• Seine-et-Marne : accusé d’avoir frappé son fils, le policier municipal évoque le stress des émeutes - Le Parisien
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    L’écran avait été installé presque sous son nez. Pour qu’il puisse bien comprendre pourquoi il se trouvait dans le box du tribunal correctionnel de Meaux. Ce policier municipal de 43 ans devait être jugé en comparution immédiate, ce mercredi, pour des violences commises sur son fils, âgé de 13 ans. Des faits commis lundi dans un magasin de Chanteloup-en-Brie, captés par des images de vidéosurveillance.

    Mais au dernier moment, sans que son avocate n’en soit avertie, il a demandé un délai pour sa défense. Ce qui est de droit. Il s’agissait pour les juges de décider de son sort, avant la prochaine audience prévue le 30 août. « Ce qui va nous interroger c’est votre casier judiciaire. Il y a trois condamnations dessus, dont l’une pour des violences conjugales », lui a fait remarquer la présidente Emmanuelle Teyssandier. Les deux autres peines avaient été prononcées pour des blessures involontaires et des appels malveillants.

    Un fait isolé selon l’avocate de la défense

    Le prévenu, les mains jointes, a assuré regretter son « geste déplacé » et aimer ses deux enfants, dont il a la garde alternée depuis qu’il est séparé de son ex-compagne. Sa voix s’est cassée sous l’émotion. C’est que l’enjeu était important pour cet homme, en poste dans une ville seine-et-marnaise depuis plus de vingt ans. Le père de famille a justifié son emportement sur son fils par un stress extrême, qui l’empêche de dormir. Selon lui, la dégradation de son état psychique remonte à fin juin : « Pendant les émeutes, notre poste de police municipale a été attaqué pendant 40 minutes, avec des parpaings et des cocktails Molotov ».

    Particulièrement remontée contre le prévenu, la vice-procureure Céline Filliol a requis un contrôle judiciaire strict, lui interdisant d’entrer en contact avec son enfant : « Il est dangereux pour son fils ». Le garçon, blessé à la jambe après avoir reçu des coups de pied, bénéficie d’une ITT pénale (incapacité totale de travail) de 20 jours. La parquetière a également demandé qu’il lui soit fait interdiction de paraître dans la ville où il travaille. Et ce, afin qu’il ne puisse plus exercer son métier.