Le cas choquant d’une victime d’agression à qui l’on a refusé une intervention chirurgicale vitale parce qu’elle avait demandé un personnel non mixte. | TRADFEM
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Dans Trauma and Recovery, la psychiatre Judith Herman fait la distinction entre les événements traumatiques qui sont des « catastrophes naturelles ou des « actes de Dieu » » et ceux qui sont « d’origine humaine ». Dans le premier cas, écrit-elle, « les personnes qui en sont témoins sympathisent volontiers avec la victime ».
Dans le second cas, la situation est plus complexe. Ici, prendre parti pour la victime n’est pas une réaction aussi naturelle. Après tout, souligne Herman, « tout ce que l’agresseur demande, c’est que le spectateur n’intervienne pas ». Il fait appel au désir universel de « ne pas voir, ne pas entendre, et ne pas faire état d’un tort ». En revanche, la victime « demande au spectateur de partager le fardeau de la douleur. La victime exige l’action, l’engagement et le souvenir ».
Les victimes sont des personnes difficiles. Elles perturbent les récits sereins que nous nous racontons sur le monde dans lequel nous vivons et sur les gens que nous connaissons. Elles tirent sur des fils qui sont censés rester intouchés.
Cela n’est nulle part plus vrai que dans le cas des victimes de violences sexuelles masculines. Le viol, l’exploitation sexuelle et la molestation d’enfants ne sont pas des phénomènes rares ; leur occurrence ne se limite pas à des communautés spécifiques aux failles idéologiques connues.