Rémi Gendarme

Auteur-réalisateur de films documentaires et par ailleurs, mais vraiment ailleurs, on peut dire en plus, en tout cas pas en moins porteur d’un handicap.

  • Quelques mots sur Blade II dont j’avais déjà parlé : https://seenthis.net/messages/353330*

    En fait je l’ai revu hier soir. Il est toujours aussi bien. C’est du film haribo, on peut s’en goinfrer toute la journée et plusieurs fois par jour, ça passe. Je vous jure ! Essayez !
    *Sur l’action et particulièrement les films d’actions d’aujourd’hui.

    Le cinéma c’est voir et entendre, entendre et voir @intempestive .
    Dans l’idée d’un film d’action que doit-on percevoir ? Et sentir ? on doit voir et entendre l’action. Et peut-être du coup laisser le cinéma faire son tour de passe-passe projection-identification-répulsion.
    C’est à dire encore à peu près, ne pas essayer de prendre le spectateur, le secouer dans tous les sens devant un écran super géant et sur-découper à mort (et toujours en vain) les scènes d’action en imaginant qu’il va s’agir de faire VIVRE l’action au sens le plus plat du terme. Faire ceci c’est vraiment avoir une piètre idée du cinéma. C’est vraiment faire du visuel au sens le plus vide et communicationnel du terme.
    Et Guillermo ne fait pas ça, c’est ça qui est très bien. C’est sûre pour des amis de mes parents ça semblera sur-découpé mais ils n’ont pas vu les Jason Bourne. Il y a vraiment pire !
    On pourrait dire qu’un combat va vite et, pour bien le filmer, il ne faut pas tenter de faire ressentir cette vitesse, il faut s’attacher à placer méticuleusement la caméra pour saisir l’action des corps. Si un combat va vite et qu’on veut saisir bien chaque geste, évidemment, le montage ira vite.
    Mais ce n’est pas la vitesse du montage qui créera l’action. Et ça, Blade II l’a compris.

    Une réflexion sur le sexisme dans les films
    Je me disais ça à propos de nos derniers échanges.
    Je pense qu’il est risqué de faire un film où quelques personnages mettent en jeu la sexualité. ça doit être extrêmement dur de ne pas se faire, dans ce cas, épingler par quelques-uns et quelques-unes d’entre nous.
    Ce que je veux dire c’est qu’énormément de films hollywoodiens sont étiquetés sous le label ne-parle-pas-de-ça. Blade II par exemple, parle de la filiation, du rapport au père mais c’est un putain de gros film d’action et pareil pour des milliers d’autres films. Pourtant je ne suis pas loin d’affirmer que le simple fait d’être un film de studio américain et de ne traiter aucunement des questions de sexualité, de culture du viol et de féminisme n’empêche pas d’être tout à fait diffuseur de cette culture du viol. « Ca n’empêche pas » et même, est-ce que ça ne cautionnerait pas carrément ?
    #action #montage #découpage #culture_du_viol #sexualité #féminisme @mad_meg @aude_v