Pourtant, depuis la victoire des travaillistes aux élections générales de 2013, plusieurs lois progressistes ont été votées. En 2014, l’union civile pour tous ouvre l’adoption aux homosexuels. L’année suivante, un texte autorise l’autodétermination de genre et la création d’un genre X. En 2016, Malte devient le seul État européen à criminaliser les thérapies « de conversion » ou de « guérison » pour les gays. Et, depuis juillet, le mariage pour tous est possible.
À la différence de nombreux autres pays européens, à Malte, ces dernières années, il n’y a pas eu une seule voix au Parlement s’élevant contre les droits LGBT
Silvian Agius, directeur des droits de l’homme et intégration au ministère du dialogue social et des libertés civiles.
Outre Drachma, des groupes d’intérêts LGBT se sont formés dans les années 2000 pour faire valoir efficacement leurs droits. « C’est un petit pays et tu as un bon accès aux politiciens. Si tu veux un rendez-vous, tu envoies un mail et tu l’obtiens dans la plupart des cas, commente Gabi Calleja, coordinatrice du Malta gay rights movement, association de référence. On a presque obtenu tous les droits ». La procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples lesbiens et les femmes célibataires n’est cependant pas légale, tout comme la gestation pour autrui (GPA).
Cette cohabitation entre esprit gay-friendly et mentalités patriarcales en matière de droits des femmes à disposer de leur corps semble paradoxale. Elle se comprend en partie par la place accordée à l’enfant. Mais aussi, comme le rappelle Silvian Agius, parce que « les associations de femmes n’ont jamais réclamé l’avortement comme un droit des femmes. Pour elles, c’est un crime ».