Pierre Coutil

de celles et ceux qui marchent avec… (enfin qu’essayent).

  • «  Faut pas que ça fasse fille  » (Vacarme)
    http://www.vacarme.org/article1905.html

    Une illustration de l’asymétrie dans les stéréotypes de genre : il est plus facile de proposer aux filles de se conformer au modèle dominant que de sortir les garçons des stéréotypes masculins…

    Chez les garçons, ce rejet du rose ne s’exprime d’ailleurs pas que dans le domaine de l’habillement mais s’étend à l’ensemble des objets. Dans les chambres de garçons que j’ai pu visiter, ni le papier peint, ni le linge de lit, ni les objets de décoration ne sont jamais de couleur rose. Pour certains garçons, le seul fait de devoir utiliser un feutre rose est une source d’embarras.

    Cette notation sur la corrélation entre subordination aux stéréotypes de genre et origines sociales mériterait d’être approfondie.

    À travers ces quelques observations, on voit donc qu’en matière de couleurs, les goûts et les dégoûts des enfants ne sont pas distribués au hasard à l’intérieur de l’espace social. Ils sont au contraire étroitement liés à leurs caractéristiques sociologiques, à leur sexe d’une part, à leur appartenance de classe d’autre part. À l’encontre des discours naturalistes — qui sont particulièrement prégnants sur le sujet — ces observations permettent ainsi de rappeler que, dans le domaine de la couleur comme dans d’autres, les goûts sont socialement construits. Loin d’être le reflet de la «  personnalité  » de chacun, ils témoignent avant tout de la position sociale de ceux qui les expriment.

    #stéréotypes #genre #couleurs #rose #vêtements #enfants