Croix de nacre et couronne d’épines

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  • http://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/catherine-robbe-grillet-la-singuliere-15-croix-de-nacre-et-couronne-d-

    écouté hier les cinq émissions consacrée à Catherine Robbe Grillet sur le podcast de France Culture ; étonnant d’entendre cette femme, pourtante brillante et éveillée par une vie de sado masochisme à l’observation des constantes de rapports de force entre les sexes, persuadée que ces rapports observables sont le fruit d’une nature, réfutant leur construction sociale opiniâtre.
    Il me semblait que rien de tel que le SM ne pouvait produire un angle de vue pertinent sur ces constructions, leur remise en jeu par leur simulacre, dans leur renversement ou, plus rarement, leur hyperbole, très notamment comme une opération de change social, délivrant du poids de la violence générale par sa sexualisation (simulacres, jeux de langages et d’énoncés sur le contrat sexuel, privatisation des rapports de force dans le jeu etc. Le SM est une victoire sur le fatalisme, justement, des constructions sociales, le silence fait sur elles, et une contradiction de tout état de nature des rapports de violence d’un sexe sur l’autre).
    Il faut créer des postes d’observation théoriques depuis lesquels, lisiblement, on VOIT (je ne pense pas, par exemple, qu’elle ne « veuille pas » voir, mais que ce sont les fausses évidences statistiques et leur mode de lecture qui conduisent à cette cécité, comme celle qui fait déduire la violence de groupes sociaux depuis leur représentation en prison au lieu d’ausculter la constante de leur répression même).
    C’est cet exercice d’imagination théorique qui devrait mobiliser le maximum de notre énergie : depuis quel endroit peut-on renverser les évidences, surtout quand elles prétendent s’appuyer sur le bon sens statistique et l’observation d’un état de nature ?