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« … en deçà d’un monde qui ne sait plus nourrir que son propre cancer, retrouver les chances inconnues de la fureur » (André Breton)

  • Réchauffement climatique : une organisation sociale dans l’impasse
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/07/19/rechauffement-climatique-une-organisation-sociale-dans-limpa

    La canicule s’est abattue sur le sud de l’Europe et les records historiques de température sont une nouvelle fois battus : 47°C à Madrid, 48°C en Sardaigne, 43°C à Athènes.

    Le 4 juillet a été le jour le plus chaud, celui où la température moyenne sur la planète a été la plus élevée depuis qu’on la relève. Ces températures illustrent l’accélération du réchauffement climatique. Les catastrophes qui en découlent, des canicules aux inondations dévastatrices, se voient tous les jours dans les médias.

    La cause principale en est désormais reconnue par tous : l’activité industrielle et les transports relâchent dans l’atmosphère des gaz dont l’accumulation transforme la planète en serre, voire, à terme, en cocotte-minute invivable. La conclusion s’impose d’elle-même, du moins elle s’imposerait si l’humanité était en situation de décider rationnellement de son destin : produire en fonction des seuls besoins définis par la population elle-même, utiliser les techniques et les énergies les moins polluantes, en prenant en compte les conséquences à long terme.

    Les puissants de ce monde continuent pourtant d’agir comme si de rien n’était : la production d’armes, en attendant leur utilisation massive, est florissante ; la production et la consommation d’énergies fossiles battent des records ; la voiture est toujours indispensable pour le déplacement de centaines de millions d’humains. La liste des exemples est infinie. Aussi divers soient-ils, ils ont une seule cause : la société est dirigée par les puissances du capital, uniquement guidées par la recherche du profit, en concurrence mortelle les unes avec les autres et en guerre permanente contre les travailleurs du monde entier. Les États sont à leur service et ne feront rien pour les contraindre, et donc rien non plus de sérieux pour arrêter le changement climatique. La seule chose qu’ils savent faire, et à très grande échelle, c’est d’utiliser le réchauffement climatique et la transition énergétique comme prétextes pour arroser les capitalistes de subventions.

    Enrayer le réchauffement exige de transformer toute la société et de la reconstruire sur une autre base que la recherche du profit. Cette révolution est possible, car elle est en germe dans l’économie d’aujourd’hui. Quoi de plus collectif que le travail du prolétariat mondial, quoi de plus démocratique qu’un Internet qui serait aux mains des travailleurs, quoi de plus puissant que des exploités du monde entier, déjà mêlés par la mondialisation et les migrations, qui s’uniraient dans la lutte ? Si le changement climatique annonce l’orage, il doit être révolutionnaire.

    • L’occasion de se débarrasser d’un contresens, @Sandburg : le propre du système capitaliste n’est pas la course à la production, mais la course au profit. Et tant que nous serons dans ce système dément, où priment les intérêts particuliers d’une petite minorité, il n’y a rien à espérer que des destructions toujours plus massives et l’aplat de rustines de temps en temps. En revanche, la révolution sociale est la seule possibilité d’utiliser un jour le progrès technique le plus rationnellement afin de libérer l’homme des contraintes de la production. Ce qui n’a rien à voir avec le productivisme.

    • Ah mais je ne suis ni pour le profit, ni pour le productivisme.
      Mais j’avais raté l’aspect que le marxisme n’était pas spécialement productiviste. C’est le Stalinisme qui l’est, c’est ca ? (j’aurais besoin d’un 101 du Kapital, moi)

    • C’est, en effet, dans la propagande stalinienne que les prétendus progrès de l’URSS vers le socialisme d’abord, vers le communisme ensuite, se mesuraient exclusivement en quantité de charbon extrait ou de fonte produite. Par la suite, pour tout le mouvement stalinien, le communisme s’est réduit pour l’essentiel à la progression de la production, et le travail productif à l’ultime but de l’homme communiste. Affligeante caricature de l’idée que se faisaient du socialisme ou du communisme les socialistes ou les communistes dignes de ce nom qui, à l’instar de Paul Lafargue, gendre de Marx et principal propagateur de ses idées en France à la fin du XIXe siècle, partaient en guerre contre la revendication du droit au travail en revendiquant, au contraire, pour les ouvriers, « le droit à la paresse » ;)