Couvre-feu élargi ou confinements locaux… le gouvernement devra durcir les restrictions face à l’ampleur de la pandémie
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La deuxième vague de Covid-19 ne circule plus à bas bruit, comme lors de la rentrée, mais dans un vacarme que l’exécutif ne peut plus ignorer. Un conseil de défense sanitaire aura lieu mardi « pour poser un diagnostic sur la situation », selon l’Elysée, et les mesures seront arbitrées, mercredi.
L’heure des choix sonne à nouveau pour Emmanuel Macron. L’épidémie due au coronavirus ne circule plus à bas bruit, comme lors de la rentrée, mais dans un vacarme que l’exécutif ne peut se permettre d’ignorer. Lundi 26 octobre, plus de 26 000 nouveaux cas de Covid-19 ont été officiellement diagnostiqués en vingt-quatre heures.
En réalité, l’augmentation quotidienne du nombre de contaminations se situerait « autour de 100 000 par jour », selon le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy. « On est dans une situation difficile, voire critique, a alerté l’infectiologue, lundi matin, sur RTL. On avait prévu qu’il y aurait cette deuxième vague, mais nous sommes nous-mêmes surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis dix jours. » Et qui implique une possible embolie des services de réanimation dans les hôpitaux. L’écueil que le gouvernement cherche à tout prix à éviter.
« Les mesures prises jusqu’à présent ne sont pas suffisantes », juge un dirigeant de la majorité. Il va donc falloir sévir, estime-t-on au sommet de l’Etat, et tenter de faire accepter à la population de nouvelles restrictions sur ses libertés. Pour réussir la manœuvre, Emmanuel Macron veut procéder en deux temps. Un conseil de défense sanitaire devait se réunir à l’Elysée, mardi matin, « pour poser un diagnostic sur la situation », selon l’entourage du président de la République. Un point est notamment prévu sur l’efficacité des mesures de couvre-feu instaurées depuis le 17 octobre, qui concernent aujourd’hui près de deux tiers des Français.
Le premier ministre, Jean Castex, a ensuite convié dans l’après-midi les dirigeants de partis politiques et de groupes parlementaires de tous bords à venir échanger avec lui à Matignon. Un rendez-vous similaire est prévu dans la foulée avec les partenaires sociaux. Une manière de « recueillir les retours » éventuels des uns et des autres, explique-t-on au sein du gouvernement, et de préparer l’atterrissage des mesures qui seront arbitrées, mercredi matin, lors d’un nouveau conseil de défense sanitaire.