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  • Alep écrasée sous les bombes - MIGREUROP
    http://www.migreurop.org/article2670.html

    Alors que les habitant.e.s de la région d’Alep sont contraints à l’exode sous un tapis de bombes, les chancelleries européennes ont pour principale préoccupation de les cantonner au plus loin de leurs frontières. Elles s’en remettent pour cela à la Turquie, pourtant partie prenante du champ de bataille géopolitique qu’est devenue la Syrie. Pendant que des dizaines de milliers de réfugié.e.s s’agglutinent aux frontières turques, Recep Erdogan négocie avec une Europe aux abois une reconnaissance comme « pays sûr » (ce qui permettrait à la Grèce et aux autres Etats membres s’y renvoyer des éxilé.e.s ayant transité par la Turquie), des milliards d’aides financières et l’assentiment tacite à la répression sanglante qu’il mène contre son opposition politique, notamment kurde [1] .

    Il y a quelques mois encore, devant le calvaire vécu par les réfugié.e.s syriens tentant de faire valoir leurs droits, l’Union européenne et les États-membres pratiquaient la politique des « larmes de crocodiles ». Mais à l’émotion mondiale suscitée par les photos d’Aylan Kurdi au mois de septembre dernier ont immédiatement succédé les négociations visant à empêcher les Syrien.ne.s d’approcher des frontières européennes. Depuis, des centaines d’enfants et d’adultes sont morts dans l’indifférence en mer Égée, dans un bras de mer livré aux passeurs dont les profits sont indexés sur les atteintes à la convention de Genève et à la libre-circulation des demandeurs d’asile.