• TLAXCALA : D’Uber à lber : deux faces du travail précaire en Amérique latine
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=29318

    Ce mois-ci, l’attention a été attirée sur la situation précaire des coursiers par applications (prestataires de services de livraison) en cette période de pandémie. En plus d’être plus exposé aux virus et de recevoir une rémunération misérable par les applications, comme « Uber Eats », un coursier a dit au journal : « Je livre de la nourriture en étant affamé ». Quelque chose qui rend la trame de la surexploitation plus tragique.

    Cette situation limite a conduit les coursiers brésiliens à lancer un appel à la grève pour le 1er juillet 2020. Le cri « Assez » retentit face aux effets de la politique néolibérale actuelle.

    Cette situation m’a ramené à un passé récent, il y a dix ans, et à une histoire d’exploitation continue de notre peuple, comme Galeano l’a déjà décrite dans Les veines ouvertes de l’Amérique latine.

    En tant que guide, le petit garçon Iber n’avait pas encore besoin de se soumettre à ce travail, mais bientôt son heure allait arriver. Comme était arrivée celle de son père, qui à un peu plus de trente ans était déjà mort des suites de la silicose, une maladie pulmonaire qui frappe fréquemment ceux qui respirent l’air de la mine.

    Iber, un orphelin, un potosino, issu d’une famille pauvre n’aura pas le choix s’il n’y a pas d’opportunités et si le destin continue d’indiquer cette voie à sa famille. En plein XXIe siècle, il était pleinement conscient que, si la logique du capital prévalait, son espérance de vie dans une mine serait plus ou moins de 15 ans et que, bientôt, il ne serait qu’un chiffre de plus dans les tragiques statistiques e dans le destin funèbre des mineurs de Potosí.

    Le coursier affamé d’Uber et Iber le Potosino sont quelques-uns des visages de cette machine à broyer les gens et les rêves appelée capitalisme. Il n’est pas possible de penser à un monde meilleur sans interrompre cette machine, ne serait-ce qu’un jour. Aujourd’hui est l’un de ces jours !

    #Nouvelle_domesticité #Travail_dangereux #Mine #Amérique_latine

  • TLAXCALA : Brésil : les coursiers par application préparent une nouvelle grève pour le 25 juillet
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=29322

    Les coursiers des plateformes de livraison prévoient un nouvel arrêt de travail national pour le 25 juillet. L’action en faveur de meilleures conditions de travail poursuivra le mouvement connu sous le nom de Breque dos Apps (Coup de frein aux apps) qui a eu lieu pour la première fois le 1er juillet et a rassemblé des milliers de travailleurs dans plusieurs villes du pays.

    Parmi les revendications qui continuent d’être des lignes directrices prioritaires pour la grève, figurent une rémunération plus juste grâce à l’établissement d’un taux minimum par course plus élevé que le taux actuel, ainsi qu’un paiement équitable et standardisé entre les platesforme par kilomètre parcouru.

    La suspension immédiate des blocages de livreurs sans justification, qui selon les organisateurs de la grève sont souvent effectués par des entreprises telles que Rappi, Ifood, Loggi et UberEats, est également l’une des principales revendications.

    L’informalité en hausse

    Au milieu de la crise socio-économique aggravée par le coronavirus, de nombreux travailleurs informels ont cherché à se faire coursiers par applications pour essayer de s’assurer une certaine source de revenus. Ce service a été considéré comme une activité essentielle pendant la quarantaine.

    Selon les informations envoyées à notre journal par Rappi, la plateforme comptait environ 200 000 livreurs enregistrés en Amérique latine au mois de mars. Mais, avec le début de la pandémie, ce chiffre a augmenté de 111 %. IFood, pour sa part, a indiqué avoir reçu plus de 175 000 demandes d’inscription en mars de cette année. En février, les coursiers inscrits étaient 85 000.

    Malgré l’augmentation significative du nombre de travailleurs et l’offre de main-d’œuvre plus importante qui en a résulté, les taux n’ont pas été modifiés, ce qui a directement compromis le revenu des coursiers.

    Une étude récente du Réseau de études et de surveillance de la réforme du travail (Remir Trabalho) a montré que parmi les coursiers interrogés, 60,3 % ont signalé une baisse des salaires depuis la pandémie.

    27,6 % ont déclaré que le revenu s’était maintenu et seulement 10,3 % ont déclaré qu’ils gagnaient plus d’argent. L’enquête a permis d’interroger 252 personnes de 26 villes entre le 13 et le 20 avril par un questionnaire en ligne.

    #Nouvelle_domesticité #Brésil #Plateformes #Livraison #Grève

  • TLAXCALA: COVID-19 et human tracking
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=28803

    par Giorgio Griziotti

    Dès le mois de février 2020, dans quelques pays asiatiques, des applications logicielles mobiles ont été développées et diffusées : conçues pour faciliter de différentes manières le contrôle des processus de propagation intervenant par contact ou proximité avec des personnes contaminées et l’identification de personnes à risque.

    L’utilité ou l’efficacité dépendent de différents facteurs au premier rang desquels le taux d’utilisateurs adoptant l’application dans un pays donné. Un autre aspect essentiel réside dans la contradiction, peut-être pas seulement apparente, entre leur rôle d’instruments de lutte contre le covid-19 et celui de surveillance numérique de masse.

    Différents modèles d’applications de tracking aux caractéristiques technologiques et aux implications diverses concernant la vie privée ont émergé. Nous pouvons approximativement les diviser en deux grandes catégories : celles dites de tracking, sont basées sur des formes de géolocalisation de l’utilisateur tandis que celles dites de contact tracing impliquent le traçage des contacts entre utilisateurs. Nous prendrons en considération celles qui proviennent de Chine, de Corée du Sud et de Singapour et les principes fondateurs de celles qui seront prochainement introduites en Europe.

    Google et Apple entrent dans la danse

    Apple et Google ont annoncé vendredi 10 avril leur collaboration dans la mise en œuvre d’une infrastructure logicielle pour des applications de “social tracking”, dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

    Le nouveau système se base sur le modèle du Bluetooth, décrit plus haut, et promet de garantir la vie privée des citoyens.

    Leur annonce spécifie que le projet se déroulera en deux phases :

    La première inclut la fourniture d’une bibliothèque logicielle (API, Interface de programmation d’application) commune qui devrait permettre le développement des fonctionnalités de contact tracing de manière interopérable entre les smartphones Android et les iPhones.
    Dans la seconde, Apple et Google intégreront ces fonctionnalités directement dans leurs systèmes d’exploitation respectifs et les futurs équipements de leurs appareils.

    Cette annonce, qui à première vue semble constituer un pas en avant notoire, soulève cependant de nombreuses inquiétudes.

    De telles préoccupations vont au-delà de l’aspect purement technique de cette annonce : Apple et Google sont respectivement la première et la troisième capitalisations mondiales. Elles détiennent, à travers leurs systèmes d’exploitation respectifs - iOS et Android – le contrôle de la quasi-totalité des milliards d’appareils mobiles utilisés par l’humanité.

    Les applications de tracking et de contact tracing ont contribué à contrôler la pandémie de Covid-19 en permettant des actions d’isolement et de tests plus efficaces et en contribuant de ce fait à sauver des vies sous certaines conditions. Avec toutes les réserves que nous avons émises concernant les aspects du contrôle dans les pays asiatiques où elles ont été introduites, les applications ont fait la preuve de leur efficacité car ces pays ont démontré qu’ils disposaient d’un système de santé et/ou d’une capacité d’organisation en mesure de faire face à la situation. On peut aisément imaginer que si ces dernières conditions ne sont pas remplies, les applications ne permettront pas d’améliorations notoires.

    Sur le plan de la surveillance, de nombreuses questions se posent et des problématiques de premier ordre émergent. Avec l’épidémie, les applications basées sur les appareils mobiles entrent de manière explosive dans le domaine de l’interopérabilité des technologies et des réseaux avec les humains que j’ai défini biohypermédia [13] où les machines du pouvoir étatique et financier exerçaient déjà une hégémonie forte.

    Le caractère obligatoire de l’application Health Code en Chine, qui fait du smartphone un élément de survie, semble un pas décisif vers un contrôle, voire même une soumission de la vie à partir du biohypermédia.

    En dehors de la Chine, on peut remarquer que l’accord Google-Apple constitue une étape de plus dans l’ascension de Silicon Valley & C. vers le pouvoir global. Les multinationales du capitalisme des plateformes ont l’habitude d’intervenir de manière directe dans la gouvernance mondiale avec leurs applications utilisées par des milliards d’utilisateurs. Ce cas spécifique est un exemple particulièrement parlant de leur attachement à la “DO-ocracy”, la logique de la société du “faire”. Le message implicite de leur annonce est « tandis que vous autres politiques vous perdez du temps à discuter de légalité et de détails, nous nous sommes en train de le faire concrètement »[14].

    Il y a une impression diffuse que, après avoir été responsable des tragiques conséquences du démantèlement décennal de la santé publique et de la destruction de la santé territoriale, du manque désastreux de tests et de masques, après avoir stigmatisé les joggers et les familles dans les parcs tandis qu’on maintenait les élections (en France), le pouvoir politico-financier voudrait maintenant imposer les applications comme une (fausse) solution à bas coût alors qu’elles sont un réel instrument de contrôle dans le tsunami économique qui est sur le point de se déchaîner. Il faut ajouter à cela la dose de cynisme avec lequel les pouvoirs politiques nationaux ou régionaux et la finance ont décidé (sans le déclarer publiquement, à l’exception de Boris Johnson) de mettre le curseur entre économie et santé publique avec un coût dont l’ordre de grandeur sont les milliers de morts.

    À ceux qui de bonne foi et à juste titre évoquent dans les applications un choix devenant éthiquement obligatoire parce qu’il ne concerne pas seulement l’individu, mais directement la responsabilité de l’individu envers la société et les autres, on pourrait répondre qu’il sera difficile de convaincre de cette nécessité des générations qui ont été élevées et éduquées dans l’éthique de l’individualisme et de la compétitivité, les briques de base du capitalisme néolibéral.

    En conclusion, pour éviter de revenir sur l’éternel débat de la (fausse) neutralité de la technologie, la critique des applications anti-Covid devrait s’orienter non pas tant sur l’opportunité de leur utilisation dans certaines conditions que sur le contexte dans lequel elles sont employées et sur les modalités de contrôle social et politique qui sont utilisées. Ce dernier aspect, à nos yeux, pose problème aussi bien en Chine qu’en Europe et en Occident.

    #Stopcovid #Contact_tracing #Giorgio_Griziotti

  • Now Israel has a race law
    Haaretz.com - From now on by court decree, two types of blood exist in Israel: Jewish blood and non-Jewish blood
    Gideon Levy - Sep 21, 2018 1:55 AM
    https://www.haaretz.com/opinion/.premium-now-israel-has-a-race-law-1.6492061

    Even if it had until the end of time, Israel and the Jewish nation will never be able to compensate the Palestinian nation for all the harm they have done to it. Not for the material harm nor the intellectual harm, the physical harm nor the spiritual harm. Not for the plunder of their land and property, nor for their trodden freedom and dignity. Not for the killing and bereavement, nor for the people who were injured and disabled, their lives irrevocably ruined. Not for the hundreds of thousands of innocents who were tortured and imprisoned, nor for the generations who were denied a fair opportunity for a normal life.

    There is nothing like Yom Kippur to express this. Israel has of course never even considered entering a process of compensation, reparation and taking responsibility. Nothing can be expected from an occupier that calls itself the victim, that blames everyone but itself for every injustice that it does. But even this isn’t enough for it.

    Occasionally, another record is broken: The state, organizations or individuals in Israel and the Jewish world sue the Palestinians for damages caused by terror activities. For example, Shurat HaDin Israel Law Center, a nonprofit organization that calls itself a “Jewish human rights organization,” moves heaven and earth in Israel and abroad to sue Palestinian individuals and organizations on behalf of Jewish victims.

    This despicable and contemptible act, according to which the victim is the criminal and only Jewish blood is red and thus deserving of redress, occasionally has its successes, mostly in public relations. While Israel avoids paying any compensation for its systematic destruction and killing in the Palestinian territories since 1948, there are those who still have the unbelievable audacity to demand compensation from the Palestinians. The Gaza Strip was destroyed by Israel time after time, horrifically, but Israel has never lent a hand to its rehabilitation. Israel killed tens of thousands of people, including innumerable innocent people, including children, women and elderly, over the years and the Palestinians are asked to pay compensation.

    As part of this madness, homes owned by Jews before 1948 are returned to their original owners through the Israeli legal system, dispossessing people who lived there for decades. At the same time, stolen or abandoned Palestinian property from 1948 has never been returned to its legal owners. In Silwan and Sheikh Jarrah in East Jerusalem and in other places, Israeli flags multiply, together with the hundreds of Palestinians left homeless after being kicked out of their homes in shame, on the order of the egalitarian and just courts of the State of Israel. If someone has it in their heart to understand how afflicted the Israeli legal system is with moral rot, and how far it is from the fundamental principles of equality and justice, here lies the proof.

    But all this is not enough. This week a new record was set. Jerusalem District Court Judge Moshe Drori ruled that a Jew who was injured in a terrorist attack is entitled to additional compensation, because he is a Jew, without proof of any damage, based on the nation-state law, which states that the government will strive to protect the well-being of Jews.

    The circle has been closed, completed and perfected. Now it is a real race law, according to the unavoidable interpretation of the court of the nation-state law. From now on, two types of blood exist in Israel: Jewish blood and non-Jewish blood, on the law books as well. The price of these two types of blood is also different. Jewish blood is priceless, it must be protected in every possible way. Non-Jewish blood is terrifyingly cheap, it can be shed like water. A situation that existed until now only de facto, with different standards and punishments for Jews and others, is from today by court decree.

    Seventy years of nationalism and racism toward the victims is now receiving its appropriate legal backing. The nation-state law, which they said was only declarative, in the correct interpretation of Drori, has earned its true meaning: The basic law for the superiority of Jewish blood. From now on, Israel has race law.

    • traduction en français
      Israël a désormais sa loi raciale par par Jacques Boutard
      Désormais, par décision de justice, il y a deux types sanguins en Israël : le sang juif et le sang non-juif.
      http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=24157

      Même s’ils avaient l’éternité devant eux, Israël et la nation juive ne pourront jamais réparer tout le mal qu’ils ont fait à la nation palestinienne. Rien ne pourra compenser le préjudice matériel ni le préjudice intellectuel, ni le préjudice physique ni le préjudice spirituel. Ni le pillage de leurs terres et de leurs biens, Ni leur liberté, ni leur dignité foulées aux pieds. Ni les meurtres et les deuils, ni les personnes blessées et estropiées, et dont la vie a été irrémédiablement gâchée. Pas plus que les centaines de milliers d’innocents qui ont été torturés et emprisonnés, ou les générations qu’on a privées de leur droit légitime à une vie normale.

  • Traduction d’un article de Marco Bascetta paru dans le quotidien « Il Manifesto » à propos de #mai_68.

    Marco Bascetta (Rome, 1952), philosophe de formation, est le directeur de Manifesto Libri, la maison d’édition du quotidien italien du même nom, depuis 1991. Il a fait partie de la rédaction du journal de 1975 à 1991. Auteur de plusieurs livres, le plus récent étant Al mercato delle illusioni. Lo sfruttamento del lavoro gratuito (Au marché des illusions : l’exploitation du travail gratuit).

    TLAXCALA : La légende noire de 68
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=22646

    La déréglementation néolibérale, considérée de manière absurde, du moins sur le plan anthropologique, comme une conséquence de l’individualisme libertaire de la fin des années 1960, n’avait en fait aucun contenu libertaire. En fait, elle s’est accompagnée d’une surréglementation de la vie quotidienne, d’une prolifération sans fin de la censure, des interdictions et des droits de propriété, motivée par le désir de mettre fin aux revendications d’autodétermination des subjectivités politiques apparues au cours de ces années-là et de ramener tout exercice de la liberté à la dimension privée des échanges mercantiles. Il ne serait pas non plus utile de gaspiller trop de mots pour expliquer comment toutes les politiques menées sous la bannière de la « tolérance zéro » et de la sécurité n’étaient pas simplement qu’une croisade draconienne contre la criminalité ou les soi-disant « classes dangereuses », mais une criminalisation de toute déviance et de tout conflit que la décennie des mouvements avait valorisé. Pour conclure cette reconnaissance provisoire des politiques et idéologies qui continuent de faire du règlement de comptes avec 68, une bonne part de leur raison d’être, on ne peut certainement pas négliger la redécouverte des « valeurs traditionnelles », en l’occurrence le conformisme xénophobe et identitaire qui renverse en son contraire cette découverte de l’Autre qui, dans les années 60 et 70, avait représenté un principe critique à l’égard de l’autocélébration par l’Occident de ses politiques de prédation masquées en progrès.

  • Livraison de l’article d’Edwy Plenel sur les #lois_scélérates adoptées le 3 octobre dernier. État de droit, état d’urgence, état sécuritaire, violences d’état ... Et si le fond du problème c’était juste l’#état

    TLAXCALA : Quand la liberté s’éteint en silence<br><i>L’état d’urgence entre dans le droit commun français</i>
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=21701

    Un État de droit est celui dont le droit protège n’importe lequel de ses résidents de l’arbitraire de l’État.

  • Vivants comme morts, les improbables bâtisseurs du projet sioniste restent invisibles - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/09/sioniste-restent-invisibles.html

    « Aidez-le à bâtir la Palestine » : affiche de l’Agence juive par Modest Stein, 1930
    L’amour israélien pour les travailleurs de la construction a pris fin une fois que les travailleurs ont cessé d’être juifs
    Les nouvelles sur leur mort ne font que des entrefilets. Tout au plus une phrase dans un bulletin d’information, quelques lignes dans le journal, et encore. Tous les deux ou trois jours, parfois plus d’une fois par jour, un travailleur de la construction meurt ou est blessé au travail quelque part en Israël. Ils n’ont ni nom, ni âge, ni lieu de résidence, ni même un visage ou une famille en deuil – tout ce qui est humain chez eux nous est étranger. Il n’y a personne pour faire leur éloge, personne pour tenir une oraison funèbre, personne pour raconter comment ils sont morts. Un travailleur de la construction est tombé – et c’est tout. Même des jeunes avec des couteaux aux points de contrôle reçoivent plus d’attention. Les travailleurs de la construction sont transparents dans leur vie sur les échafaudages et sont également invisibles dans la mort.
    Ce sont les gens qui construisent nos maisons, les bâtisseurs du pays, les derniers des bâtisseurs du projet sioniste. Par une chaleur torride, dans le froid mordante, ils sont sur les échafaudages, du crépuscule de l’aube au crépuscule, des ombres de personnes que personne ne remarque, dont personne ne se soucie de la mort.
    On a cessé d’aimer les travailleurs de la construction dans ce pays une fois que les travailleurs ont cessé d’être des juifs. Presque personne n’est jugé pour leur mort, qui est presque toujours due à la négligence criminelle des employeurs – et cette attitude, il faut l’admettre franchement, provient aussi des origines des travailleurs, qui font de leur existence le synonyme de « vies bon marché ».
    Ils sont généralement palestiniens ou chinois. Ils vivent comme des mouches et ils meurent aussi comme des mouches.
    Mohammed Hussein était le 23ème travailleur de la construction tué cette année et le sixième au mois d’août, autant que l’on sache. Âgé de vingt-sept ans, il avait pris femme il y a deux ans et lui avait construit une maison. Il laisse un nourrisson d’un an, une jeune veuve en fin de grossesse, des parents endeuillés et des frères et sœurs, qui étaient assis cette semaine dans leur maison de la ville de Biddya, dans le centre de la Cisjordanie, pleurant leur mort.
    Ici, il n’y a pas de drapeaux nationaux ni d’affiches de victoire ; Hussein n’était pas un chahid, un saint martyr ou un héros. Pourtant, tout le monde dans sa ville savait qu’il avait été tué, et les citadins nous ont indiqué sa maison cette semaine.
    À 10 minutes seulement de la colonie urbaine d’Ariel, Biddya était, jusqu’à la deuxième intifada, un symbole des années d’abondance entraînées par le commerce avec Israël. C’était le centre commercial du shabbat pour les Israéliens avant qu’il y ait des centres commerciaux climatisés dans tout le pays, et avant qu’il y ait une intifada de kamikazes. La ville est restée relativement riche, la plupart de ses jeunes hommes travaillent en Israël et presque tout le monde y parle l’hébreu.
    En face de l’épicerie du quartier, à côté de la mosquée, dans la partie orientale de la ville, Mazen Yakoub, qui travaille l’aluminium, nous montre le chemin de la maison des parents de son voisin et bon ami, feu Mohammed Hussein. Avant cela, il nous montre la nouvelle maison construite par Mohammed : une structure stylisée et bien conçue, avec des couleurs de terre cuite. Hussein l’a construite de ses propres mains au long de sept années – chaque fois qu’il avait un peu d’argent, il ajoutait un pilier, un mur, jusqu’à ce qu’elle soit finie, avant son mariage. Maintenant, la nouvelle maison est abandonnée : les proches du défunt se sont rassemblés dans la maison des parents, à faible distance de là.
    L’expression sur le visage de Ziyad Hussein, le père endeuillé, alors qu’il ouvre la porte, est un mélange de lassitude, de chagrin et d’étonnement. Qui donc en Israël s’intéresse à la mort de son fils ? Depuis que Mohammed a été tué le mercredi 23 août, personne n’a appelé Ziyad – pas la société pour laquelle il a travaillé, ni aucun responsable du gouvernement israélien. Pas de condoléances, aucune expression de chagrin. Personne n’a même pris la peine d’expliquer ce qui s’est passé, comment son fils a été tué. Il a vu le corps, à l’intérieur d’un sac mortuaire, au pied du squelette du bâtiment, peu de temps après l’accident. Le père lui-même travaillait à quelques centaines de mètres de son fils ce jour-là. Les deux ont contribué à la construction de Bnei Brak, une ville largement ultra-orthodoxe proche de Tel Aviv.
    Ziyad, qui a un permis de travail en Israël, comme son fils Mohammed, est un vétéran des chantiers – 35 ans sur des échafaudages, dans chaque ville israélienne que vous pouvez imaginer. Il a 56 ans, est père de sept enfants, et il travaille dur pour subvenir aux besoins de sa famille. Il se lève à 3h30 tous les jours pour être sur le chantier vers 6 heures du matin, après avoir enduré les humiliations du poste de contrôle et les autres épreuves du voyage. Un bus pour les travailleurs avec un chauffeur de la ville arabe israélienne de Kafr Qasem les emmène, lui et des dizaines d’autres à leur travail via le point de contrôle de Na’alin.
    La journée de travail de Ziyad se termine à 16 heures, mais il fait presque nuit quand il arrive chez lui. Pour cinq jours par semaine à ce rythme, il gagne entre 5 000 et 6 000 shekels par mois (= de 1100 à 1400 €).
    À l’âge de 19 ans, immédiatement après avoir terminé ses études secondaires et passé ses examens, Mohammed a également commencé à travailler dans le bâtiment en Israël. Il est le seul fils qui a suivi les traces de son père : les deux autres fils gèrent une boulangerie à Biddya. Le premier travail de Mohammed était dans la colonie d’Elkana. Il a ensuite changé pour Bnei Brak. Dans la ville natale de la famille, on dit que « la moitié (des hommes) de Biddya est à Bnei Brak ».
    La vie de Mohammed était un peu plus confortable que celle de son père. Il gagnait plus d’argent parce qu’il était plus jeune, et il pouvait également quitter son domicile plus tard tous les jours, vers 6 heures du matin, car le sous-traitant de son chantier faisait le ramassage des travailleurs.
    Au cours des derniers mois, les deux membres de la famille Hussein ont travaillé sur des sites incroyablement proches, le père rue Sokolof, le fils rue Chaim Pearl, pour différents patrons. « Chacun pour soi », dit Ziyad. Ils n’ont jamais fait la route ensemble,ne se sont jamais rencontrés à Bnei Brak. Ziyad n’a vu pour la première fois le lieu de travail de son fils, si proche de lui, que lorsque le corps de Mohammed était allongé là.
    Il y a deux ans et demi, Mohmmed a épousé une fille nommée Zouhour, de sa ville. Elle a maintenant 20 ans. Ils sont entrés dans la nouvelle maison au coin de là où nous sommes ; Leur premier enfant, un garçon, Abdelkader, est né il y a environ un an. Zouhour attend un autre fils dans un mois. Il y a une photo de famille dans le téléphone portable de leur voisin, Mazen Yakoub : la mère, le père et le bébé dans un moment de joie, il y a moins d’un mois.
    Mardi soir, la semaine dernière, Mohammed est allé à la maison de ses parents avec Zouhour et Abdelkader. C’était sa coutume d’y aller après le travail pour le dîner ou le café. Après quoi, Ziyad allait se coucher et la jeune famille rentrait chez elle. Le lendemain, vers 14 heures, Ziyad a reçu un appel du lieu de travail de son fils sur la rue Sokolov : Votre fils, Mohammed, a été tué dans une chute. Ziyad a immédiatement abandonné ce qu’il faisait, et un chauffeur l’a conduit en toute hâte au chantier. Il est arrivé alors que le corps de son fils, enveloppé dans un sac en plastique, était placé dans une ambulance. Il a pu identifier Mohammed – son visage avait l’air « régulier », dit-il -, avant d’être interrogé par la police à propos de son fils. Ensuite, le père est rentré chez lui en taxi.
    Tout ce que Ziyad sait, c’est que Mohammed est tombé du cinquième étage de l’enveloppe du bâtiment sur lequel il travaillait. C’est là toute l’information qu’il possède. Le corps de son fils a été emmené à l’institut de médecine légale à Abu Kabir à Tel Aviv et a été renvoyé à la famille le lendemain. Mohammed a été enterré dans le cimetière de Biddya.
    Après l’Aïd El Kbir, la Fête du Sacrifice, qui a lieu ce week-end, Ziyad reprendra son travail à Bnei Brak. Il dit qu’Allah a décidé que son fils ne vivrait que 27 ans. Cela soulage quelque peu la douleur. Mazen, le voisin, dit que si Mohammed avait été israélien, sa mort aurait été traitée différemment. Mazen lui-même a connu une chute il y a quatre ans, alors qu’il était encore travailleur de la construction, du troisième étage d’un immeuble sur la rue Sokolov, mais, heureusement, il n’a subi que des blessures légères.
    Les travaux ont été interrompus temporairement au 15 de la rue Chaim Pearl. Au cœur de Bnei Brak, en face d’une « petite yeshiva pour des jeunes gens remarquables », se trouve le chantier d’un bâtiment étroit et haut. Les panneaux d’affichage demandent aux fidèles d’assister aux prières de Selihot, récitées pendant les jours redoutables précédant la Roch Hachana. Le chauffeur d’un camion transportant des planches, qui est stationné à côté du chantier, dit tranquillement : « C’est crimionel, tout ça », et souligne des défauts de sécurité très visibles.
    Ce chantier ne comporte aucun panneau indiquant le nom de l’entrepreneur ou d’autres professionnels engagés. Rien. Seule une paire de gants médicaux abandonnés par terre atteste de ce qui s’est passé ici. Pas besoin d’être un grand expert pour repérer les dangers qui guettent sur ce chantier. Une pile de parpaings perchés au bord du deuxième étage menace de nous tomber dessus. La passerelle étroite au quatrième étage, sur laquelle les travailleurs se tiennent, semble tenir par un fil. Les inspecteurs de sécurité du ministère du Travail, des Affaires sociales et des Services sociaux n’étaient pas au courant de l’existence de ce chantier, de sorte qu’ils ne l’ont jamais visité.
    On peut gager à coup sûr que le travail ici reprendra bientôt, comme si de rien n’était. Personne n’a parlé d’indemnisation à Ziyad et il n’a aucune idée de ce qu’il faut faire.
    À Biddya, un bébé naîtra dans un mois, nommé Mohammed, d’après le père qu’il ne connaîtra jamais.
     
    Par Gideon Lévy | 31/08/2017
    Article original : http://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.809947
    Traduit par Fausto Giudice
    URL : http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=21385

  • TLAXCALA : Si le Venezuela est attaqué, c’est parce que pour lui aussi, “les vies noires comptent”
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=21031

    Un article récent du New York Times, intitulé « Des supporters de Maduro sont pris pour cibles à Miami », décrit le groupe de plus en plus bruyant d’ « exilés » vénézuéliens anti-gouvernementaux vivant aux USA qui renforcent leurs tactiques d’agitation et de harcèlement contre les Vénézuéliens qui soutiennent le gouvernement socialiste du président Nicolas Maduro, L’opposition vénézuélienne a bénéficié du soutien inconditionnel du gouvernement US et des médias – qu’ils soient conservateurs ou libéraux - qui, tous en chœur, diabolisent et sapent le gouvernement démocratiquement élu DU PAYS, qualifié de dictature brutale, tout en dépeignant l’opposition financée par les USA et souvent violente comme des manifestants anti-gouvernementaux pacifiques et démocratiques.

  • TLAXCALA : C’est la faute de la fleur
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=20143

    (J’ai préféré mettre en citation la fin du texte de peur que vous soyez tenté-e-s d’abandonner sa lecture avant la fin)

    Notes du carnet du Chat-Chien :
    Défense zapatiste, l’art et la science

    On n’a pas pu éclaircir vraiment la raison. Certains disent que c’était un pari. D’autres disent que le Pedrito a dépassé les bornes et voilà. Certains signalent que c’était seulement un exercice. Les moins nombreux parlent d’un match de foot dans toute sa splendeur, se mettant d’accord sur les dernières secondes, quand l’arbitre, SupMoisés, a décrété le penalty.

    Toujours est-il que la petite fille Défense Zapatiste est à quelques mètres de la zone de penalty, où un ballon effiloché attend.

    Dans les cages, le Pedrito balance ses bras comme le goal qui appartenait à ce qu’était anciennement la sélection de football de ce qu’était anciennement l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques : Lev Yashin, “l’araignée noire”. Pedrito a un sourire narquois, puisque selon lui, il est capable de prédire où la fille dirigera son tir : “Défense Zapatiste est parfaitement prévisible. Comme elle rentre juste de la discussion des messagères, c’est sûr qu’elle tirera en bas à gauche”.

    De son côté, la petite fille, qui s’élève à à peine un peu plus d’un mètre du sol, se retourne pour regarder vers un côté du terrain (en réalité c’est un enclos dans lequel débarquent, impertinentes, des vaches avec des veaux, en plus d’un cheval borgne).

    Dans ce coin, on peut voir un étrange être, moitié chien, moitié chat, remuant joyeusement la queue ; et deux individus desquels, si on n’était pas en terres zapatistes, on pourrait dire qu’ils dénotaient totalement avec le paysage. Le premier, de constitution moyenne, les cheveux grisonnants et courts, portant une espèce de gabardine. L’autre, maigre, grand et gauche, avec un élégant caban et un chapeau ridicule sur la tête.

    La petite fille se dirige vers le groupe étrange. Le cheval borgne s’approche aussi. Quand ils sont tous réunis, l’homme maigre dessine des figures étranges sur le sol, alors que la petite fille regarde avec attention et acquiesce de temps en temps avec la tête.

    La petite Défense Zapatiste retourne sur le terrain et reprend sa position. Elle commence quelques foulées vers le ballon, mais le suit de loin, sans même toucher la sphère, et reste à quelques centimètres du côté droit des cages défendues par le Pedrito, qui regarde la fille avec méfiance. Défense Zapatiste s’est arrêtée et, accroupie, elle commence à gratter un peu le sol, de sorte à pouvoir déterrer une fleur avec sa racine. Avec précaution, la fille prend la fleur entre ses mains, et la plante de nouveau loin du but et retourne sur le terrain.

    Le public est en haleine, pressentant qu’il est en train de se passer un de ces événements qui ne se répétera jamais dans l’histoire du monde mondial.

    Le Pedrito, de son côté, est plus que confiant. Au cas où il avait encore quelques doutes, Défense Zapatiste a commis une grave erreur : en retirant la fleur de l’endroit où elle se trouvait, la petite fille a dévoilé la direction que prendra son tir : en bas à gauche de Pedrito. Bien sûr, s’est dit Pedrito, cela parce que les filles prennent soin des fleurs, alors Défense Zapatiste ne voudrait pas que le ballon arrache la fleur.

    Comme s’il manquait encore du suspens, la fille s’est mise non pas à distance du ballon et en face du but, mais juste à côté du ballon, tournant le dos à unPedrito qui sourit déjà en imaginant les moqueries qu’il fera subir à Défense Zapatiste pour le penalty raté.

    Défense Zapatiste tourne le visage vers l’endroit où se trouve l’étrange être appelé Chat-chien, qui commence à faire des bonds, tournant sur lui-même, comme une marionnette. La fille sourit et commence un mouvement qui divisera les opinions durant les prochaines décennies :

    Certaines participantes du CompArte disent qu’elle a commencé avec la première position de ballet, qu’elle a levé et attrapé son pied droit, et a commencé à tourner sur elle-même, faisant le mouvement appellé “pirouette en dehors”, avec des “relevés” et “passés” retournés. “C’était impeccable”, ont-ellesajouté.

    Le défunt SupMarcos dit que ce qu’avait exécuté Défense Zapatiste n’était rien d’autre que la Ushiro Mawashi Geri Ashi Mawatte, le mouvement d’art martial qui se réussit en se mettant dos à l’objectif et en donnant un tour de quasi 360 degrés s’achevant par un coup de pied au visage asséné avec le talon du pied.

    Pour leur part, les insurgées réunies dans la cellule “En tant que femmes que nous sommes”, dirent que la fleur qu’a ramassé Défense Zapatiste était la liane connue sous le nom de “Chenek Caribe”, dont les fleurs ressemblent à des poussins ou des petits oiseaux et avec quoi jouaient les plus petites filles dans les communautés indigènes de la Selva Lacandona. Le “Chenek Caribe” a l’habitude de pousser dans les prés et les pâturages et est un indicateur que la terre est prête pour les semailles de maïs et de haricot.

    Le SupGaleano qui, comme toujours, s’infiltre dans ces textes, dit que c’était clair que le Pedrito allait être déconcerté par ce qui est évident ; que, en effet,Défense Zapatiste allait tirer en bas à gauche, mais que Pedrito a pensé à “SON” en bas et à gauche, et le tir était bel et bien en bas et à gauche, mais depuis la perspective de la petite fille.

    Le Docteur Watson a dit que ce qu’a fait Défense Zapatiste était une brève imitation de la danse-méditation Sema des Derviches de l’ordre Soufi, comme il l’a vu durant son voyage en Turquie, et pendant laquelle les danseurs tournent sur eux-mêmes et se déplacent en imitant le mouvement des planètes dans le cosmos.

    Le détective expert Sherlock Holmes explique que ce n’est ni l’un ni l’autre, que ce qu’a fait la fille a été d’appliquer l’explication scientifique qu’on lui a donné sur l’inertie rotationnelle d’un corps et l’application de la force centrifuge sur la sphère. “Elémentaire, mon cher Watson” a dit le détective perdu dans les montagnes du Sud-Est mexicain, “c’était clair que, dû au poids et à la stature de Défense Zapatiste, il fallait augmenter le plus possible la force avec laquelle elle se connecterait à la sphère, de façon à donner au ballon la vitesse et l’accélération nécessaires pour parcourir les 11 mètres. Bien sûr, les probabilités que le coup réussisse étaient de 50/50. C’est-à-dire que le gardien de but pouvait tout aussi bien se déplacer sur le côté opposé, ou bouger du côté où irait le ballon, l’arrêtant sans difficulté”.

    “Et la fleur ?” demanda le Docteur Watson. “Ah”, épondit Sherlock, “ça, mon cher Watson, c’est une contribution de la petite fille et je n’ai pas d’explication.Bien plus : ça m’a surpris autant que ça a l’air d’avoir surpris le garçon qui protégeait le but. Avec ce qu’elle a fait, elle a augmenté les probabilités que le gardien bougerait dans la direction où se trouvait la fleur. C’était quelque chose qui, c’est clair, n’avait rien à voir avec la science, ni avec l’art. Si vous me permettez, Docteur Watson, c’était comme si elle avait réussi à synthétiser les deux. Très intéressant, mon cher Watson, très intéressant.”

    Après le vacarme, les Tercio Compas interviewèrent Pedrito. L’interrogeant sur la cause du but réussi, le Pedrito répondit laconiquement :
    “C’est la faute de la fleur”.

    #Sciences (en tant que savoir-faire) vs #impostures (en tant que faire savoir) #transmission #zapatisme vs #narcissisme et #individualisme #libre-arbitre

  • Le deuil peut-il teinter de rose les œillets d’Avril au Portugal ? tlaxcala-int.org - Pedro da Nóbrega
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=19642

    La multiplication des panégyriques en cours à l’occasion du décès de Mario Soares, ancien secrétaire général du PS portugais, ancien ministre des Affaires Étrangères des gouvernements de la Révolution des Œillets, ancien Premier ministre et Président du Portugal, doit-elle obligatoirement comprendre un moment œcuménique d’amnésie sur le rôle qu’aura joué ce personnage politique dans l’évolution du pays depuis la libération des 48 ans de dictature fasciste par le biais de la Révolution des Œillets entamée par l’action des militaires du Mouvement des Forces Armées le 25 avril 1974 ?

    Car si l’histoire retiendra son rôle de premier plan dans l’histoire du Portugal depuis la chute du régime fasciste, le moins que l’on puisse écrire est que son action a non seulement suscité des fortes contestations de la part de ceux qui précisément ont été des acteurs de cette révolution comme elle n’a jamais mérité de sa part un quelconque début d’autocritique.

    Il aura tout fait pour empêcher que cette révolution puisse entraîner des transformations sociales, économiques et politiques permettant au peuple de prendre son destin en main, d’abord à l’occasion d’un processus de décolonisation laissant l’initiative aux mouvements de libération des pays concernés puis lors d’un processus politique à même de libérer le pays des tutelles économiques qu’il subissait depuis si longtemps.

    C’est d’ailleurs en tant que ministre des Affaires Étrangères du gouvernement provisoire qu’il imposera, sur injonction des USA, la présence de l’UNITA à la conférence d’Alvor au Portugal en janvier 75 sur l’accession à l’indépendance de l’Angola, alors que ce mouvement qui est né de la collaboration avec l’armée coloniale portugaise pendant le conflit contre le MPLA, mouvement historique de libération, n’était même pas reconnu comme mouvement de libération par l’O.U.A., avec le résultat tragique pour le peuple angolais qui en résultera.

    Il n’a jamais non plus hésité à présenter le Général Spinola, ancien Commandant du corps expéditionnaire de l’armée coloniale portugaise en Guinée, premier Chef de la Junte de Salut National, mise en place le 25 avril 1974 pour remplacer le pouvoir fasciste comme un grand chef militaire opposé au dernier Président du Conseil fasciste, Marcelo Caetano le successeur de Salazar, et comme un homme du 25 avril. Or Spinola, membre par le passé de la « División Azul » ayant combattu aux côtés des nazis sur le front soviétique, n’a jamais été lié aux Mouvements des Capitaines. S’il est devenu Chef de la Junte de Salut National, c’est par le biais d’un compromis entre le Mouvement des Forces Armées, auteur du mouvement militaire ayant mis fin au fascisme et qui lui préférait le Général Costa-Gomes , et les dirigeants de la dictature. Lorsque son interlocuteur avait l’outrecuidance de rappeler les liens de Spinola avec l’extrême-droite et ses tentatives de coup d’État contre la Révolution des Œillets, notamment le 11 mars 1975, SOARES ne s’embarrassait pas en répondant « qu’il ne sait pas s’il a tenté ou non un coup d’État et encore moins s’il avait des relations avec l’extrême-droite » alors que ces faits sont historiquement avérés. Mais il a sans ambages affirmé « Spinola a été un grand chef militaire, d’un courage exemplaire d’ailleurs. »
    Lorsqu’il était questionné sur ses liens privilégiés avec Frank CARLUCCI, ambassadeur des USA nommé juste après le 25 avril 1974 et haut fonctionnaire notoire de la CIA, il avait le culot de dire qu’il n’en savait rien : « Les attaques des communistes contre Carlucci ont été totalement inutiles. Quant à être ou pas de la CIA, je ne saurais le dire, cela ne m’a d’ailleurs jamais intéressé. » Des faits pas même contestés pourtant.

    C’est le même Soares qui n’hésitait pas à traiter, lors d’un meeting contre la Révolution à Lisbonne le 19 juillet 1975, la direction du Parti Communiste Portugais « d’irresponsables et de cercle de paranoïaques »  ainsi que les dirigeants de la grande centrale syndicale portugaise, la CGTP-Intersindical, d’être aussi un « repaire d’irresponsables que ne représentent pas le peuple portugais. » Lui aussi qui avouait que « lors du moment le plus difficile du Processus Révolutionnaire, Monsieur le Patriarche nous a aidés, j’ai d’ailleurs sollicité plusieurs audiences qu’il nous a accordés, certaines d’ailleurs secrètes. » Quand l’on sait quel a pu être le rôle contre la Révolution des Œillets de la hiérarchie catholique portugaise de l’époque, voilà qui se passe de commentaires.

    Il est vrai qu’il n’hésitait pas à se targuer des excellentes relations qu’il entretenait avec Manuel Fraga Iribarne, franquiste notoire ainsi qu’avec Adolfo Suarez, autre néo-franquiste notoire.


    Après avoir réussi à inverser le cours historique de la Révolution avec le Coup d’État du 25 Novembre 1975, il s’est méticuleusement investi dans la remise en cause de ses grandes conquêtes sociales comme la Réforme Agraire, les nationalisations et les droits des travailleurs notamment. Il aura été à ce titre le maître d’œuvre de l’adhésion du Portugal à la C.E.E., ancêtre de l’actuelle Union Européenne. Cela lui permettra, après une défaite aux législatives de 1985, d’être élu Président de la République en 1986 pour deux mandats successifs, sachant que le Président de la République au Portugal n’a pas le rôle de chef de l’exécutif qu’il a en France.

    Là encore quelques citations de l’intéressé s’imposent :

    « J’ai décidé de présenter ma candidature aux présidentielles en 1986, tout en ayant conscience d’avoir mené au gouvernement une politique impopulaire mais nécessaire, courant le risque de perdre les élections ! » 

    « Pour le Portugal, l’adhésion à la CEE représentait une option fondamentale vers un futur de progrès et de modernité. » 
    Les Portugais, confrontés à des politiques sociales de plus en plus dures et injustes justifiées soi-disant au nom de l’Union Européenne apprécieront sans aucun doute ces oracles lénifiants. Qu’il s’agisse des retraités obligés de survivre dans la misère, des jeunes contraints de s’expatrier pour essayer de trouver une planche de survie après s’être épuisés à force de contrats précaires, de tous les citoyens morts de n’avoir pu être pris en charge par un Service National de Santé sinistré malgré l’extrême dévouement de personnels pressés jusqu’au citron, de tous ceux qui se gèlent dans les établissements d’enseignement du pays depuis qu’ils ne sont plus chauffés, ils sont nombreux les Portugais à apprécier tout le sel, si tant est qu’il leur en reste pour agrémenter leur rata, de ces propos. 

    À propos justement de l’entrée dans l’Union Européenne, il ne dira rien sur la soumission aux logiques de marché du capital des forces politiques qu’il a mené, avec d’autres, pas un mot sur la responsabilité des dirigeants politiques, dont lui-même, dans cette évolution. Il gardera silence sur la complicité avérée de la social-démocratie et de la droite européenne dans ce processus d’éloignement des centres de décision des mécanismes de contrôle démocratique dont le rôle joué par Jean-Claude Juncker, actuel Président de la Commission Européenne pourtant mouillé jusqu’au cou dans le scandale LuxLeaks, n’est qu’une des tristes illustration.

    Alors, un peu de décence malgré tout ne saurait nuire dans ce cortège funèbre qui n’est pas obligé de virer au funeste.

    _ Pedro da Nóbrega _

    #Mario_Soares #Portugal #USA #OTAN #UNITA #Angola #CEE #UE #Union_Européenne

  • 5 Reasons Why Trump Will Win | MICHAEL MOORE
    http://michaelmoore.com/trumpwillwin

    Friends:

    I am sorry to be the bearer of bad news, but I gave it to you straight last summer when I told you that Donald Trump would be the Republican nominee for president. And now I have even more awful, depressing news for you: Donald J. Trump is going to win in November. This wretched, ignorant, dangerous part-time clown and full time sociopath is going to be our next president. President Trump. Go ahead and say the words, ‘cause you’ll be saying them for the next four years: “PRESIDENT TRUMP.”

    Never in my life have I wanted to be proven wrong more than I do right now.

  • TLAXCALA : L’optimisme et l’apocalypse
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=18415

    La plupart des personnes rationnelles ayant un minimum de connaissance scientifiques admettent que la situation est dramatique. Du changement climatique à l’extinction de masse des espèces, de l’élevage industriel aux violations des droits humains, les symptômes devraient être manifestes aux yeux de ceux qui sont assez courageux pour les garder ouverts. La plupart des gens reconnaîtront aussi que quelques décennies de plus de « business-as-usual » nous condamneraient à un futur apocalyptique.

    Étant donné notre répulsion commune pour la douleur, la misère et la mort – et à juste titre – ces prises de conscience devraient nous fournir suffisamment de motivation pour que nous mettions un terme immédiat et définitif à cette course au chaos, par tous les moyens nécessaires. Malheureusement, ce n’est manifestement pas le cas. Et non seulement nos mouvements écologistes actuels échouent à empêcher l’accélération de la vitesse de la destruction, mais à y regarder de plus près, il est clair que le business-as-usual continue tranquillement. Que se passe-t-il donc ? Nous avons les faits, des montagnes de preuves scientifiques avérées et les puissants outils de la raison et de la logique à notre disposition – mettre en place une stratégie efficace et permanente de sauvetage de la planète devrait être la partie facile.

    Notre premier problème est que la majorité de nos solutions et stratégies actuelles ne ciblent pas ni ne reconnaissent la cause radicale de nos problèmes – la civilisation industrielle. Si la cause profonde d’un problème n’est pas ciblée, tous ces efforts sont manifestement voués à l’échec, ou, au mieux, un palliatif.

    Notre second problème c’est que notre incapacité perpétuelle à reconnaitre et à mettre en place la seule solution réaliste que nous ayons ne relève ni de la raison ni de la logique, et est profondément ancrée dans la partie animale de nos cerveaux.

    • Il s’agit d’une déformation systématique de la vérité à chaque étape du processus psychologique ». En d’autres termes : nous manipulons la vérité afin de réduire notre responsabilité personnelle et de rationaliser l’inaction, condamnant ainsi nos réponses à rester inappropriées et ineffectives. Trivers souligne que « le système immunitaire psychologique ne cherche pas à réparer ce qui nous rend malheureux mais à le contextualiser, à le rationaliser, à le minimiser, et à mentir à ce sujet… L’automystification nous piège dans le système, nous offrant au mieux des gains temporaires tandis que nous échouons à régler les vrais problèmes. »

  • [Oaxaca / Mexique] Huit personnes ont été assassinées par la police fédéral lors d’une manifestation d’enseignants.https://paris-luttes.info/repression-a-oaxaca-mexique-15-6248 …
    https://twitter.com/AFA_Paris75/status/745662607793655808

    [Oaxaca / Mexique] Huit personnes ont été assassinées par la police fédéral lors d’une manifestation d’enseignants.https://paris-luttes.info/repression-a-oaxaca-mexique-15-6248

    • http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=18189

      Informaciones, imágenes, videos, audios y comentarios de Aristegui Noticias, teleSUR, Radio Zapatista y EZLN

      Los enfrentamientos entre maestros, simpatizantes del movimiento magisterial, policías y personas no identificadas, comenzaron después del desalojo de la carretera, el domingo 19 de junio por la mañana. El saldo: 12 muertos y más de un centenar de lesionados, más de 25 desaparecidos y 64 presos.

      Traduction en français disponible pour cet article (mais sans les vidéo sur la page).

  • Sharmine Narwani sur RT
    How narratives killed the Syrian people
    https://www.rt.com/op-edge/336934-syria-war-conflict-narrative

    According to the UN’s Independent International Commission of Inquiry on Syria, the combined death toll for Syrian government forces was 2,569 by March 2012, the first year of the conflict. At that time, the UN’s total casualty count for all victims of political violence in Syria was 5,000.
    These numbers paint an entirely different picture of events in Syria. This was decidedly not the conflict we were reading about in our headlines – if anything, the ‘parity’ in deaths on both sides even suggests that the government used ‘proportionate’ force in thwarting the violence.
    But Merhej and Dayoub’s deaths were ignored. Not a single Western media headline told their story – or that of the other dead soldiers. These deaths simply didn’t line up with the Western ‘narrative’ of the Arab uprisings and did not conform to the policy objectives of Western governments.
    For American policymakers, the “Arab Spring” provided a unique opportunity to unseat the governments of adversary states in the Middle East. Syria, the most important Arab member of the Iran-led ‘Resistance Axis,’ was target number one.
    To create regime-change in Syria, the themes of the “Arab Spring” needed to be employed opportunistically - and so Syrians needed to die.

  • TLAXCALA : Ni marche en avant, ni marche arrière<br><i>La Chine à l’ère des émeutes</i>
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=16933

    Si l’on ajoute les grèves, les blocus de routes et autres « incidents de masse » à la liste, les protestations chinoises surpassent régulièrement les tendances mondiales en ampleur et en gravité, surtout depuis que l’absence (ou l’épuisement) de recours juridiques tend à transformer ce qui pourrait être n’importe où ailleurs un piquet ou une protestation bénins en un soulèvement multi-usines risquant de détruire des millions de dollars de matériel. Pourtant, nous ne voyons pas souvent les avenues et les rues de Xintang comme nous voyons celles d’Athènes, jonchées de voitures brûlées tandis que la police antiémeutes avance et que des essaims d’émeutiers se dispersent à la faible lueur dorée d’une enseigne McDonalds. Au lieu de cela, les images d’Athènes brûlant sont opposées à celles des paysages étincelants de gratte-ciels des villes côtières chinoises, entrecoupées de graphiques de productivité, de rentabilité et de progrès tous à la hausse.

  • TLAXCALA : Fer de lance du saccage capitaliste de l’agriculture africaine <br><i> Le Big Magic Circus de la Fondation Bill & Melinda Gates</i>
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=17125

    L’analyse de Global Justice Now des programmes de la FBMG montre que les cadres supérieurs de la fondation sont majoritairement issus des grandes entreprises US. Par conséquent, la question est la suivante : quels sont les intérêts défendus — ceux du capitalisme US ou ceux des gens ordinaires épris de justice sociale et économique plutôt que de charité ?

    Selon le rapport, la stratégie de la fondation vise à renforcer le rôle des compagnies multinationales dans la santé et l’agriculture mondiales particulièrement, bien que ces entreprises soient largement responsables de la pauvreté et de l’injustice qui tourmentent déjà les pays du Sud.

    Il conclut que les programmes de la fondation suivent une stratégie idéologique particulière qui fait la promotion de politiques économiques néolibérales, de la mondialisation capitaliste, de la technologie que cela amène (comme les OGM) et d’une vision dépassée de la centralité de l’aide dans « l’assistance » aux pauvres.

  • TLAXCALA : <i>À peine j’ouvre les yeux</i> : un film tunisien contre l’amnésie et la nostalgie
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=17095

    En ces jours de 5ème anniversaire de la fuite du général Ben Ali, le seul évènement digne d’être mentionné, avant l’explosion de colère de la jeunesse de "l’autre Tunisie" à partir du 17 janvier, était la première tunisienne du premier long métrage de Leyla Bouzid À peine j’ouvre les yeux, projeté dans la capitale et les principales villes du pays depuis le 13 janvier 2016.

    Pour son premier long métrage, la jeune réalisatrice 31 ans a réalisé un coup de maître, digne des récompenses décernées lors des dernières Journées cinématographiques de Carthage et dans une série de festivals. Le titre du film, À peine j’ouvre les yeux (Ala halet aini), est celui de sa chanson phare*, chanté par la protagoniste Baya Medhaffar, Farah dans le film.

    Nous sommes dans l’été 2010, dans l’attente des résultats du Bac Farah, 18 ans va l’obtenir avec mention. Sa mère veut quelle étudie la médecine. Farah n’est pas sur la même planète : elle, son truc, c’est la musique qu’elle pratique au sein du groupe Joujma, dont le leader Borhène est son premier amour.

    Le groupe se produit dans des bars de Tunis et banlieue, ou les buveurs de bière apprécient son rock mezzoued aux textes subversifs. Hayet, la maman, interprétée par la chanteuse et graphiste Ghalia Ben Ali dans son premier grand rôle à l’écran, n’est pas d’accord avec le chemin emprunté par Farah, qui provoque en elle une angoisse justifiée.

    La suite des événements donnera raison à son inquiétude, mais elle finira par suivre la voie tracée par sa fille dans ce que la réalisatrice appelle une « transmission inversée ».

    Et le film est programmé au cinéma « les 400 coups » à Angers.

    http://www.angers.maville.com/cinema/cinemam_film_-a-peine-j-ouvre-les-yeux_film-200043893_cine.Htm

    • dans l’article ci-dessus vous entendrez la chanson qui donne son titre au film, À PEINE J’OUVRE LES YEUX, Texte de Ghassen Amami

      Quand je vois ce monde
      de portes fermées,
      je m’enivre et ferme les yeux.
      Alors à chaque fois,
      une fille m’apparaît.
      Parfois, elle semble être la même,
      finalement, c’en est une autre.

      Dans mon esprit,
      son image est mouvante :
      Un œil fleuri et un autre fané,
      bleus ciel,
      qui virent au vert à la lumière,
      noirs, noisettes, colériques,
      rayonnants, souriants…

      A peine j’ouvre les yeux,
      je vois les gens privés
      de travail, de bouffe,
      et d’une vie hors de leur quartier.
      Méprisés, dépités,
      dans la merde jusqu’au cou,
      ils respirent par leurs semelles.

      A peine j’ouvre les yeux,
      je vois des gens qui s’exilent,
      traversant l’immensité de la mer,
      en pèlerinage vers la mort.
      De la galère du pays,
      les têtes perdent l’esprit,
      cherchant une galère nouvelle,
      que celles déjà vues.

      A peine j’ouvre les yeux,
      je vois des gens éteints,
      coincés dans la sueur,
      leurs larmes sont salées,
      leur sang est volé
      et leurs rêves délavés.
      Sur leur dos,
      on construit des châteaux.

      bande annonce :
      https://www.youtube.com/watch?v=KErD9efdTE8

      sur le modèle des films djeuns, une « révolte existentielle » d’enfants de la petite bourgeoisie de Tunis, avec de rares excursions (café pour hommes, la balance du groupe) hors de ce milieu ; not so bad.

      en contrepoint, un doc dans un bled paumé, Mezzouna, après la chute (2014)
      http://www.dailymotion.com/video/x2cbjy5_47-mezzouna-apres-la-chute-2014_shortfilms

      http://www.dailymotion.com/video/x2cbk8i_47-mezzouna-apres-la-chute-2014_shortfilms

  • TLAXCALA : Le pacifisme comme pathologie<br><i>Préface à l’édition 2007 du livre de Ward Churchill, « Pacifism as a Pathology »(1986)</i>
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=16894

    Ce livre extraordinairement important plonge au cœur d’une des principales raisons pour lesquelles les mouvements cherchant à faire advenir la justice sociale et environnementale échouent. La question fondamentale est ici : la violence peut-elle être un outil acceptable pour contribuer à mettre en place du changement social ? Il s’agit peut-être de la plus importante des questions de notre époque, et pourtant, bien souvent, les discussions à son sujet tournent autour de clichés et d’une sorte de pensée magique : comme si, d’une certaine façon, si nous étions tous assez bons et gentils, l’État cesserait d’utiliser sa violence pour nous exploiter tous. J’aimerais que cela soit vrai. Mais, bien évidemment, ça ne l’est pas.

    Il s’agit d’un livre nécessaire, et plus encore à chaque jour qui passe. Nous sommes vraiment le dos au mur. La culture dominante est en train de tuer la planète. 90% des grands poissons des océans ont disparu. Les forêts amazoniennes pourraient entrer en phase de déclin irréversible dans l’année. Tous les cours d’eau des USA sont contaminés par des carcinogènes. Cela ne devrait pas nous surprendre, étant donné que le lait maternel de la totalité des mères de la planète — humaines et non-humaines — est contaminé par des carcinogènes. Le réchauffement climatique s’accélère, et avec lui la possibilité réelle de rendre cette planète inhabitable pour l’essentiel, et la réponse de ceux au pouvoir est de nous dire que ce mode de vie — ce mode de vie qui détruit la planète, qui commet des génocides contre chacune des cultures indigènes qu’il rencontre, qui dégrade et appauvrit la vaste majorité des humains, qui, véritablement, est basé sur et dépend de chacune de ces choses — n’est pas négociable.

    En même temps, les efforts de ceux d’entre nous qui combattent le système sont insuffisants. C’est manifeste, sinon nous ne serions pas en train de perdre. Les taux de déforestation ne seraient pas en train de continuer à s’accélérer, les océans ne continueraient pas à être assassinés, les peuples indigènes à être massacrés ou expulsés de leurs terres.

    Qu’allons-nous faire ? Avec la planète entière en jeu, il est plus que temps que nous mettions toutes nos options sur la table.

    Il s’agit d’un livre nécessaire, et plus encore à chaque jour qui passe.

    #résistance #non-violence #pacifisme #violence_d'état

    • deux jour plus tard parait un article un peu plus complet sur http://partage-le.com/2015/12/le-pacifisme-comme-pathologie-par-derrick-jensen :

      Mais je vais vous raconter quelque chose de très important : les Juifs ayant participé à l’insurrection du Ghetto de Varsovie, y compris ceux qui se sont lancés dans ce qu’ils pensaient être des missions suicide, ont eu un taux de survie plus élevé que ceux qui se sont pliés. N’oubliez jamais ça.

      La seule solution pour sortir d’une double contrainte, c’est de la briser. N’oubliez jamais ça non plus.

      J’ai repris contact, récemment, avec un vieil ami. Durant les années qui se sont écoulées depuis notre dernière rencontre, il est, apparemment, devenu pacifiste. Il dit qu’il pense possible d’atteindre n’importe qui à l’aide d’un argument suffisamment convaincant.

      « Ted Bundy ? », ai-je demandé.

      « Il est mort »

      « Lorsqu’il était en vie »

      « Okay, j’imagine que non ».

      « Hitler ? » Il est resté silencieux.

      J’ai dit : « Gandhi a essayé. Il lui a écrit une lettre en lui demandant de bien vouloir cesser ce qu’il faisait. Il a été évidemment surpris que Hitler ne l’ait pas écouté ».

      « Je pense toujours », dit-il, « que dans la plupart des cas, vous pouvez parvenir à une sorte d’entente avec les gens ».

      « Bien sûr », ai-je répondu. « La plupart des gens. Mais, si quelqu’un veut ce que tu as, et que cet individu est prêt à tout pour l’obtenir ? » Je pensais aux mots de Red Cloud, Indien Oglala, qui parlait de l’insatiabilité et du comportement abusif des membres de la culture dominante : « Ils nous ont fait des promesses, plus que je ne puis m’en souvenir. Mais n’en ont tenu qu’une. Ils ont promis de prendre notre terre, et ils l’ont prise ».

    • @val_k : Le passage que tu cites fait-il partie des compléments trouvés sur l’article du site « partage-le » ? Je te pose cette question car le passage existe également sur la page de « tlaxcala ».

      Sinon j’ai bien apprécié la vidéo avec Chris Hedges (la pathologie des super-riches).

  • Chris Hedges: Zero Point of Systemic Collapse | Adbusters
    https://www.adbusters.org/magazine/88/chris-hedges.html

    We stand on the cusp of one of the bleakest periods in human history when the bright lights of a civilization blink out and we will descend for decades, if not centuries, into barbarity. The elites have successfully convinced us that we no longer have the capacity to understand the revealed truths presented before us or to fight back against the chaos caused by economic and environmental catastrophe. As long as the mass of bewildered and frightened people, fed images that permit them to perpetually hallucinate, exist in this state of barbarism, they may periodically strike out with a blind fury against increased state repression, widespread poverty and food shortages. But they will lack the ability and self-confidence to challenge in big and small ways the structures of control. The fantasy of widespread popular revolts and mass movements breaking the hegemony of the corporate state is just that – a fantasy.

    #global_systemic_collapse #it_has_begun