Les cagnottes en ligne, miroirs de nos émotions collectives
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« Aux Etats-Unis, lancer une cagnotte, c’est devenu un réflexe quasi automatique, quand une famille a des frais médicaux importants à payer. La régulation ne se fait pas entre l’Etat et des acteurs privés, mais entre les individus et les plates-formes, loin des politiques publiques », commente Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nantes. Pour le maître de conférences, « cela contribue à installer un “mercy market”, ou marché de la pitié. Les malades sont dans l’obligation d’apprendre à attiser la pitié en ligne ».
Pour toutes les cagnottes, des anniversaires de mariage au soutien aux policiers en colère, les hébergeurs retiennent toujours une commission, entre 1,5 % et 6 %, selon les plates-formes et les montants récoltés. Quelle que soit la cause soutenue, Olivier Ertzscheid y voit d’abord « une politique d’acteurs du numérique qui ont intérêt à monétiser l’ensemble de nos activités sociales, en captant une marge au passage ». La générosité des uns peut rapporter gros à d’autres.