/2016

J’en ai, mais c’est plutôt négatif. J’avoue que sa grande défense des travailleurs sociaux, le fait qu’elle ne cite pas son ancien employeur (EMA, le centre de tri des mineurs isolés à Lille), c’est-à-dire, à mon avis, qu’elle ne prenne pas de risque pour changer cette situation de merde, qu’elle soit présentée dans la presse comme « la voix des exilés » ou quelqu’un qui a passé 365 jours « à leurs côtés » (et non pas : « à les mettre à la rue »), m’a foutu assez les boules pour que je lui envoie un mail incendiaire. Nous en sommes donc là.

Je ne comprends pas du tout ce que son témoignage apporte. Elle est dans une logique de dénonciation des dysfonctionnements... elle n’a pas encore compris que ça fonctionne très bien justement...

J’ai feuilleté le bouquin à la librairie et j’ai vu qu’à la fin, elle le dédie aux travailleurs sociaux « ne lachez rien » dit-elle, alors que moi j’aurais plutôt envie de leur dire « mais lâchez-tout bordel ». On parle de gens qui envoie les gars à la PAF pratiquement tout les jours....

Le bouquin de Rozen, pour moi, c’est de la contrition, de la mauvaise conscience, une grosse dose de miel (kess qu’ils sont courageux ces migrants) et un engagement très irréel, hors-sol.

#Rozenn_Le_Berre, #De_rêves_et_de_papiers

(cc @mona )

Par contre si tu veux des nouvelles des #olieux il y a ça et c’est super bien :

L’émission du collectif des Olieux du lundi 20 février de 15 à 16h sur Radio Campus Lille, 106.6 FM. Une émission en grande partie consacrée à 2 lanceuses d’alerte sur les conditions de (non)accueil des mineurs isolés étrangers. Au programme :

– Présentation du collectif et de l’émission
– Discours d’Adeline, championne d’Europe de boxe, à la mairie de Lille. Magnifique crochet du gauche au gratin en refusant la médaille de la ville en raison de leur mépris des jeunes mineurs isolés des Olieux.
– Empêché de s’exprimer à la mairie, Hadj prend la parole sur Campus
– Interview d’Adeline
– Interview téléphonique d’Ibtissam Bouchaara. Éducatrice à Châlons-en-Champagne, elle dénonce publiquement la maltraitance par le département de la Marne des mineurs isolés étrangers

Bonne écoute. Fête tourner !

►http://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/2017-02-20/15h.mp3

bon, à la réflexion, peut-être que j’y vais un peu fort, en tout cas, je n’ai pas encore vraiment les bon arguments d’analyses pour exprimer ce qui me pose problème avec ce texte... à suivre

cf aussi : ▻https://seenthis.net/messages/511812

▻http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-15.07.2016-ITEMA_21032446-2.mp3

Une vieille chanson disait « nous ne sommes rien, soyons tout », ce que raconte ces suicides meurtriers c’est plutôt « je n’étais personne, me voila quelqu’un ». Avec ou sans (1/4 d’heure de) gloire. Oui, l’anonymisation serait un contre feu puisqu’elle renverrait l’individu (cette base supposée de nos sociétés) à la réalité de son insignifiance antérieure,

Il n’en reste pas moins que :

▻https://seenthis.net/recherche?recherche=nanterre+la+folie

Durkheim analysait ainsi le phénomène en 1895 : « il doit y avoir une autre forme, plus moderne, du suicide, susceptible également de se combiner avec l’homicide. (...) L’état d’exacerbation où se trouve alors l’individu est tel que, pour se soulager, il lui faut deux victimes. Voilà pourquoi, aujourd’hui, un certain parallélisme entre le développement de l’homicide et celui du suicide se rencontre surtout dans les grands centres et dans les régions de civilisation intense. C’est que l’anomie y est à l’état aigu ».

#anomie

je vois que l’anomie est un

genre de mollusques vivants ou fossiles, à deux valves inégales, et voisins de l’huître

(bon ok :)

Contestation de la société, soit par refus de toute société, soit par désir de la réformer

Terme proposé par Durkheim au début du xxesiècle pour caractériser la conduite délinquante ou criminelle. Dans ce sens, on dit aujourd’hui dissocialité ou asocialité. Le terme implique le rejet de toute règle sociale

#νομος

R. Liogier va dans le même sens que Benslama :

« L’EI est en train de devenir un cybercalifat » - Libération
▻http://www.liberation.fr/debats/2016/07/21/l-ei-est-en-train-de-devenir-un-cybercalifat_1467710

N’importe quel individu peut être assuré d’avoir une « caution morale », une « cause » avant de tuer. Et notre théâtralisation guerrière remplit ce rôle : en reconnaissant les futurs auteurs de crimes comme « ennemis ».Statut autrement plus flatteur que « criminel de droit commun ». Le passage à l’acte est plus gratifiant. Ce que visent avant tout ces criminels, c’est la gloire, le statut de super-héros. Et Daech donne le kit clés en main du super-héros antisocial. Sans le vouloir, le gouvernement joue sur les mêmes ressorts que Daech : la guerre des civilisations. Les interventions officielles sont comme les relais médias gratuits de l’EI.

Et je ressors du coup aussi cet entretien paru dans @vacarme : l’essentiel n’est pas ce qu’on a fait des musulmans mais ce qu’ils font de ce qu’on a fait d’eux
►http://www.vacarme.org/article2811.html

Voir aussi : ▻https://seenthis.net/messages/512236

Le Monde a décidé de ne plus publier de photos, Europe 1 de ne plus donner les noms… bref la mayonnaise prend ; et je vois qu’un autre psy tient le même discours que Benslama ici ►http://www.telerama.fr/idees/richard-rechtman-psychiatre-daech-se-comporte-comme-les-nazis,145555.php

lemonde.fr sur la mayonnaise : ▻http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/07/27/des-medias-decident-de-ne-plus-publier-les-portraits-des-auteurs-d-attentats

(Benslama qui par ailleurs tient des discours bizarres sur l’homosexualité refoulée des auteurs d’attentats, c’était dans le Monde mais j’ai pas bien suivi, il en sera peut-être question ici, si ça n’est pas déjà le cas).

Sinon, dans le @mdiplo du mois, il y a cet article qui rejoint un peu ces histoires puisqu’il s’agit là encore de terminologie (et de ne plus parler de…) — « Quand parler de “terrorisme” ? », par Vincent Sizaire
▻http://www.monde-diplomatique.fr/2016/08/SIZAIRE/56077

(…) En définitive, la seule raison d’être de l’infraction de terrorisme réside dans la prise en compte du mobile réel ou supposé de son auteur — à savoir la volonté de « troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». Une incongruité juridique, dans la mesure où le mobile (6) est traditionnellement indifférent à la constitution de l’infraction : il n’apporte qu’un élément permettant d’apprécier sa gravité relative et, ainsi, de déterminer le choix de la sanction. Intégrer le mobile dans la définition d’une infraction, c’est abandonner sa détermination à une appréciation nécessairement subjective des autorités. Sauf à ce que l’auteur acquiesce sans difficultés aux motivations qu’on lui prête — des revendications officielles peuvent les exposer clairement —, leur caractérisation relève bien davantage de la conjecture que de la démonstration factuelle. En outre, définir la volonté profonde de l’individu suppose de prendre en compte des notions générales et, partant, malléables. Cela est particulièrement vrai s’agissant du terrorisme, dont la qualification suppose de démontrer chez la personne l’intention spécifique de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur — notion subjective s’il en est.

#justice_pénale cc @chirine

Et en même temps… — Un an de connexions terroristes, par @pierre
▻http://www.liberation.fr/apps/2016/02/un-an-de-connexions-terroristes

http://www.liberation.fr/apps/2016/02/un-an-de-connexions-terroristes/appel.png

Sans citer ici des raisons qui militent pour ce choix, l’anonymisation aurait des effets ambivalents. Une telle dissimulation devrait par exemple entrainer le regain de divers complotismes.

Par delà le nom, vu le peu d’appétence des média pour certaines réalités sociales, aurions nous appris tant de choses sur le parcours des Kouachi, si ils avaient pas été cités ? Idem de Hasna Aït Boulahcen (tuée durant l’assaut du RAID à St-D), ou de l’existence d’un film tourné par Coulibaly en prison.

Etre rien n’est pas rien. Plus que le quart d’heure de gloire (posthume) qui vient répondre au besoin de « frimer » mais aussi plus fondamentalement sans doute de sortir de l’invisibilité et du néant social, la jouissance d’incarner un retour du réel me semble motrice dans ces suicides homicides.

Révolution et contre-révolution à l’époque des tueries suicidaires, via @paris (l’article tient pas trop ce que le chapo annonce)
►https://paris-luttes.info/revolution-et-contre-revolution-a-6491
Néolibéralisme et #terrorisme n’ont que faire des nations et se nourrissent de la décomposition de leur société, seule une alternative au capitalisme débridé pourrait repousser l’obscurantisme. Aucune militarisation de la société et lois liberticides ne pourront étouffer l’idéologie terroriste parce qu’un feu ne peut être combattu que par un #contre-feu de même nature. Seul un mouvement d’inspiration #révolutionnaire peut aspirer l’oxygène d’une contre-révolution.

#psychologie ou #politique

avais manqué écrire et/ou mais je crois pas que la psychologie soit une entrée utile à propos de l’intime. merci pour le fig. mais je connais pas de purs esprits, disais plutôt retour du réel.