Derrière le coup de com’ du rachat par EDF des turbines de Belfort, la filière nucléaire en crise

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  • Derrière le coup de com’ du rachat par EDF des turbines de Belfort, la filière nucléaire en crise
    Marc Endeweld , 09 Févr 2022,
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/derriere-le-coup-de-com-du-rachat-par-edf-des-turbines-de-belfort-la-filie

    (...) Le rachat d’Arabelle, pas si cher pour EDF ?

    C’est dire si dans les couloirs du pouvoir et d’EDF, la tension est à son comble depuis quelques jours. Ces dernières heures, le gouvernement et l’Elysée ont d’ailleurs « ambiancé » la presse en organisant quelques fuites d’informations. On apprend ainsi que le coût d’acquisition auprès de GE se porterait finalement à 273 millions de dollars pour l’électricien national. Une manière de minimiser la portée financière de l’opération pour EDF au moment où le groupe public affronte de nombreuses difficultés économiques. Et surtout, le président est attendu dans la journée de demain sur le site industriel de Belfort pour faire des annonces sur le dossier de l’énergie et du nucléaire. Selon son entourage, Emmanuel Macron prendra alors « son risque » et sera « culotté ». EDF et le nucléaire valent-ils une partie de poker ?
    L’accord entre EDF et GE pas encore bouclé...

    Car en réalité, derrière cette opération de communication, les choses sont plus complexes et encore loin d’être totalement fixées. Alors que Jean-Bernard Lévy a convoqué dans l’urgence un conseil d’administration lundi soir au sujet de cet éventuel rachat, La Tribune apprend qu’en l’état des discussions, rien n’est encore signé à cette heure, et qu’il s’agirait a minima de la signature d’un MOU (Memorandum of Understanding), bref d’un modeste protocole d’accord inaugurant l’ouverture de négociations plus précises entre EDF et GE. Cela explique d’ailleurs qu’EDF garde pour l’instant le silence sur le dossier, « car on attend d’avoir la certitude de s’être mis d’accord avec GE », confie un haut cadre du groupe.

    « On est pris dans une affaire d’État », nous déplore une source syndicale. « Sur le papier, c’est pourtant une petite opération. Rappelons tout de même que dans le passé, Framatome avait été en négociation directe avec GE pour récupérer l’ensemble des activités nucléaires de GE. Sur le plan industriel, ça aurait eu une autre gueule ! Là, on est sur tout autre périmètre, mais c’est avant tout un dossier politique, géré directement par l’Elysée », estime un ancien d’Alstom et d’Areva. (...)