• Un historien revient sur le rejet enduré par les Juifs déplacés après 1945 - The Times of Israël
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    Presque toutes les personnes déplacées juives entrées par le sud-est de l’Allemagne en 1946 ont survécu à la Shoah sous la « protection » de Staline en terres soviétiques, précise Nasaw. Lorsqu’ils sont retournés en Pologne après la guerre pour récupérer leurs maisons, la plupart des survivants ont été chassés de chez eux une deuxième fois par des groupes d’autodéfense et des pogroms.

    • « Les historiens évoquent des enquêtes selon lesquelles 95 % des Juifs étaient en faveur de la partition ou d’un État juif, mais cela ne signifie pas que ces réfugiés eux-mêmes voulaient aller en Palestine », explique Nasaw. « Ces gens venaient de connaître une guerre et la dernière chose qu’ils voulaient, c’était s’installer dans un territoire en guerre ou sur le point de l’être. »

      Tandis que les Britanniques bloquaient l’accès aux côtes palestiniennes aux navires chargés de réfugiés juifs, le gouvernement américain préparait son propre blocus pour empêcher les survivants de la Shoah d’entrer en Amérique, comme le décrit l’ouvrage de Nasaw.

      En 1948, le président américain Harry Truman et le Congrès ont ainsi adopté la loi sur les personnes déplacées. Les réfugiés européens pouvaient entrer aux États-Unis en tant que résidents permanents, sauf s’ils provenaient d’un camp de personnes déplacées après décembre 1945.

      Cette loi a effectivement interdit à presque tous les survivants de la Shoah de venir aux États-Unis.

      « Les nations du monde étaient unies dans [l’] horreur que leur renvoyaient les immigrants juifs », confesse Nasaw, un fait qui a conduit la plupart des réfugiés juifs à devenir des « sionistes réticents ».

    • Les pogroms après la guerre en Pologne
      http://www.unlivredusouvenir.fr/pogroms.html

      Les attaques contre les Juifs dans les villages éloignés, dans les trains et les autobus sont souvent le fait d’unités nationalistes, qui n’ont pas capitulé après la dissolution de l’AK (Armée de l’intérieur)2 en janvier 1945, et qui combattent les « ennemis de la Pologne ». Mais les paysans tuent aussi pour ne pas avoir à rendre les maisons qu’ils avaient volées, ou par crainte d’être inquiétés pour les dénonciations qu’ils avaient commises. En mai 1945 est promulguée une loi qui abroge tous les contrats de propriété passés entre des tiers et les autorités d’occupation, et qui prévoit que toute propriété abandonnée du fait de la guerre sera rendue.

      Au-delà des meurtres individuels, le premier pogrom a lieu à Cracovie en août 1945 : attaques de synagogues, de centres communautaires et d’appartements, assassinats. Dans toute la région, qui accueille des Juifs d’autres lieux, les exactions se multiplient. Elles s’étendent à toute la Pologne. C’est dans ce contexte que le bruit court au début de 1946 que des dizaines de milliers de Juifs vont rentrer d’URSS. Ces retours s’opèrent à partir du printemps 1946, sur ordre de Staline, contre l’avis de Gomulka, vice-premier ministre polonais. La décision est prise de diriger ces Juifs vers les provinces de l’Ouest, récupérées ou prises sur l’Allemagne en 1945, en particulier vers la Silésie et la Poméranie. Ces régions sont peu peuplées car désertées par les Allemands, qui ont pris la fuite ou bien en ont été chassés par les Polonais. Aux yeux du gouvernement polonais, cela a un autre avantage : les Juifs ne reviendront ainsi pas dans leurs villages d’origine. En juillet 1946, ils sont 150 000 à être revenus. La Communauté juive en Pologne a quadruplé, et atteint 200 000 à 250 000 personnes. En dehors des régions de l’Ouest, beaucoup s’installent à Lodz, moins détruite que d’autres villes comme Varsovie, et où un grand centre de rapatriement fonctionne : à Lodz se trouvent 17 000 rescapés des camps, 1 500 anciens partisans, 2 000 rescapés des forêts et du ghetto, et 10 000 réfugiés d’URSS.

      Les assassinats dans les trains se répandent.

      (nb chercher dans Les aventures extraordinaires d’un juif révolutionnaire de Alexandre Thabor, l’entente pogromistes d’Odessa / extrême droite sioniste ; l’utilisation d’une terreur de masse pour encourager l’exil, avant la Nakba)