uelques réflexions sur les cartes (géographiques) choroplèthes
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Dans son ouvrage Des forces productives et commerciales de la France (1827), le polytechnicien Dupin commente :
« La noirceur des teintes correspond à la grandeur des nombres placés au-dessous du nom de chaque département. Cette teinte et ce nombre indiquent combien il faut de personnes pour fournir un enfant mâle aux écoles. Ainsi le département de la Moselle compte un élève par dix habitants, et celui de la Haute-Loire un par 268. »
Son contemporain, l’ingénieur Charles-Joseph Minard, définit en 1862 dans ses Tableaux graphiques et cartes figuratives les règles auxquelles il faut se plier pour rendre un graphique ou une carte compréhensibles. Il est par ailleurs l’auteur de dizaines de représentations graphiques, de cartes, de diagrammes qui font encore référence aujourd’hui. Comme le rappelle Sandra Rendgen sur Visions carto, il a « conceptualisé il y a cent cinquante ans les bases d’une sémiologie graphique dont les principes sont toujours valides aujourd’hui ».
Plus tard, en 1938, c’est l’épistémologue – ou historien de la géographie – John Kirtland Wright qui utilisera le premier le terme de « choroplèthe » pour désigner les cartes à échelle de couleurs, en alliant les mots grecs « zone » et « multiple ». Dans l’Hexagone, l’usage était plutôt d’utiliser le terme générique « cartogramme » à teintes dégradées.