• Nadia Daam : « Je veux pouvoir dire à ma fille que le cyber-harcèlement peut être puni »
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    Deux des cyber-harceleurs présumés de la journaliste vont passer devant le tribunal correctionnel le 5 juin. L’enquête a permis d’identifier sept personnes. Contactée par BuzzFeed News, la journaliste souhaite faire de son cas, une jurisprudence.

    Nadia Daam qui travaille notamment pour l’émission 28 minutes sur Arte et pour Slate, a longtemps utilisé Twitter pour partager ses analyses et ses coups de gueule sur l’actualité. À de nombreuses reprises, elle a dû affronter une pluie de messages haineux ou insultants. Mais la vague la plus dure a fait suite à sa chronique du 1er novembre 2017.

    À l’époque, deux militants féministes sont harcelés après avoir lancé un « numéro anti-relou ». Les responsables : des internautes qui s’organisent notamment sur le forum Bla-bla 18-25 du site jeuxvideo.com, d’où ont déjà été lancés plusieurs « raids » contre des féministes. Au micro d’Europe 1, Nadia Daam qualifie le forum de « poubelle à déchets non-recyclables d’Internet » et tacle la « bêtise crasse » et la « malveillance » des harceleurs. Durant des semaines, elle reçoit des tweets insultants, des injures à connotation sexuelle mais aussi des menaces de viol, de mort, des photomontages. Les cyber-harceleurs tentent de hacker ses comptes de réseaux sociaux et sa boite mail. Ils menacent également sa fille. Une nuit, quelqu’un frappe violemment à la porte du domicile de la journaliste.

    Interrogée par BuzzFeed News, Nadia Daam explique ne pas avoir hésité à porter plainte : « Europe 1 m’a dit tout de suite dit qu’il ne fallait pas en rester là. Ils m’ont vraiment soutenue. Au commissariat, les policiers ont pris les faits au sérieux, ils m’ont dit qu’il ne fallait pas que ça reste impuni. »
    Un photomontage à partir d’une victime de Daech

    Sur les trois dossiers parisiens, un premier concernait un mineur qui, toujours selon l’avocat, est passé devant le délégué du procureur et a écopé d’un rappel à la loi :
    « Dans son cas, c’est l’ordinateur de famille qui a été identifié. Toute sa famille a été placée en garde à vue. Deux jours après, voyant l’ampleur que ça prenait, il a fini par dire à son père que c’était lui. »

    Les deux dossiers restants sont ceux qui vont passer devant le tribunal correctionnel de Paris le 5 juin, l’un pour « menace de commettre un crime » et l’autre pour « menace de mort ». Eric Morain précise : « Ce dernier est celui qui nous importait principalement, parce que c’est lui qui avait réalisé un sinistre montage, diffusé sur Twitter, où l’on voyait le visage de Nadia Daam sur une photo d’égorgement de Daech. » La sanction pour ces faits peut aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.