant paradoxalement en situation de « dhimitude » par rapport à leurs protecteurs occidentaux, une servitude qu’il dénonçait du temps de l’époque ottomane. Le discours souverainiste des Libanais masque mal une logique de vassalité à l’ordre atlantiste.

    L’inculpation en juillet 2010 de plusieurs officiers supérieurs chrétiens de même que des cadres supérieurs exerçant des responsabilités sensibles à un poste stratégique de leur entreprise de communications pour « intelligence avec l’ennemi », au même titre que la formation d’une armée de supplétif sous commandement chrétien au service des israéliens durant la guerre civile libanaise (1975-1990), ont alimenté la suspicion sur la loyauté des chrétiens arabes à leur environnement avec ses conséquences corrosives sur le sort des chrétiens dans le monde arabe.

    L’alliance du leadership maronite avec Israël, l’ennemi officiel du Monde arabe, constituera l’un des points noirs de l’histoire de la chrétienté arabe, et les chefs de cette équipée suicidaire, Bachir Gemayel, président éphémère du Liban, et ses successeurs, Elie Hobeika et Samir Geagea, comme les plus sinistres personnages de l’histoire du Liban en termes de bilan pour la chrétienté, en ce qu’ils ont substitué la lutte pour la réalisation des droits nationaux des Palestiniens, par la recherche de l’éradication d’un peuple déjà spolié de sa patrie, les Palestiniens, en compensation des turpitudes occidentales à l’égard des Juifs européens.

    Les miliciens chrétiens ont intériorisé, ce faisant, la perversité de la logique occidentale dans un tragique dévoiement de la pensée, ne s’imaginant pas un seul instant que « le peuple de trop au Moyen orient », selon l’expression du chef phalangiste Bachir Gémayel, pourrait être un jour « le peuple chrétien arabe ».

    Pour aller plus loin sur les Maronites, ce lien :

    www.renenaba.com/france-liban-a-propos-des-maronites/

    ILLUSTRATION
    Walid Phares lecturing in front of a Lebanese Forces banner in 1986Photo courtesy of An-Nahar                                                                                                                                                           By René Naba , in Actualités Liban Moyen-Orient Portrait on 6 novembre 2018 .

  • France / Syrie / Lafarge : Arrestation de Firas Tlass aux Émirats Arabes Unis
    http://www.renenaba.com/france-syrie-lafarge-arrestation-de-firas-tlass-aux-emirats-arabes-unis

    L’arrestation de Firas Tlass apparaît rétrospectivement comme un dommage collatéral de la guerre médiatique que se livrent 3 pétromonarchies contre le Qatar, en ce que la révélation de son lieu d’arrestation, les Émirats Arabes Unis, viserait à contrario à désigner Abou Dhabi comme un complice du financement du terrorisme international et à dédouaner en conséquence le Qatar de cette accusation.

    […]

    Officiellement son interpellation a été présentée comme étant liée à des problèmes concernant son passeport syrien à des questions financières : Lafarge Syrie, dont Firas Tlass était membre de son conseil d’administration, lui versait près de 100.000 dollars par mois en vue d’assurer la protection du site et de ses employés, dont l’homme d’affaires syrien en reversait le quart, soit 20.000 dollars, au groupement terroriste Daech.

    Détail savoureux, c’est le même Firas Tlass qui servait à expliquer (oui, encore en janvier dernier) que c’était Bachar Assad qui « sponsorise des jihadistes » : Quand Bachar al-Assad "favorisait l’idée du jihad en Syrie" pour faire revenir l’Occident vers lui
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/01/22/quand-bachar-al-assad-favorisait-lidee-du-jihad-en-syrie-pour_a_21659

    Dans ce reportage, le réalisateur donne la parole à Firas Tlass, ex-proche du dictateur syrien, et aujourd’hui en exil. Ce dernier rappelle une chose utile : c’est Bachar al-Assad qui a favorisé l’émergence des jihadistes en Syrie pour ensuite, s’ériger en rempart contre le péril islamiste qui tétanise les occidentaux. Mieux, il explique comment le dictateur syrien sponsorise des jihadistes depuis 2003.

    (M’enfin avec la Syrie, ça fait bien longtemps qu’on a passé toutes les bornes du n’importe quoi…)

  • Sabra-Chatila – Opération Salami 1/2- Liban : « Opération Salami », non de code des massacres des camps palestiniens de Sabra-Chatila, en 1982, planifiés bien avant l’assassinat de Bachir Gemayel.
    http://www.renenaba.com/sabra-chatila-operation-salami-1-2

    Deux poncifs ont volé en éclat à la lecture des mémoires de l’universitaire libanais Georges Freyha, proche parent de Bachir Gemayel et l’un de ses plus proches collaborateurs durant la guerre civile libanaise (1975-1990).

    1 – L’invasion israélienne du Liban n’a pas été décidée en représailles à l’assassinat de l’ambassadeur israélien à Londres, Shlomo Argov, le 3 juin 1982, comme le proclame la fable israélienne. Bachir Gemayel, le chef militaire des milices chrétiennes, en avait fait l’annonce au président libanais Elias Sarkis, six mois auparavant, en janvier 1982, soit six mois avant le déclenchement de l’opération « Paix en Galilée ».

    2 -Les massacres des camps palestiniens de Sabra-Chatila ne sont pas intervenus en représailles à l’assassinat du président élu Bachir Gemayel, comme le soutient la légende phalangiste. Ils avaient été planifiés auparavant et discutés lors d’un entretien Bachir Gemayel-Ariel Sharon, à Bickfaya, la résidence estivale du clan Gemayel, le 12 septembre 1982, soit trois jours avant l’assassinat du président élu.

    3 – « L’Opération Salami », non du code choisi par Bachir Gemayel pour désigner l’éradication des camps palestiniens du Liban, fait référence au saucisson italien que l’on découpe habituellement en rondelles pour agrémenter les pizzas et autres mets exotiques. Outre leurs desseins, le choix de ce code révèle la grandeur d’âme des conjurés, de même que la rigueur morale des nombreux soutiens de ces deux criminels de guerre à titre posthume.

    Telle est du moins la substance de l’ouvrage de Georges Freyha « Souvenirs et mémoires avec Bachir » relatant le compagnonnage de cet universitaire libanais avec Bachir Gemayel, le chef militaire des milices chrétiennes, dont il a épousé la cousine.

    Une recension exhaustive de cet ouvrage a été réalisée par le politologue Assaad Abou Khalil dans le journal libanais sur ce lien pour le locuteur arabophone :
    http://www.al-akhbar.com/node/280955

    • le long billet de R. Nabaa a un statut peu clair : cite-t-il (en traduction ?) le texte de Freyha ? Est ce de la paraphrase ? En tout cas certains détails me paraissent tirés par les cheveux ou d’une expression très maladroite :

      Révélateur de l’état de servilité du clan Gemayel à l’égard du gargantuesque général israélien, le comportement de Solange Gemayel : En parfaite maîtresse de maison, la propre épouse de Bachir Gemayel s’est mise aux fourneaux pour mijoter les plats destinés à satisfaire la voracité du Général Sharon : le fameux mezzé libanais, en sus de plusieurs plats du terroir : Mouton farçi, Kibbé grillé, Kibbé au plat, et kneffé, la célèbre pâtisserie libanaise.

      Un spectacle ahurissant : L’épouse du président libanais faisant la cuisine à l’envahisseur de son pays, une séquence comparable dans son abjection aux collaborateurs français du nazisme, indice indiscutable d’une déliquescence morale, d’une défragmentation mentale et d’une dégénérescence civique.

      Il faut ne pas connaître le type de bourgeoisie que constitue la famille Gemayel pour penser que Solange Gemayel fait elle même la cuisine chez elle. Qu’elle dirige ses domestiques oui, mais qu’elle se mette aux fourneaux, prépare le mezzé, ou le mouton farçi... mish maoul, je n’y crois pas un instant. Ce n’est pas Mme Maigret...

    • @rumor : :-))

      En même temps, si Madame se contente de dire au maître d’hôtel : « vous nous préparerez le mouton comme d’habitude », tu as raison personne ne dirait qu’elle a « fait la cuisine ». Si elle est allée voir dans la cuisine comment ça se passe, alors « elle a fait la cuisine ». Si elle a micro-managé ses domestiques, dans ce milieu, je ne doute pas qu’elle puisse en suite considérer s’être « mise aux fourneaux » (de la même façon que, dans un restaurant, on n’ira pas vérifier si le grand chef a réellement touché l’assiette).

      Sur le statut du texte, je suis d’accord ce n’est pas clair. Ce n’est pas non plus une traduction du texte d’Abukhalil dans le Akhbar. À vue de nez, j’ai l’impression qu’il s’agit d’une recension, avec les commentaires typiques de Naba (par exemple les considérations sur la déchéance morale des phalangistes, ça me semble être très caractéristique de son cru).

  • CIA director gives medal to top Saudi royal
    http://www.dailystar.com.lb/News/Middle-East/2017/Feb-12/393277-cia-director-gives-medal-to-top-saudi-royal.ashx

    The heir to Saudi Arabia’s throne has been awarded a medal by the new director of the U.S. Central Intelligence Agency, who honored his counterterrorism work.

    Mike Pompeo, making his first overseas tour since being confirmed as spy agency chief in late January, made the presentation to Crown Prince Mohammed bin Nayef at a weekend ceremony, the official Saudi Press Agency (SPA) said.

  • Les islamophilistes français, idiots utiles du terrorisme islamiste - En point de mire | 11 janvier 2017 | René Naba
    http://www.renenaba.com/islamophilistes-francais-idiots-utiles-terrorisme-islamiste

    François Burgat Burqa, le Bachagha de l’islamologie néo-colonialiste

    Erhal Erhal Ya Burqa, Erhal Erhal bila Awdat :

    Parmi les grands naufragés de Syrie figurent les trois anciens résidents français de Damas, Pierre Vladimir Glassman, servant multicartes de la mission française en Syrie, François Burqa Burgat, son alter à l’ego surdimensionné, ainsi que Jean Pierre Filiu, dont ses révélations sur son chemin de Damas n’ont pas fini de provoquer en lui des déflagrations aux effets pervers.

    Faux nez de l’administration, ils se porteront aux avants postes de l’offensive médiatique déployant un zèle omnidirectionnel pensant compenser ainsi leur mutisme sur les abus du pouvoir baasiste lors de leur immersion en pré-positionnement en Syrie. Ce trio d’intellectuels embedded fera long feu, démasqué et déconsidéré au grand dam de leur commanditaire. (...)

  • François Hollande : La capitulation en rase campagne du foudre de guerre de Syrie . René Naba - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/12/francois-hollande-la-capitulation-en-rase-campagne-du-foudre-de-gu

    L’homme de l’année 2016

    Fait sans précédent dans les annales de la Vème République, François Hollande a annoncé jeudi 1 er décembre 2016, qu’il renonçait à briguer un deuxième mandat présidentiel, tragique aveu d’une grande impuissance.

    L’homme qui avait mené deux batailles au Mali et en Syrie, a renoncé à livrer bataille sur le plan intérieur pour défendre son bilan. Pour un foudre de guerre sur la scène internationale, qui avait eu le plus grand mal à se retenir de bombarder la Syrie en 2013, ce renoncement a retenti comme une capitulation en rase campagne. Une implosion en plein vol.

    « L’Homme d’état de l’année 2016 » aura eu un triomphe météorique, à l’image de ses prédécesseurs malchanceux, les conservateurs européens, l’espagnol José Marie Aznar ou le britannique David Cameron (lauréat 2015) ; à l’image de l’adhésion populaire dont il a bénéficié à son élection, plombée à son envol par le tweet ravageur de la « première peste de France » (1), soutenant le rival de la propre mère des quatre enfants de son compagnon, symptomatique de la confusion mentale qui a régné au plus haut niveau de l’état, tant au niveau de la vie privée du premier magistrat de France que de sa politique.

    Scipion l’Africain au Mali (2), général Flamby (3) en Syrie, Scooter One Rue du Cirque -quel cirque- François II aura été aux antipodes de son prédécesseur. Falot et mal fagoté, au regard d’un florentin brillant et flamboyant, grand manœuvrier devant l’éternel. Retour sur la dérive de ce quinquennat calamiteux.

    De la trahison au Parti Socialiste ou le vaudeville d’une « présidence normale ».

    « La gauche de gouvernement devient suspecte dès qu’elle accède aux responsabilités et son destin est de toujours être accusée de trahison », soutient François Hollande dans un entretien à la revue débat.

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/09/15/francois-hollande-la-gauche-de-gouvernement-est-toujours-accusee-de-trahison

    Non François Hollande, au vu de votre comportement et celui de votre gouvernement tout au long de votre mandat, ce n’est pas la gauche de gouvernement qui est accusé de trahison, c’est le gouvernement lui même qui a trahi et la nomenklatura « solférienne » avec.
    L’exemple vient de très haut, du premier des socialistes François Hollande lui même, qui a trahi sa compagne d’alors et mère de ses 4 enfants, avant de lui saborder sa campagne présidentielle, en 2007, puis de récidiver avec sa compagne présidentielle, la dénonciatrice des « sans dents », un scandale qui a terni durablement son mandat.

    Engagé sur deux théâtres d’opérations extérieurs (Syrie-Mali) et sur le front intérieur du chômage, ce vaudeville consternant a plombé durablement sa mandature présidentielle et sinistré le parti socialiste, faisant du socialo-motoriste, le plus impopulaire président de la Vme République
    Jean Pierre Jouyet, une prime à la trahison.

    En 2ème position, l’ami le plus proche du président, Jean Pierre Jouyet, en aura été l’incarnation la plus achevée. Ralliant sans hésitation ni vergogne, Nicolas Sarkozy au poste de ministre des Affaires européennes, le camarade de l’ENA « promotion Voltaire » sera néanmoins repêché par François Hollande au secrétariat général de l’Élysée. Un repêchage perçu comme une prime à la trahison. Autres transfuges célèbres, Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères du néo gaulliste atlantiste Nicolas Sarkozy, de même qu’Eric Besson et Jean Marie Bockel, le « Tony Blair de gauche ». Une trahison à sens unique de la gauche vers la droite, sans le moindre mouvement en sens inverse.

    Sur fond d’un paysage dévasté par une considérable destruction de l’emploi industriel, de l’ordre de 1,4 millions d’emplois en 25 ans, – 407 usines fermés en deux ans, 190 usines en 2015 et 217 en 2014, l’armée française désormais équipée d’armes allemandes et de rangers allemands- de l’hémorragie du vote ouvrier vers le Front National, de la préemption démagogique des mots d’ordre sécuritaire de l’extrême droite sous l’effet d’une panique nationale (déchéance de nationalité), la fonction de la gauche depuis le début du XXI me siècle a surtout consisté à servir d’appoint électoral à la droite, sans renvoi d’ascenseur. Un marche pied.

    « Le PS a zappé le peuple ». L’admonestation de Pierre Mauroy lors de la présidentielle 2002, fatale à Lionel Jospin, demeure d’actualité. Plutôt que d’initier une politique de la demande et de la relance de la consommation par l’augmentation du pouvoir d’achat, l’ennemi de la haute finance s’est révélé un zélé passeur de plats du grand patronat. En 2015 et 2016, les entreprises françaises ont été les plus gros payeurs de dividendes d’Europe sur fond de casse sociale.
    La social démocratie préconisée par François Hollande apparaît rétrospectivement comme l’enterrement en grande pompe du socialisme par la mort du social.
    De Lionel Jospin ( 1997-2002) à François Hollande (2012-2017), la gauche s’est réduite à soutenir une droite qui se distingue de moins en mois de l’extrême droite.

    Ainsi le « Front Républicain de 2002 » est apparu comme une prime à la corruption en ce que Jean Marie Le Pen n’avait aucune chance de gagner la bataille présidentielle alors que Jacques Chirac avait été le dirigeant qui avait institutionnalisé la corruption au plus niveau de l’État, le seul président français depuis Pétain a être condamné par la justice pour des faits ayant rapports avec l’argent illicite.

    Il en a été de même avec le « Front Républicain pour les régionales 2016 », qui a débouché sur la propulsion du motoriste Christian Estrosi à la tête du PACA et l’élimination du PS de tous les exécutifs régionaux. La récidive a été fatale au crédit de la gauche de gouvernement qui a donné l’impression de courir derrière une droite de plus en plus contaminée par le discours Lepeniste. La démarcation s’est dissipée dans l’esprit des électeurs.
    Servir d’appoint électoral à la droite radicale et continuer à ostraciser un authentique homme de gauche, Jean Luc Mélenchon, relève de l’aberration mentale et explique la dispersion des forces du progrès en France et la perplexité de nombre de personnes se réclamant de la gauche, qui y voient un jeu d’apparatchik contre productif.

    De François Mitterrand à Lionel Jospin, à Harlem Désir et Jean Christophe Cambadélis, en passant par le socialo motoriste Hollande, le charisme du leadership socialiste s’est considérablement dégradé. Le PS souffre d’absence de clarté dans son positionnement. D’une locomotive. Évident manque d’appétence à son égard.

    Du bon usage de « Munich et des Sudètes de Tchécoslovaquie » : « Le changement, c’est maintenant »

    MUNICH : Seul pays au Monde à faire un usage intensif de ce terme pour stigmatiser ce qu’il considère être « le défaitisme » des adversaires de sa politique, « Munich » et par extension « Munichois », est en fait l’apanage du socialisme français. Son arme de destruction massive pour neutraliser toute critique à son égard.

    Harlem Désir, en la matière, n’est en fait que le piètre successeur de Guy Mollet, le dernier Premier ministre socialiste de la IV République, l’homme de Suez et d’Alger, -beau palmarès-, qui avait brandi cet argument pour disqualifier les opposants à l’agression tripartite de Suez, en 1956, contre Nasser. 57 ans après, Harlem Désir nous ressert la même rengaine… Le changement, c’est maintenant. Vraiment ?

    Dans la terminologie de l’époque, l’« expédition punitive » anglo-franco-israélienne, -menée, faut-il le souligner, par les deux puissances coloniales de l’époque en association avec leur pupille israélien-, devait châtier le « Bickbachi ». Terme de l’ordonnancement militaire ottoman équivalant au grade de Colonel, le Bickbachi Nasser sera ainsi désigné à la vindicte publique comme le nouvel Hitler de l’après-guerre, sous le vocable de Rayïss, que l’on faisait rimer dans le subconscient européen avec le Reich.

    Le 2ème Hitler arabe sera naturellement Yasser Arafat, le chef de l’Organisation de Libération de la Palestine. Figure de croquemitaine dans l’imaginaire occidental, l’Arabe, surtout lorsqu’il est porteur d’une revendication nationaliste, est un Hitler en puissance, quand bien même les Arabes et les Africains (chrétiens et musulmans) ont été parmi les principaux pourvoyeurs de « chairs à canon » pour la libération de la France, à deux reprises en un même siècle, phénomène rarissime dans l‘Histoire. De Gamal Abdel Nasser (Égypte) à Mohammad Mossadegh, à l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny et Mahmoud Ahmadinejad (Iran) en passant par Yasser Arafat et Cheikh Ahmad Yassine (Palestine), à Moqtada Sadr (Irak) et Hassan Nasrallah (Liban), tous ont eu l’honneur d’assumer cette fonction sans que jamais personne n’ait songé à établir un lien entre l’arrogance occidentale et la radicalisation des contestataires de sa suprématie.

    Munich, spécialité française, est d’autant plus vigoureusement brandie que les socialistes, plutôt répressifs en ce domaine, n’ont jamais apporté le moindre soutien aux guerres de libération du tiers-monde. Pour exemple, Léon Blum, le chef du gouvernement du « Front Populaire » ne lèvera pas le petit doigt pour le « Fronte Popular » espagnol, ses confrères Républicains, lors de la guerre d’Espagne (1936) et Guy Mollet agressera l’Égypte nassérienne, ordonnant en prolongement les ratonnades d’Alger. C’est Pierre Cot, ministre communiste de l’aviation du gouvernement Léon Blum et son directeur de Cabinet, le mythique Jean Moulin, de connivence avec André Malraux qui doteront les Républicains espagnols de l’escadrille ESPANA.

    Alors Harlem Désir, Munich, la Chambre des Communes qui a infligé une retentissante leçon de démocratie à la France ? Munich, Barack Obama, qui a jugé plus conforme à l’éthique démocratique de prendre l’avis des représentants de la nation ?

    Munich, l’Inde qui a vaincu le colonialisme par la non-violence ? Munich, l’Afrique du Sud qui triomphé de la ségrégation raciale par une réconciliation nationale et non par la stigmatisation ? Munich, le Pape François qui prie pour la paix en Syrie quand le mufti de l’Otan, le prédicateur millionnaire du Qatar, Youssef Al Qaradawi, supplie que la Syrie soit bombardée par ces anciens colonisateurs ?

    Munich à la manière de Guy Mollet, comme en 1956…. Le changement, c’est maintenant ? Ou tout bonnement Harlem Désir, tête brûlée pour une politique de terre brûlée.

    Les Palestiniens, les Sudètes du XXI e siècle

    Dans sa démarche vis-à-vis de la Syrie, François Hollande, nous a chuchoté le quotidien Le Monde -jamais avare de confidence dès lors qu’il s’agit d’épauler le nouveau pouvoir socialiste au point de lui servir d’amplificateur médiatique et de relais diplomatique-, est hanté par le précédent de la Tchécoslovaquie et le sort des Sudètes (1938) qu’Hitler absorba sans crier gare du fait de la passivité européenne, résultante des accords de Munich.

    Le conditionnement idéologique est tel, la servitude intellectuelle si forte que les ravages de la pensée socialiste paraissent incommensurables. Ainsi Laurent Fabius, qui passe, à tort, pour être l’un des esprits les plus brillants de la République, préconisait avec morgue et suffisance d’armer l’opposition syrienne pour établir une parité militaire et créer les conditions équilibrées à une négociation avec le pouvoir syrien. Il suggérait de même une action énergique en vue de favoriser le retour des réfugiés syriens dans leur pays. Préoccupation humanitaire légitime qui aurait pu honorer son auteur si elle s’était accompagnée d’une requête similaire concernant les Palestiniens, dépouillés, exilés et déplacés, eux, depuis soixante ans…Eux, les véritables Les Sudètes du XXI me siècle.

    « La Syrie, le drame du XXIe siècle » ? La Syrie ou l’Irak ?

    Le premier drame du XXIe siècle est non la Syrie, comme le soutient François Hollande, mais l’Irak tant par son antériorité que par son ampleur. L’Irak où s’est refusé à s’enliser Jacques Chirac et non la Syrie ou se sont laissés embourbés Nicolas Sarkozy et François Hollande, deux philo-sionistes atlantistes patentés. « Des néoconservateurs américains avec un passeport français », selon l’expression du transfuge socialiste Eric Besson.

    Sauf à concéder à l’auteur de ce constat l’excuse de troubles précoces de mémoire, une telle approximation est inexcusable. Que dire de l’Irak, désormais dénommé « Le pays des veuves » ? Invasion américaine, Daech.., Mossoul, Falloujah, près de deux millions de victimes. Et des dizaines d’autres quotidiennement depuis treize ans.

    La prostitution en guise de survie alimentaire. Quatre millions d‘exilés, sans la moindre assistance humanitaire. De l’Uranium appauvri, arme de destruction massive prohibée par le droit international, abondamment utilisé contre biens et personnes par « le plus vieil allié de la France » et son nouveau partenaire dans l’équipée syrienne. Un fait avéré, qui ne fera l’objet de la moindre enquête dans l’ancien journal de référence Le Monde, davantage soucieux de faire office de caisse de résonance au Quai d’Orsay avec ses enquêtes préprogrammés et ses blogs relais.

    Le tropisme philo-sioniste ou le prurit belligène du socialisme français.

    De l’expédition de Suez contre Nasser, en 1956, ordonnée par Guy Mollet, aux ratonnades d’Alger par Robert Lacoste (1955-1958), au caillassage de Lionel Jospin à Bir Zeit pour avoir traité de « terroriste » le Hezbollah libanais, l’unique formation politico-militaire du monde arabe à avoir infligé un double revers militaire à Israël (2000-2006), à l’esplanade David Ben Gourion dédiée par Khoyya Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, au fondateur de l’armée israélienne au lendemain de l’attaque navale israélienne contre un convoi humanitaire turc en direction de Gaza…. Le registre est connu et bien tenu.

    La filiation est lointaine et ne se dément pas, remontant au grand manitou du socialisme français, Léon Blum, qui invoquera son « trop d’amour » pour son pays « pour désavouer l’expansion de la pensée et de la civilisation française », admettant « le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture ». Cette profession de foi surprenante est parue dans le journal « Le Populaire » en date du 17 juillet 1926, sans que ce vénérable humaniste, premier chef du gouvernement socialiste de la France moderne, artisan des premières conquêtes sociales sous le gouvernement du Front Populaire (1936), ne se doute que, lui-même, à son tour, subira, quinze ans plus tard, les lois de l’infériorité raciale de la part de ses compatriotes non coreligionnaires.

    La relève : Manuel Valls et Laurent Fabius (4)

    L’éviction de la vie politique française de Dominique Strauss Khan, un des parangons d’Israël, de même que la dérive xénophobe du gouvernement israélien matérialisée par la présence au sein du cabinet de l’ultra droitier Avigdor Libermann, ministre des Affaires étrangères puis de la défense, n’ont pas pour autant réduit la vigueur du tropisme pro-israélien au sein de la hiérarchie socialiste, en ce que la relève est désormais pleinement assurée par Manuel Valls, un sarkozyste de gauche, dont il a hérité de son poste à Beauvau, ainsi que Laurent Fabius.

    Manuel Valls, lié de son propre aveu, « de manière éternelle à la communauté juive et à Israël », stigmatise le boycott d’Israël, mais non la phagocytose de la Palestine ou sa rétention des recettes d’exportation des produits de Cisjordanie. Il se place ainsi sur la même longueur que Richard Prasquier, le président du CRIF, dont la tonitruance inconditionnellement pro-israélienne s’accommode mal du positionnement qui se veut « normal » du nouveau président français. En résonance avec son comportement abusivement dilatoire dans l’affaire Georges Ibrahim Abdallah où la diplomatie française a subi les diktats de Hillary Clinton à l’époque secrétaire d’État.

    Laurent Fabius : L’esbroufe comme mode opératoire.

    L’esbroufe aura été son mode opératoire. De même que le mépris et la morgue, ses deux plus implacables ennemis. En trois ans de parade au Quai d’Orsay, Laurent Fabius aura poussé les travers français à leurs expressions les plus extrêmes. Donné toute la mesure de ses faux talents, un mélange de malveillance, de bonne conscience, d’outrecuidance, de morgue et de mauvaise foi (5).

    La propulsion du premier ministre des Affaires étrangères de François Hollande à la tête d’une prestigieuse institution, clé de voûte du système juridique et politique français, loin de constituer le couronnement d’une carrière publique exemplaire, paraît devoir s’apparenter à une opération d’évacuation par le haut d’un personnage à bien des égards calamiteux, en application du vieux adage latin, plein de sagesse, « Promoveatur ut Amoveatur » dont la traduction administrative courante se décline en français par le principe anglais du « Principe de Peter ». Au delà des lauriers, au delà des louanges, la propulsion de Laurent Fabius à la présidence du Conseil Constitutionnel signe sa congélation politique ad vitam dans un placard doré, terme ultime d’un parcours désastreux.
    En fait Laurent Fabius avait été déjà carbonisé en direct par ses amis américains incommodés par son rôle de « bad cop » tant dans les négociations sur le nucléaire iranien que sur un éventuel règlement politique en Syrie.

    Les révélations de la presse américaine sur les frasques casinotières de l’aîné des Fabuis, Thomas, -sur des faits datant de 2013 mais fuités le 29 octobre 2015 à la veille de la première conférence multilatérale de Vienne sur la Syrie-, ont retenti comme un rappel à l’ordre américain renvoyant à ses pénates le paternel de l’enfant prodige.
    En lui suggérant de se préoccuper de ses affaires domestiques plutôt que de se trémousser dans la gestion des affaires du Monde, les États-Unis lui montraient par là même le chemin de la sortie.

    Les attentats de Paris-Bataclan quinze jours plus tard, le 13 novembre 2015, à la veille du deuxième round de Vienne, ont signé la fin de sa lévitation en même temps qu’ils scellaient son sort en ce que de nombreux observateurs ont perçu ce massacre collectif de Parisiens comme la sanction d’une politique erratique du socialo motoriste François Hollande en tandem avec son âme damné Fabiuçius.

    Bachar Al Assad « ne mérite pas d’être sur terre »

    Bachar Al-Assad « ne mérite pas d’être sur terre ». Laurent Fabius ne s’imagine sans doute pas les millions de personnes qui ont formulé pareil vœu à son égard tant sa morgue, sa suffisance et ses outrances verbales ont indisposé et choqué venant du chef de la diplomatie d’un pays réputé pour sa courtoisie et sa finesse d’esprit.

    Le plus capé des socialistes, réputé pour ces somnolences dans les forums internationaux, passera ainsi dans l’histoire comme « le petit télégraphiste des Israéliens dans les négociations sur le nucléaire iranien », le piètre pensionnaire du Quai d’Orsay de la gauche française, à l’égal du transfuge sarkozyste du socialisme Bernard Kouchner.

    François Hollande, non un homme de poids, mais un homme empesé

    Atteint de plein fouet sur le plan domestique par les gazouillis de la « Première peste de France » , caramélisé sur le plan international par la défection de ses deux alliés atlantistes, les États-Unis et le Royaume Uni, François Hollande, en dépit d’une reprise pondérale n’est pas un homme de poids, mais un homme empesé, affligé d’une posture dépareillée par un langage suranné, secondé par le pire ministre socialiste des Affaires étrangères de la Vème République.

    En contre pied de l‘aîné corrézien passé à la postérité pour sa gestuelle gaulliste de Chirac d’Irak, le point d‘orgue de sa double mandature par ailleurs calamiteuse, le cadet socialiste de Tulle, à dix ans de distance, s’est laissé happé par la tourmente d’un « anus horribilis », Scipion l’Africain du Mali, en janvier 2013, Général Flamby en Syrie, à l’automne de la même année, une performance qui sonnait prématurément son crépuscule diplomatique.
    Camouflet supplémentaire, « le plus vieille allié des États Unis » n’a pas échappé à l’espionnage de son partenaire outre atlantique, qui lui a dérobé près de 70 millions de communications électroniques entre décembre 2012 et Janvier 2013, en pleine campagne du Mali et de Syrie. Véritable dindon de la farce, que n’a-t-il perçu cela avant de s’engouffrer dans la brèche syrienne alors que ce scandale marquait et l’affaiblissement et la duplicité des États Unis.

    Ségolène Royal, meilleure présidente que François Hollande.

    En cinq ans de gouvernance, seul fait indubitable, François Hollande par ses bourdes successives pourrait accréditer l’idée que Ségolène Royal, la précédente postulante socialiste à la magistrature suprême, aurait fait meilleure présidente que lui, dans tous les cas de figure, qu’il a, comble de cynisme, lui, en tant que secrétaire général du PS, elle, en sa qualité de la mère de ses quatre enfants, plaqué au paroxysme de la campagne présidentielle ; indice indiscutable d’une grandeur d’âme.

    Quarante ans après Epinay, le glorieux parti de Jean Jaurès, le parti du conquérant François Mitterrand qui rêvait d’un dépassement du socialisme par l’Europe n’est plus que l’ombre de lui-même. Un syndicat de barons arc boutés sur des privilèges surannés. Sans créativité, ni réactivité. Sans novation ni innovation. Sans vitalité. Un électro-encéphalogramme plat.

    La Syrie apparaîtra rétrospectivement comme l’ultime expédition post coloniale d’un pays en déclin : « Parmi les grands perdants de la mondialisation, parmi les grands perdants de l’Européanisation », selon l’expression de Marcel Gauchet (6), la France de François Hollande figure aussi parmi les grands perdants en Syrie et, indice patent de la déflagration mentale des socialistes français, les meilleurs alliés des Saoudiens et néoconservateurs américains, des néo conservateurs israéliens.

    « JE RESTERAI TOUJOURS UN AMI D’ISRAËL » « Tamid esha’er haver shel Israel ! »*

    Accueilli en grande pompe par Benyamin Netanyahou, dès son atterrissage à Tel-Aviv, François Hollande entendait visiblement faire honneur au « tapis rouge » que le premier ministre droitier avait annoncé dérouler pour la visite du président français. Au point de le clamer, en hébreu dans le texte : « Je resterai toujours un ami d’Israël ».

    Une déclaration qu’aucun des présidents français n‘avait osé faire auparavant, pas même Nicolas Sarkozy, qui passait jusqu’à présent comme le plus philo-sioniste des dirigeants français. Chapeau l’artiste socialiste tel qu’en lui-même l’éternité le figera. CF : Le « chant d’amour » de François Hollande « pour Israël et ses dirigeants ».

    Malheur aux vaincus : L’ingratitude est la loi cardinale des peuples pour leur survie. Le naufrage collectif du socialisme français portera les noms de Dominique Strauss Khan et Jérôme Cahuzac, de parfaits représentants de la déliquescence du socialisme et non de sa quintessence, de même que sur le plan diplomatique, le nom du tandem comique Laurel et Hardy, alias Lolo et Flamby, une risée planétaire.

    Référence

    http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/exclu_-_julie_gayet_et_francois_hollande_leurs_stratagemes_pour_garder_leur_his

    1- La première peste de France :
    http://www.madaniya.info/2014/10/02/journalisme-metier-deontologie sport-combat/

    http://www.grazia.fr/societe/phenomenes/articles/valerie-trierweiler-la-premiere-peste-de-france-487191

    2-Scipion l’Africain (Publius Cornelius Scipio Africanus) est un général et homme d’État romain, né en 235 av. J.-C. mort en 183 av. J.-C. à Linterne en Campanie. Vaincu par le carthaginois Hannibal Barca à la bataille de Cannes, près de l’actuelle Canossa, il s’emploiera à prendre sa revanche à sa nomination Consul en 205 av. J.-C. A la tête d’une armada de 50 vaisseaux de guerre et 400 navires de transport, emportant près de 35.000 soldats, il passe en Afrique. Deux ans plus tard, il réussit à vaincre le général Carthaginois Hannon et prend le titre Scipion l’africain.

    3-Flamby : Pâtisserie sans œufs ni crème désigne péjorativement un être mollasson et onctueux. Sobriquet réservé à François Hollande avant son accession à la présidence de la république française.

    4-Le gouvernement Ayrault satisfait les Français d’Israël
    http://jssnews.com/2012/05/16/ayrault1

    Ainsi qu’ à propos du tropisme socialiste à l’égard d’Israël : La France gagnée par le sionisme, par Eyal Sivan
    http://www.rue89.com/2013/10/07/eyal-sivan-cineaste-israelien-france-est-gagnee-sionisme-246345

    5-Laurent Fabuis et la réforme du droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU http://www.madaniya.info/2016/02/10/5762

    6-Marcel Gauchet in « Les quatre failles d’une présidence », Le Monde en date du 1er octobre 2013, article de Françoise Fressoz, page 6.

    Illustration

    François Hollande et son prix, entourés notamment (de gauche à droite) par le milliardaire Carlos Slim et l’ancien secrétaire d’Etat Henry Kissinger le 19 septembre 2016. AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN

    http://www.renenaba.com

  • Honte à l’instrumentalisation de l’Humanitaire ! | Arrêt sur Info
    http://arretsurinfo.ch/honte-a-linstrumentalisation-de-lhumanitaire
    http://i0.wp.com/arretsurinfo.ch/wp-content/uploads/2016/10/syrie-alep-ruines.jpg?fit=1000%2C541

    « Le mensonge et la crédulité s’accouplent et engendrent l’opinion » Paul Valéry
    La France a réservé aux « Casques Blancs » opérant en Syrie, un accueil sans rapport avec la réalité de cette organisation faussement humanitaire financée, en sous-main, par l’administration américaine, opérant principalement dans le secteur EST d’Alep, le secteur contrôlé par les djihadistes, dont ils passent pour être les partenaires occultes.
    La France, en la matière, pratique le surréalisme politique, une tendance fâcheuse de la diplomatique française dans ses deux composantes néo gaulliste et socialiste, à l’origine de ses nombreux déboires sur le plan international.
    Pour aller plus loin sur ce sujet : La mystification des « casques blancs »
    Les objectifs non avoués de la rencontre de l’Élysée.
    Faisant fi des souffrances du peuple syrien, pas uniquement à l’EST d’Alep, mais aussi dans de nombreuses autres provinces, pas uniquement dans celles conquises par les terroristes islamistes désignés comme djihadistes, -par ailleurs partenaires de son allié de l’Otan la Turquie et des pétromonarchies-, la France a ainsi instrumentalisé la tragédie d’Alep pour la satisfaction d’objectifs non avoués !
    Se venger de la décision de Poutine d’annuler sa visite à Paris, un camouflet pour François Hollande.
    Bomber le torse en prévision de la rencontre quadripartite de Berlin, le 19 octobre, sur l’Ukraine et la Syrie, pour donner contenance à François Hollande face à ce même Poutine, devenu son casse-tête du fait des maladresses françaises.
    Enfin, dernière et non la moindre des raisons sous-jacentes, protester contre l’exclusion de la France de la Conférence de Lausanne sur la Syrie, tenue samedi 15 octobre 2016.
    Une conférence à laquelle participait l’Iran, l’ancien paria, dans un curieux retournement stratégique.
    Russes et Américains ont, en effet, exclu les Européens de la reprise des négociations de paix afin de ne pas entraver la recherche d’un arrangement sur la Syrie.
    En pleine campagne présidentielle, le pouvoir socialiste Les Français s’est livré à un tapage compensatoire, une forme de gesticulation diplomatique, en vue de suggérer à une opinion française déboussolée qu’elle demeure dans le cœur de l’action, alors que depuis Lausanne la France se trouve reléguée au rang de « pays affinitaire ». Nullement dans les coulisses de la négociation mais dans l’antichambre de l’histoire.
    La relégation de la position diplomatique française
    Au début de la guerre de Syrie, la France se positionnait en chef de file du « groupe des pays amis de la Syrie » qui regroupait 105 pays, plaçant de surcroît à la tête de l’opposition off shore syrienne de deux bi nationaux franco-syriens, autrement dit de deux salariés de l’administration française : Bourhane Ghalioune (président) et Basma Kodmani (porte-parole).
    Pour aller plus loin sur ce sujet : http://www.renenaba.com/la-controverse-a-propos-de-basma-kodmani
    Près de six ans après, elle doit se contenter du statut « affinitaire ». C’est dire la régression de la position diplomatique française.

    Juppé reçoit les (faux) amis de la Syrie, Bourhane Ghalioune (président) et Basma Kodmani (porte-parole).DR.
    La campagne pour l’attribution du Prix Nobel de la Paix 2016 aux « casques blancs » a échoué, malgré une extraordinaire opération « psyop » du camp atlantiste, -une guerre psychologique et de propagande médiatique-, matérialisée par un intense lobbying des médias occidentaux, mobilisant des célébrités Hollywood, tels George Clooney, Ben Affleck, Justin Timberlake, et, sur le plan arabe, la campagne du Qatar, via ses deux vecteurs médiatiques Al Jazira et le Journal « Al Arabi Al Jadid New Arab » du transfuge communiste palestinien Azmi Bichara.
    Mais jouant de la malchance, la prestigieuse distinction a été attribuée au président colombien Juan Manuel Santos pour ses « efforts déterminés » en faveur de la paix dans son pays, engagé depuis 52 ans dans une guerre civile contre la guérilla marxiste.
    De « Jabhat An Nosra qui fait du bon travail en Syrie » aux Casques blancs ces « combattants anonymes pour la paix », la France a battu les records des perles diplomatiques égrenées en moins d’une décennie. De forfaiture en avanies, la France paie ainsi le prix de sa démagogie et de son imposture
    PAR René NABA | OCTOBRE 20, 2016
    Journaliste-écrivain, ancien responsable du Monde arabo musulman au service diplomatique de l’AFP, puis conseiller du directeur général de RMC Moyen-Orient, responsable de l’information, membre du groupe consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme et de l’Association d’amitié euro-arabe. Auteur de « L’Arabie saoudite, un royaume des ténèbres » (Golias), « Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français » (Harmattan), « Hariri, de père en fils, hommes d’affaires, premiers ministres (Harmattan), « Les révolutions arabes et la malédiction de Camp David » (Bachari), « Média et Démocratie, la captation de l’imaginaire un enjeu du XXIme siècle (Golias). Depuis 2013, il est membre du groupe consultatif de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme (SIHR), dont le siège est à Genève et de l’Association d’amitié euro-arabe. Depuis 2014, il est consultant à l’Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme (IIPJDH) dont le siège est à Genève. Depuis le 1er septembre 2014, il est Directeur du site Madaniya.

  • La connivence israélo-kurde, un secret de polichinelle
    http://www.renenaba.com/la-connivence-israelo-kurde-un-secret-de-polichinelle

    Israël est, en effet, le premier investisseur au Kurdistan irakien. En août 2003, l’Institut israélien pour l’exportation a organisé, à Tel-Aviv, une conférence pour conseiller aux hommes d’affaires d’intervenir comme sous-traitants de sociétés jordaniennes ou turques ayant l’aval du Conseil de gouvernement irakien. Très rapidement sont apparus en Irak des produits sous de faux labels d’origine. En 2008, le site Internet Roads to Iraq décomptait 210 entreprises israéliennes intervenant masquées sur le marché irakien. Leur nombre s’est accru en 2009 après la suppression, par le gouvernement de Nouri al-Maliki, du document de boycott d’Israël exigé des entreprises étrangères commerçant en Irak, véritable aubaine pour les agents recruteurs du Mossad.

    Le Liban est le 2eme investisseur avec 13 milliards de dollars. Si une forte présence libanaise est aussi signalée dans le sud de l’Irak, dans la région pétrolifère de Bassorah, le Kurdistan demeure toutefois le lieu de jonction privilégié des Israéliens et des Libanais, où des dizaines de sociétés mixtes ont été enregistrées aux États-Unis camouflées par des dénominations occidentales le transit libanais s’opère via Doubaï. Bon nombre d’anciens officiers de l’armée libanaise à la retraite,et de combattants des milices chrétiennes libanaises, démobilisés et désœuvrés, ont rallié, soit le corps expéditionnaire américain en Irak, au titre d’interprète, ou les compagnies militaires privées, à l’exemple de Blablater soit au titre de combattants ou de formateurs. Des recrues libanaises appréciées en ce qu’elles répondaient pleinement aux besoins de la guerre : Des arabophones, mais arabophobes, de surcroît des anciens supplétifs des Israéliens au Liban… Une combinaison idéale.

  • Annonce de colloque. C’est la première fois que je vois ça, et j’ai trouvé que l’approche était intéressante, donc, je la partage. Ce qui me plait dans l’idée, c’est qu’ici, les traducteurs sont des acteurs à part entière, des créateurs de nouvelles formes sémantiques, éventuellement de savoir...

    Traductologie et géopolitique

    Depuis l’époque des drogmans, traduction et géopolitique sont indissociables, mais les bouleversements qu’a connus ce début de siècle (guerre contre le terrorisme, guerre d’Irak, printemps arabe, guerres en Libye, en Syrie, en Ukraine et autres conflits aux enjeux internationaux, mais aussi la montée des extrêmes en Europe) ont considérablement affecté et modifié les conditions d’exercice des métiers langagiers en général et de celui des traducteurs en particulier.

    Depuis toujours, les langues servent aussi à parler des ennemis et avec les ennemis. On assiste notamment à une politisation accrue des acteurs et à une instrumentalisation des produits de la traduction et de la communication multilingue à des fins politiques ou idéologiques, à la fois sur le terrain réel et virtuel.

    Les phénomènes issus de cette collision inattendue entre traductologie et (géo)politique sont variés et complexes, mais ils concernent des questions fondamentales telles que celles de la neutralité et de l’indépendance, de l’interculturalité et de l’intercompréhension, de la tolérance et de la paix. Entre les enjeux éthiques et politiques de la traduction, les langagiers éprouvent de plus en plus de difficultés à gérer des situations souvent inextricables.

    Dans ce contexte de conflits médiatisés et mondialisés, plusieurs problématiques méritent une attention particulière de la part des spécialistes en traduction et en communication multilingue.

    Tout d’abord, le rôle et la place des traducteurs et des médiateurs langagiers dans cette multitude de conflits et de crises politiques : leurs fonctions, leurs missions, leurs actions et l’impact sur leur travail de leurs positions politiques et idéologiques.

    Ensuite, le type et la nature des productions langagières et des traductions diffusées en temps de crise, de conflits ou de campagnes électorales, en particulier lorsque les enjeux sont internationaux : manipulation de la traduction, d’idées ou d’objets culturels, usages langagiers et rhétoriques, procédés de communication orientée, biais cognitifs impliqués, décontextualisation et resémantisation de notions du passé, transferts idéologisés, etc.

    Enfin, les enjeux éthiques, sociétaux et culturels des phénomènes liés à la rencontre entre traductologie et géopolitique, sur le plan de la théorie comme de la pratique : respect de la différence, défense de la diversité, promotion de la tolérance, contribution au dialogue des cultures et à la paix dans le monde.

    C’est pour tenter de répondre à ces questions essentielles de notre temps que nous lançons une série de rencontres scientifiques qui visent à initier une réflexion renouvelée et actualisée des problématiques de la traductologie en lien avec la géopolitique et le contexte international en général.

    Ces rencontres pluridisciplinaires traiteront de faits contemporains mais qui ont des référents dans un passé parfois lointain, ils réuniront aussi bien des traductologues (spécialistes de la traduction théorique et pratique), des linguistes, des historiens que plus précisément des sémanticiens, sémioticiens ou politologues, intéressés aux enjeux de la traduction en contexte géopolitique, en diachronie comme en synchronie.

    Elles donneront lieu à une publication chez un éditeur français et/ou canadien.

    Les propositions émanant de jeunes chercheurs sont les bienvenues.
    Le Comité scientifique du colloque examinera les propositions de façon anonyme.

    – Tenue du colloque : Printemps 2015 (date communiquée ultérieurement)

    Comité d’organisation :
    James ARCHIBALD (Université de McGill)
    Lynne FRANJIE (Université Stendhal Grenoble 3)
    Mathieu GUIDERE (Université Toulouse 2 Jean Jaurès)
    Astrid GUILLAUME (Université Paris IV Sorbonne)
    Comité scientifique :
    James ARCHIBALD (Université de McGill)
    Lynne FRANJIE (Université Stendhal Grenoble 3)
    Nicolas FROELIGER (Université Denis Diderot)
    Mathieu GUIDERE (Université Toulouse 2 Jean Jaurès)
    Astrid GUILLAUME (Université Paris IV Sorbonne)
    Marianne LEDERER (Université Paris 3 Sorbonne nouvelle)
    Michaël OUSTINOFF (Université de Nice Antipolis)
    Jean PEETERS (Université de Bretagne)
    François RASTIER (CNRS)
    Cécile VAISSIE (Université Rennes 2)

    Contact : traducto.geopol@gmail.com

    • Mais comment expliquer qu’un réserviste de l’armée israélienne, ancien garde frontière de l’état hébreu, soit nommé conseiller du ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, en 2006, en pleine guerre de destruction israélienne du Liban.
      Comment expliquer qu’un soldat israélien en opération de police contre Gaza, Gilad Shalit soit adopté comme otage français au prétexte de la présence d’aïeuls français dans sa lignée, et que cette protection diplomatique française soit refusée à un français de naissance, Salah Hammoury, un universitaire dont le grand tort est d’avoir une mère française, mais un papa palestinien. Une tare indélébile ?
      La nomination d’Arno Klarsfeld, juriste français et réserviste de l’armée israélienne, au poste de conseiller du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy sanctionne-t-elle la carence française dans le domaine des compétences ou relevait-elle d’une manœuvre électoraliste ?
      Le service militaire dans l’armée israélienne constitue-t-il désormais un passage obligé à des promotions politicologue-administratives en France ? Signe t-il dans l’ordre subliminal la collaboration entre les diverses composantes de l’ « axe du bien », telle qu’elle est préconisée par les néo-conservateurs américains et leurs relais français ? Un axe constitué, selon ses promoteurs, par les États-Unis, Israël, au-delà, la droite française, le judaïsme institutionnel français et sa roue dentée, le parti socialiste français, face à un « axe du mal » regroupant grosso modo le tiers monde arabo-musulman bariolé.

    • Read on my lips : Il ne faut pas transposer le conflit israélo palestinien en France, quand bien même il est transposé par les plus hautes autorités de l’état, surtout parce qu’il est transposé par les plus hautes autorités de l’état… pour des raisons électoralistes.

  • Al Qods Pèlerinage : La normalisation par la théologie
    http://www.renenaba.com/al-qods-pelerinage-la-normalisation-par-la-theologie

    Le patriarche de la communauté maronite libanaise, Mgr Béchara Ar Rahi, et une fraction des dignitaires musulmans sunnites des grands pays arabes, ont entrepris des démarches dont le synchronisme apparait comme devant aboutir à une normalisation de facto des pays arabes avec Israël, sous couvert de théologie.

    Dans une décision qui fera date dans l’histoire, le prélat libanais s’est porté volontaire pour accompagner le Pape François dans sa visite officielle en Terre Sainte, les 24-26 Mai 2014, sans la moindre obligation pastorale, rompant ainsi avec une position de principe du Liban, au-delà du patriarcat maronite, de l’ensemble de la chrétienté arabe de ne pas reconnaitre l’existence d’Israël.

    Mgr Rahi a justifié ce déplacement par son souci de rendre visite aux communautés maronites de Palestine. Mais son argumentation n’a pas convaincu bon nombre des Libanais et des chrétiens arabes en ce qu’elle tranche avec celle des autres dignitaires chrétiens arabes, notamment Mgr Hilarion Capucci, Archevêque Grec catholique de Jérusalem, incarcéré par les autorités d’occupation israéliennes pour son soutien à la résistance palestinienne, de même que le patriarche copte d’Egypte, le Pape Chenouda, qui s‘était engagé comme soldat de 1 ère classe dans les rangs de l’armée égyptienne pour participer aux combats pour la reconquête du Sinaï, en 1973, et avait interdit à ses fidèles de se rendre à Jérusalem avant la création d’un état palestinien, avec Jérusalem pour capitale.

    Cette décision controversée du patriarche maronite intervient au pire moment alors qu’Israël envisage d’obliger les « chrétiens israéliens », -en fait des Palestiniens de confession chrétienne porteurs de la nationalité israélienne-, à servir l’armée israélienne, dans une tentative de diviser les palestiniens entre chrétiens et musulmans. Les palestiniens chrétiens de nationalité israélienne seraient de l’ordre de 130.000 personnes. Tout comme les juifs orthodoxes (20 pour cent la population, 1,5 millions d’habitants), ils étaient jusqu’à présent exemptés du service militaire.

  • René Naba, pris les doigts dans le pot de chocolat, exagère en traduisant :
    http://www.brookings.edu/research/papers/2014/05/19-syria-military-landscape-lister

    The anti-government insurgency currently involves approximately 100,000- 120,000 fighters—roughly 7,000-10,000 of whom are non-Syrian nationals—divided among over 1,000 distinct armed units. A majority of these factions are further organized into an assortment of coalitions, fronts, and temporary local alliances known as “military operations rooms.”

    par :
    http://www.renenaba.com/rapport-syrie-brookings-doha-center-report

    « De 100.000 à 120.00 djihadistes dont 7.000 à 10.000 étrangers, repartis en un millier de formations combattantes, selon une déclinaison reflétant les segments de la société (Politique, religieux, confessionnel, ethnique et tribal) opèrent au sein de PC commun, indique le rapport dont ci-joint des extraits de ce document de 50 pages.

    Le texte d’origine indique « fighters », il traduit « djihadistes ». Hum.

    Thomas Pierret intervient dans le forum à ce sujet, Naba explique :

    Deuxio : Le texte signale que le Front Islamique, la plus importante fédération, comporte 60.000 combattants. Avez vous jamais entendu un combattant d’un Front Islamique qui soit autre que djihadiste ??? Vous devez être sans doute le seul titulaire de doctorat en islamologie à penser que les combattants du Front islamique sont d’aimables plagistes du Club med. Et les partisans de Dahec ?, De paisibles horticulteurs de Portofino.? Et Jaych al islam ?, des infirmiers du service de réanimation ?
    Le rapport réitère que les Freres Musulmans étaient sans doute la formation la plus modérée dans cette constellation, c’est dire le niveau de bienveillance caritative de cette charmante compagnie. Le rapport mentionne que la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar ont poussé vers l’extrémisme……Tout concorde pour évoquer le djihadisme,………. non de joyeux vacanciers d’Acapulco.

    En revanche, le document de Brookings ne livre pas d’estimations sur le nombre de combattants d’Al Nusra et de l’EIIL, ni de l’Armée syrienne libre. Une autre page de Brookins reprend les chiffres dans un tableau, et du côté de l’opposition, en dehors de l’estimation du Front islamique, il n’y a pas de précisions :
    http://www.brookings.edu/blogs/brookings-now/posts/2014/05/a-glossary-of-forces-in-the-syrian-civil-war

    En mettant des estimations trouvées ailleurs bout à bout, je pense comme René Naba qu’on doit pouvoir arriver à des estimations de ce genre, mais stricto sensu, ce n’est pas ce qu’écrit le document cité. Je ne crois pas qu’on puisse dire que « même » Brookings affirmerait une telle chose.

    En revanche, sa façon de rentrer dans le lard des « islamophiles » (j’ai entendu des gens très bien reprendre cette expression ; attention, la renénabattitude se répand) est revigorante.

    • Vous prenez les gens pour des imbéciles : le texte arabe du rapport parle de 100.000-120.000 « muqatil », qui signifie « combattant » et non « jihadiste ». Il suffit de lire honnêtement le texte de Lister pour comprendre qu’il n’affirme nullement que tous ces rebelles sont des jihadistes puisqu’il réserve l’usage de ce label à Jabhat al-Nusra et à l’Etat Islamique.
      Pour le Front Islamique, vous m’excuserez de préférer la rigueur conceptuelle aux dichotomies idiotes en utilisant, pour catégoriser cette organisation, une typologie ne se limitant pas aux catégories « jihadistes » et « plagistes du Club Med ». Non, le Front Islamique n’est pas « jihadiste », même si certains de ses cadres sont issus de cette mouvance. Le « Mithaq al-Sharaf » récemment publié par le Front est aux antipodes de l’idéologie jihadiste.
      Je n’ai pas à « révéler » le rapport de Lister puisqu’il ne contient rien de nouveau par rapport à ce que je dis et écris depuis longtemps (à supposer bien sûr qu’on lise ce rapport et mes écrits avec un minimum d’honnêteté intellectuelle). Ce rapport est une bonne synthèse et analyse de la situation mais les informations supposément fracassantes qu’il contiendrait n’existent que dans votre imagination.
      Quand au reste de vos calomnies, je n’ai ni le temps ni la patience d’y répondre.

    • Oui, je sais bien que vous aimez la rigueur conceptuelle, mais même Michel Kilo, ce mois-ci, met explicitement tout ce petit monde dans le même sac qu’Al Nusra et l’EIIL, au rayon « islamistes violents » « alliés objectifs du régime » : Michel Kilo, l’ultime combat des laïques syriens.
      http://www.marianne.net/Michel-Kilo-l-ultime-combat-des-laiques-syriens_a238483.html

      La plupart des islamistes violents ont été relâchés six mois après le déclenchement de la révolution de leur prison de Sednaya. Abou Ahmed Djoulani, le chef du Front Al Nosra, Alouche, le chef du Front Islamiste, Abou Issa, le chef des Islamistes libres. Abou Anas Hachani, le chef de la sécurité de l’EIIL à Raqqa, était le chef des services politiques de Bachar dans cette même ville de Raqqa.

      Bref, quand ça arrange de dénoncer les extrémistes, on met Nusra, le Front islamique et l’EIIL dans le même sac (et on raconte que l’ASL combattrait à la fois contre le régime et contre les extrémistes), et quand ça arrange, on refait passer les alliés pratiques sur le terrain (Nusra, Front islamique…) du côté « islamistes modérés » (ce qui permet à Kilo, dans la même interview, d’annoncer qu’il n’y a que 20.000 extrémistes, pour 150.000 à 200.000 combattants de l’ASL – ce qui semble bien difficile si on ne refait pas passer les combattants du Front islamique du côté des « pas extrémistes »).

      Ce pinaillage sans fin dure depuis des années. Je me souviens très bien de Bab al-Hawa à la mi-2012 : les types agitaient le drapeau d’Al Qaeda, mais il fallait absolument rester précis et subtile, ne pas oublier qu’il y a des salafistes quiétistes, des jeunes qui admirent leur efficacité au combat, etc. Avec le Front al Nusra, c’est devenu grotesque : il passe d’un côté ou de l’autre de la ligne rouge en fonction des besoins. (Pour l’instant, le Front islamique est généralement présenté comme du bon côté, mais je me demande combien de temps ça va encore durer.)

    • Trêve de pinaillage et de subtilité donc ! Pourquoi s’embarrasser de catégories ennuyeuses ("jihadistes", « quietistes », « islamo-nationalistes ») quand on peut les ranger tous (al-Qaeda, Talibans, Da’esh, Front Islamique, Frères Musulmans, Hamas, Hezbollah) sous l’étiquette « fous de Dieu », par exemple ? Et puis pourquoi tenter de contextualiser le processus de radicalisation d’un jeune syrien d’Alep en 2012 ou d’un jeune libanais de Nabatiyye en 1982 quand on peut invoquer son essence culturelle ou la force intrinsèque de quelque obscure doctrine religieuse ?

  • Syrie : Clap de fin pour Robert Ford et Bandar Ben Sultan
    http://www.renenaba.com/syrie-clap-de-fin-pour-robert-ford-et-bandar-ben-sultan

    Première victime majeure de cette hécatombe, Robert Ford qui se voulait le Paul Bremer de Syrie, du nom du premier proconsul américain en Irak. Mais auprès d’une opposition syrienne off-shore, polymorphe, hydrique, sans âme, sans foi ni loi, cet ancien adjoint de John Negroponte en Irak, en sera son cerbère, la cornaquant constamment, la tançant plus de besoin, au point d’en faire la risée des observateurs internationaux et le désespoir de ses nombreux parrains (1).

    La sortie de route du chef d’orchestre clandestin de la glorieuse révolution syrienne est à l’image de l’équipée islamo atlantiste en Syrie. Chaotique, cahoteuse ; indice d’un grave trouble de vision et de perception, symptomatique d‘un dérèglement mental.

    En un scénario identique à l’Irak, en trois ans de combat, le bilan de Syrie est impressionnant par la qualité des victimes : Nicolas Sarkozy, qui projetait de se servir de la Syrie comme d’un tremplin pour sa réélection présidentielle, Hamad du Qatar et son premier ministre Hamad Ben Jassem (HBJ), qui se vivaient réellement comme les « Air and Field Marshal » du Monde arabe, l’un comme le George Montgomery de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine, l’autre comme le Patton de la percée du corridor de Bab Amro, le « Stalingrad du Moyen Orient », de même que Khaled Mecha’al, le chef politique du Hamas qui aura dévoyé le combat national palestinien en un affrontement sectaire inter islamique.

    Parmi les autres victimes figurent Mohamad Morsi, le premier président néo islamiste démocratiquement élu dans le plus grand état arabe, victime de l’allergie saoudienne pour le principe de l’élection, Bandar Ben Sultan, le chef des services de renseignements saoudiens à la carrière météoritique, le libanais Wissam Hassan, la dague sécuritaire du clan saoudo-américain au Moyen orient, et, naturellement, la cohorte des intellectuels organiques français ainsi que Laurent Fabius, le somnolent des forums internationaux.

    • Chrétiens de Syrie et d’ailleurs doivent se pénétrer d’une réalité première à savoir que l’Occident, particulièrement la France, protectrice des chrétiens d’Orient, a été leur fossoyeur. Le génocide arménien a été récompensé par le bonus du District d’Alexandrette amputé à la Syrie pour être offert à la Turquie, l’ennemi de la France durant la 1 ère guerre mondiale. La création d’Israël a entrainé l’exode des chrétiens palestiniens, l’agression anti nassérienne de Suez, en 1956, l’exode des chrétiens d’Egypte, l’invasion américaine de l’Irak, l’exode des chrétiens d’Irak ; et la bataille de Syrie, l’exode des chrétiens de Syrie, alors que la guerre civile libanaise a provoqué un exode massif des chrétiens libanais, dans une tentative occidentale de fixer sur place les Palestiniens et de faire du Liban leur patrie de rechange.

  • Sous la Syrie, le Hezbollah. – En point de Mire – Actualité et Flashback
    http://www.renenaba.com/sous-la-syrie-le-hezbollah

    Sous la Syrie, le Hezbollah ; ou la lutte souterraine entre Bandar, le capo di capo de contre-révolution arabe, et Hassan Nasrallah, le « seigneur de la résistance ».
    René Naba | 08.09.13 | Paris

    « Il ne saurait y avoir de victoire politique possible sans une victoire culturelle préalable » (Antoine Gramsci).

    Légende : « De Gaza, un salut au seigneur de la résistance libanaise, Sayyed Hassan Nasrallah » (Journal libanais Al Akhbar 04.O9.13/

    Paris-Sous la Syrie, le Hezbollah. Tel est l’objectif sous-jacent de la stratégie saoudo américaine dans la nouvelle épreuve de force contre le pouvoir baasiste suscitée par la controverse sur l’usage des armes chimiques en Syrie. Cauchemar de l’Occident, bête noire des Saoudiens et des Israéliens, le Hezbollah fait l’objet d’une manœuvre d’étranglement visant à neutraliser la seule structure arabe à tenir tête tout à la fois aux Etats-Unis, à Israël et à la dynastie wahhabite.

    Le seul à constituer une menace directe pour Israël en ce qu’il est seul acteur arabe disposant d’une base opérationnelle limitrophe d’Israël, à l’exception de la Syrie, hors service du fait d’une guerre intestine, et du Hamas, en phase d’égarement révolutionnaire dans la foulée de son ralliement aux pétromonarchies du Golfe et l’installation de son quartier général à Doha (Qatar), à 30 km de la base américaine du Centcom.
    Des trois partenaires de l’axe de la contestation à l’hégémonie israélo-américaine (Iran, Syrie, Hezbollah), l’axe subliminale du mal dans la stratégie atlantiste, le 3me acteur présente le meilleur rendement en terme de rapport qualité prix, la meilleure rentabilité opérationnelle en terme d’efficacité en ce que l’Iran (80 millions d’habitants, puissance du seuil nucléaire et autonome géographiquement) constitue un aléa stratégique pour une attaque occidentale et la Syrie, un aléa politique, pour les multiples répercussions que l’effondrement du pouvoir d’état pourrait entrainer pour son environnement.

    #Syrie

    • Extraordinaire synthèse de René Naba !

      – La lutte sunnite/chiite est fondamentale
      – Bandar (issu d’une « copulation ancillaire ») face à Nasrallah le seigneur
      – ni l’un ni l’autre ne peuvent accepter de perdre
      – L’occident cherche une revanche à 82

  • Syrie : Dix ans après l’Irak, la Syrie – En point de Mire – Actualité et Flashback

    http://www.renenaba.com/syrie-dix-ans-apres-lirak-la-syrie

    Paris – Dix ans après l’Irak, la Syrie est à son tour, en cet été 2013, la cible d’une offensive du camp atlantiste avec la caution des pétromonarchies du Golfe, scellant dans le sang et la destruction l’ahurissante mutation du dialogue euro-arabe en partenariat militaire islamo atlantiste contre des pays arabes séculiers.

    En dix ans, outre les deux pays baasistes, la Libye a été détruite par une coalition des anciennes puissances coloniales occidentales et leurs obligés monarchiques arabes ; le Soudan démantelé au mépris du principe de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme, aménageant une double plateforme opérationnelle israélienne aux deux extrémités du Monde arabe, au Sud Soudan, sur la versant africain du Monde arabe, dans le périmètre du Nil, la veine jugulaire de l’Egypte, au Kurdistan irakien, à la charnière de l’Irak et de l’Iran.

    #IRAK
    #SYRIE
    #LIBYE
    #EGYPTE
    #KURDISTAN
    #IRAN
    #SOUDAN

    #baasiste