Quand il s’agit de donner son ressenti sur ce qui a motivé les attentats de janvier 2015, Houria Bouteldja explique que les indigènes mâles auraient été rendu « fous » par le déni de leur virilité par les Blancs. Selon elle pourtant, « les habitants des quartiers ne souhaitent pas politiser leur sexualité ». De même, dans son intervention au colloque « Penser l’émancipation », elle nous donnait une description essentialisée des questions de virilité des garçons arabo-musulmans, congratulant au passage Soral de leur offrir un programme de restauration de leur virilité mise à mal par le colonialisme et le racisme. Pour parler des marcheurs des années 1980, elle nous montrait des corps de mâles indigènes hypersexualisés, « adonnant les premiers coups de butoir à la République blanche et immaculée » (comme si elle n’était pas représentée par des hommes). Elle notait au passage que ces garçons arabes manquaient de jugement éclairé. Puis, elle dessinait la silhouette de Dieudonné, brandissant sa quenelle, mais « mal doté intellectuellement car ne possédant pas le bon logiciel ». Enfin, pour justifier ce geste antisémite, elle mobilisait ses affects en tant que femme, en déclamant son amour pour Dieudonné : « Je l’aime parce qu’il a fait une chose importante en termes de dignité, de fierté indigène, de fierté noire : il a refusé d’être un nègre domestique. Même s’il n’a pas le bon logiciel politique dans la tête, il a une attitude de résistance. Et j’ajoute, que bien avant la nature de ses alliés, ce que voient les indigènes, c’est ça. Un homme debout. »
D’une part, cette représentation du « garçon arabe » n’est pas...