Lyco

Craignosse, les turlutosses !

  • #Parcoursup, une réforme conservatrice | Romuald Bodin et Sophie Orange
    https://aoc.media/analyse/2018/02/06/parcoursup-reforme-conservatrice

    Il faut enfin rappeler que les 60 % d’échec en première année à l’#université recouvrent en réalité des situations tout à fait incomparables : soit environ 25 % de redoublements dans la même filière, 10 % de réorientations vers une autre filière universitaire et 25 % de non-réinscriptions à l’université. Or, ces derniers 25 % recouvrent dans leur grande majorité des réorientations réussies vers des filières hors université. Et nombre de ces dernières n’auraient sans doute été possibles sans le passage par la première année de licence. S’arrêter au seul décompte des taux de passages, c’est ainsi réduire le rôle de l’université à celui d’une instance de certification, et oublier qu’elle constitue également un espace de socialisation, de formation, de préparation, qui permet à de nombreux étudiants d’affiner leur projet professionnel, de préparer les concours d’entrée dans une autre filière (écoles spécialisées), de découvrir une discipline et de se constituer une culture générale, de se familiariser avec la vie étudiante et d’ouvrir son espace des possibles.

    Qui plus est, cette fonction et ces usages multiples de l’université ne sont pas nouveaux. Les taux d’abandon à l’issue d’une première année universitaire étaient similaires dans les années 1950 et sont relativement constants depuis. L’abandon à l’université ne doit donc pas être compris comme un phénomène contemporain, qui pourrait être imputable au nouveau profil des étudiants (davantage d’étudiants d’origine populaire et moins de bacheliers généraux, voire à une baisse générale du niveau de tous les bacheliers) mais comme un processus structurel.