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  • Quand la justice censure un opéra de Bernanos et Poulenc | Slate.fr

    http://www.slate.fr/story/108731/justice-censure-bernanos-poulenc-dialogues-carmelites

    Au tribunal, les « Dialogues des Carmélites », c’est motus et bouche cousue.

    Il arrive parfois qu’une décision de justice fasse sourire d’abord, grimacer ensuite. Qu’apprend-on ? La cour d’appel de Paris interdit une mise en scène de Dialogues des Carmélites, au motif qu’elle ne plaît pas aux ayants droit des auteurs, tous deux décédés depuis belle lurette. On pouffe. Malheureusement, c’est plus sérieux qu’il n’y paraît.

    Pour qui ignore ce Dialogues des Carmélites, écrit par Bernanos, à partir de faits réels, et sublimé en musique par Poulenc, un bref résumé s’impose.

    et ce passage important (je suis particulièrement sensible à ce thème - « dénaturer » une oeuvre ou une création - qui mérite réflexion et débat. Que ce soit en musique, au théâtre, en peinture, ou en... cartographie). Pour ce qui concerne cette oeuvre, je ne sais pas puisque je ne la connais pas et je n’ai pas d’opinion, je me contente de simplement signaler, mais je me promets de regarder la pièce !

    J’imagine que 99,99% des lecteurs à ce stade de l’article se disent : « Ah ? Bon. Merci Slate, on s’en fiche en fait. » Et ne voient dans ce choix de mise en scène qu’une idée parmi d’autres, un ratage peut-être, même pas une provocation. Ils ont raison : on a vu bien mieux, ou bien pire c’est selon.

    Ce n’est pas l’avis de ceux qui sont aujourd’hui les héritiers moraux des créateurs (parfois sans aucun lien de parenté…), qui ont estimé que « cette mise en scène transformait profondément la fin de l’œuvre et la dénaturait ». Ils ont porté plainte (mais oui) et ont été logiquement déboutés par le tribunal de grande instance de Paris en mars 2014. Les juges évoquant une scène finale « audacieuse en ce qu’elle ne tient pas compte des faits historiques » mais sans constituer « pour autant une dénaturation ». La messe était dite, en quelque sorte.

    C’est le principe du spectacle vivant. C’est du théâtre. Pas un musée

    Les « héritiers » ont fait appel. Hélas, la cour d’appel de Paris leur a donné raison le 13 octobre. On ne commente pas une décision de justice, paraît-il. Cette décision est un tel monument de bêtise qu’elle ne mérite en effet que des sarcasmes.

    #art #théâtre #poulenc #bernanos #ayants_droit