Bosnie : à pied, en taxi ou en bus, les migrants n’ont plus le droit de se déplacer

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    Dans le nord de la Bosnie, sur la route migratoire des Balkans, les exilés sont depuis le 19 août sous le coup d’une interdiction de circuler, contraints de se cacher de la police et de milices qui se sont formées pour les chasser. Le gouvernement local invoque de nombreuses contaminations au coronavirus parmi les migrants. Amnesty international dénonce une mesure « discriminatoire » et « dangereuse ». Impossible de continuer leur route vers l’Europe ni même de sortir de leurs squats et autres refuges de fortune : depuis un peu plus d’une semaine, les migrants se trouvant dans le nord de la Bosnie dans l’attente de pénétrer dans l’Union européenne (UE) sont dans l’impasse. Les autorités locales du canton d’Una-Sana, frontalier avec la Croatie, membre de l’UE, ont imposé d’importantes restrictions de mouvements aux quelques milliers de migrants sans-abri de cette région. Il leur est désormais interdit de se déplacer à pied, en taxi et même via les transports en commun. Cette décision radicale, Nermina Cemalovic, ministre de la Santé d’Una-Sana, la justifie par le nombre grandissant, dit-elle, de migrants contaminés par le coronavirus dans le canton. « Nous ne pouvons pas les contrôler, ils se déplacent par dizaines. Ils ne suivent aucune règle et nous nous devons de protéger nos concitoyens », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse lundi 24 août. « Si nous les mettons tous dans les camps, il va y avoir une explosion du nombre de contaminations. Et si nous les laissons dehors, ils vont entrer en contact avec les habitants et les mettre en danger », a-t-elle ajouté sans fournir de solution. Contraints de se cacher, les migrants, eux, attendent un revirement de situation dans la peur ou bien tentent de traverser la frontière par eux-mêmes, se heurtant à de violents refoulements des autorités croates. Selon Amnesty international, la police locale d’Una-Sana n’hésite pas non plus à organiser des descentes dans des squats ou des habitations privées où seraient logés des migrants afin de les expulser de force, sans proposition d’hébergement. Ceux se trouvant dans les camps de migrants du canton sont aussi bloqués, ne pouvant pas se déplacer librement à l’extérieur sans risquer d’être interpellés

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