Japon : le Premier ministre évacué après une explosion lors d’un discours

/japon-le-premier-ministre-evacue-apres-

  • Shinzō Abe : histoire longue | Wikipédia | 15.04.23

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Shinzō_Abe

    Shinzō Abe : histoire longue néolibérale nippone

    Au début était le Conseil pour la nouvelle politique (清和政策研究会, Seiwa Seisaku Kenkyūkai) ou Seiwakai (清和会), connu pour sa volonté de réformer le fonctionnement interne du parti pour le rendre plus démocratique et moins dépendant des luttes d’influence entre chefs de faction, pour sa recherche d’une déréglementation administrative et économique et pour son attachement à l’alliance nippo-américaine.
    [...]
    victoire aux législatives de 2003 de la coalition au pouvoir, avec 275 sièges sur 480 dont 237 pour le PLD ; Abe préside à l’absorption par le LPD du Nouveau Parti conservateur. Ce dernier, partisan d’une « révolution conservatrice » sur le modèle de l’action de Margaret Thatcher, de Ronald Reagan voire de George W. Bush, allié depuis sa création en 2002 avec les libéraux-démocrates, apporte ainsi ses 4 députés au parti, lui permettant de regagner à lui seul la majorité absolue.
    [...]
    Mais il doit surtout gérer la fronde de l’opposition à la Diète concernant la réforme des retraites préparée par le gouvernement, ainsi que le scandale touchant justement au même moment les retraites de plusieurs personnalités politiques de la majorité. [...] ce qui rend le parti impopulaire [en 2004].
    [...]
    Abe succéde le 26 septembre 2006 à Jun’ichirō Koizumi au Kantei [et] devient le deuxième Premier ministre le plus jeune de l’histoire du pays après Fumimaro Konoe ainsi que l’un des plus nationalistes, bénéficiant d’une opinion publique très positive.

    Moins d’un an plus tard, cette popularité s’est effondrée (moins de 30 % de la population japonaise soutient ses actions) et Abe annonce son intention de démissionner du poste de Premier ministre le 12 septembre 2007. Parmi les raisons de cette impopularité, Abe s’est entouré principalement de ministres issus de sa « coterie personnelle », cinq d’entre eux ont dû démissionner pour malversations et l’un s’est suicidé. Il a délaissé la question du dysfonctionnement du système des retraites qui menace des millions de Japonais pour privilégier d’autres points de son programme et est confronté à l’échec du PLD lors du renouvellement de la moitié de la Chambre des conseillers de juillet et à l’impossibilité de prolonger une loi antiterroriste qui autorisait la force navale japonaise à ravitailler les navires militaires des États-Unis opérant en Afghanistan. Abe quitte la présidence du Parti libéral-démocrate.

    Le lendemain de son annonce, Abe est admis dans un hôpital de Tokyo. Il démissionne le 25 septembre 2007.
    [...]
    réélu en 2012
    [...]
    Entre 2010 et 2016, le Japon chute de la 11e à la 72e place dans les classements annuels établis par Reporters sans frontières en matière de libertés accordées à la presse. Cette situation s’expliquerait notamment par un autoritarisme accru des autorités depuis le retour au pouvoir de Shinzō Abe : selon le Guardian, plusieurs journalistes auraient perdu leur emploi pour avoir critiqué la politique du gouvernement ; de nombreux manuels scolaires auraient également été censurés s’ils ne correspondaient pas à la vision de l’histoire promue par les autorités. Le vice-Premier ministre, Tarō Asō, avait par ailleurs estimé nécessaire de s’inspirer des nationaux-socialistes dans la façon de modifier la Constitution jusqu’à la rendre fidèle aux valeurs soutenues par le régime.
    [...]
    Au cours d’un sommet de 2013, Shinzō Abe et François Hollande sont convenus de coopérer davantage pour promouvoir leurs technologies nucléaires. Dans le même temps, le groupe français Areva a conclu des accords avec plusieurs firmes japonaises pour œuvrer conjointement à diverses étapes du cycle nucléaire.
    [...]
    Son quatrième gouvernement, constitué en juillet 2019, comprend plusieurs personnalités issues de l’organisation nationaliste Nippon Kaigi, « un puissant lobby d’extrême droite », selon L’Humanité, et « qui prône la révision des livres scolaires et de la Constitution pacifiste, mais également un retour au statut divin de l’empereur ». Parmi eux, Koichi Hagiuda, connu pour ses positions révisionnistes, est nommé à l’Éducation.
    [...]
    Il doit faire face aux scandale Moritomo Gakuen : ce groupe, engagé dans la promotion d’un enseignement « réaffirmant le caractère impérial du Japon », a bénéficié en 2017, grâce à l’intervention de hauts fonctionnaires agissant peut-être sur ordre de Shinzō Abe, d’un rabais de 85 % pour l’acquisition d’un terrain public afin d’y construire une nouvelle école. Les dirigeants de Moritomo sont proches d’Akie Abe, l’épouse du Premier ministre, qui avait été nommée proviseure honoraire du futur établissement.

    Le 20 novembre 2019, Shinzō Abe bat le record de longévité de Katsura Tarō pour un Premier ministre japonais en exercice avec 2 887 jours au pouvoir.
    [...]
    le 28 août 2020 il annonce sa démission prochaine pour raisons de santé ; effective le 14 septembre.
    [...]
    Abe est assassiné le 8 juillet 2022 par Tetsuya Yamagami (山上 徹也, Yamagami Tetsuya), un homme âgé de 41 ans et ancien membre de la Force maritime d’autodéfense japonaise, qui lui tire deux fois dans le dos avec un fusil de fabrication artisanale.
    [...]
    Le tireur est immédiatement arrêté. Il aurait déclaré être « insatisfait par l’ancien Premier ministre » et avoir eu « l’intention de le tuer ».
    [...]
    émotion internationale ; au Japon, débat intense sur les liens entre la classe politique et la secte Moon, l’assassin revendiquant s’être attaqué à Abe en raison de ses rapports avec celle-ci.

    _