Vers une stratégie de sortie de crise Centre Patronal suisse, le 15 avril 2020

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  • Sur le manque de saisonniers pour la saison touristique, j’ai vu passer une fois une mention sur Twitter, mais j’ignore si c’est pertinent dans l’analyse (mais ça me semble intéressant) : avant la réforme de l’assurance chômage, on rechargeait ses droits au bout d’un mois. Après la réforme c’est six mois. Et en ce moment c’est quatre mois parce que la situation est mauvaise.

    Six questions sur la réforme de l’assurance chômage
    https://www.vie-publique.fr/questions-reponses/271537-six-questions-sur-la-reforme-de-lassurance-chomage

    Pour recharger ses droits, entre le 1er novembre 2019 et le 31 juillet 2020, il fallait avoir travaillé au moins six mois, au lieu d’un mois avant la réforme. Comme pour l’ouverture des droits au chômage, le seuil de rechargement des droits a été fixé temporairement à quatre mois. Ce seuil est maintenu tant que la situation économique reste dégradée.

    Et donc ce que j’ai lu (et que j’aimerais confirmer ou infirmer), c’est que depuis la réforme, ces emplois saisonniers ne permettent pas de recharger ses droits. Du coup, la réforme Borne de l’assurance-chômage serait un facteur extrêmement aggravant du manque de saisonniers cet été.

    • (Je dois dire que l’idée est séduisante : l’idée qu’une réforme néolibérale, à peine mise en place, détruit illico une des principales activités économiques du pays – le tourisme –, ce serait pas mal. Mais justement, il faut toujours se méfier des analyses séduisantes des interwebz.)

    • merci, même si je ne suis pas sûr de tout comprendre, mais effectivement, on ne peut pas ignorer l’impact de la réforme sur les saisonniers

      • l’étude d’impact de l’Unédic d’avril 2021 mentionnait les conséquences lourdes pour les saisonniers, nombreux…

      Assurance chômage et saisonniers : le « système était devenu hypocrite », juge Emmanuel Macron - La Voix du Nord
      https://www.lavoixdunord.fr/1110894/article/2021-12-08/assurance-chomage-et-saisonniers-le-systeme-etait-devenu-hypocrite-juge

      Selon l’étude d’impact de l’Unédic réalisée en avril, ce passage à 6 mois conduira au cours de la première année d’application à retarder l’ouverture de droits à 475 000 personnes, notamment des jeunes ou des saisonniers qui multiplient les contrats courts.

      (à noter, dans le même article de la VdN du 8/12/2021, le présipotent se réjouissait ouvertement

      « Nous nous sommes habitués à un système qui n’était plus juste, où il suffisait d’aller travailler quatre mois dans les stations de sport d’hiver pour avoir le chômage tout le reste de l’année », a expliqué le chef de l’Etat, invité de France Bleu Pays d’Auvergne à l’occasion de son déplacement dans la région.
      […]
      Avec la nouvelle mouture de l’assurance chômage, « on retrouve des choses qui sont de bon sens », a assuré le chef de l’Etat à l’occasion d’un déplacement entamé mardi dans le Cher et dans l’Allier.

      du coup, en reformulant, l’ancien régime de l’assurance chômage fonctionnait comme une subvention aux employeurs de saisonniers en permettant à ceux ci d’être indemnisés, aux frais de la collectivité, entre les saisons et donc de garantir l’existence d’une force de travail précaire disponible en saison. Sur un modèle finalement similaire au régime dit de l’annexe 10, fondateur du statut d’intermittent du spectacle et qui permettait d’externaliser, sur la collectivité, la charge de l’entretien d’une masse de travailleurs précaires.

      Dans les deux cas, la chasse idéologique à "l’assistanat" fait disparaître les ressources complémentaires mutualisées dont bénéficiaient les salariés "à éclipse" (saisonniers, intermittents) enchaînant contrats et indemnisations et donc, indirectement, leurs employeurs qui étaient dispensés d’assurer le maintien de cette force de travail lorsqu’ils ne l’employaient pas directement.

      Le marasme évident du secteur du spectacle vivant ne serait donc pas seulement conjoncturel, contrecoup de l’impact du covid, mais aussi structurel du fait de l’impact, différé et masqué par la crise sanitaire, de la réforme du régime des intermittents.

      En somme, les secteurs du spectacle vivant d’abord, du tourisme maintenant se voient privés du soutien que constituait la prise en charge collective des périodes non travaillées et se retrouvent confrontés à la prise en charge directe de l’ensemble des coûts de maintien d’une force de travail disponible.

    • Autre cause  : le manque de logements. Les saisonniers ne vont pas claquer tout leur salaire dans le logement pour bosser. Donc, ils ne viennent plus.
      Dans les zones touristiques, la spéculation immobilière des résidences secondaires est un fléau  : elle éloigne de + en + les «  jeunes du coin  » qui logent donc de + en + loin et sont d’autant moins disponibles que les transports ne sont jamais pensés pour les locaux laborieux qui ont — par ailleurs — de + en + de mal à assurer l’entretien des tape-cul qui leurs servent de bagnole, sans compter les zones d’exclusion, l’explosion des tarifs de stationnement depuis leur municipalisation et le prix délirant du carburant.
      Grosso merdo, l’entre-soi des mieux lotis commencent à bien porter ses fruits pourris.

      Sans compter que la généralisation des lits froids coulent les communes qui ne peuvent ne fonctionner que 2 mois par an.

    • c’est exactement ça : parmi le demi million de personnes, chiffre estimé par l’Unédic, qui voient disparaître un revenu de complément, une (très ?) grande partie sont contraints de trouver un « vrai boulot » (!?) dont un pourcentage certainement non négligeable se trouve ailleurs que dans les secteurs liés au tourisme

    • sauf erreur de ma part,les intermittents du spectacle (annexe 8 et 10) -si ils effectuent 507h d’emploi avant la date anniversaire - ne sont pas impactés car leur alloc est fondée sur un #salaire de référence et non pas sur un "salaire journalier de référence" (#SJR) que la réforme a judicieusement décidé de réduire à rien chez bon nombre de chômeurs en activité à temps réduit en divisant les salaires effectivement perçus par une durée abstraite, le nombre de jours ouvrables de la période de référence pour l’ouverture de droits, plutôt que le nombre de jours sous contrat.
      https://www.unedic.org/sites/default/files/2022-04/Dossier%20de%20synthèse%20Intermittents%20du%20spectacle.pdf

      les femmes en première ligne
      https://seenthis.net/messages/936307
      « Une réforme inefficace, injuste et punitive »
      https://seenthis.net/messages/931532

      #chômage #assurance_chômage #Unedic #chomeurs #chômeuses #saisonniers #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #revenu #droit_au_chômage

    • A ajouter aux intermittents et saisonniers, les auteurs et autrices dont le statut d’exception a sauté pour être modifié, les rapprochant d’un statut de salariés mais non salariés (ni chômage, ni congés) de sorte que les auteurs/autrices payent désormais leurs cotisations sociales équivalentes à une part patronale, notamment pour la retraite (cf IRCEC qui se gave). Et le plus lourd tribu est … pour les femmes :/
      http://caap.asso.fr/spip.php?article985

      Et merci @simplicissimus pour tes recherches et ton texte.

      #précaires #en_marche_arrière

    • l’étude d’impact de l’Unédic est là :
      https://www.unedic.org/sites/default/files/2021-04/Impact%20evolution%20regles%20assurance%20chomage%201er%20juillet%202021_3.p

      le chiffre de 475000 pour le retard de l’ouverture des droits se trouve (en fait, se reconstitue) page 8 :
      • retard de l’ouverture des droits d’un an ou plus : 190 000
      • de moins d’un an : 285 000

      le montant total d’allocations économisé (p. 7) 2,3 Mds € en régime de croisière

      l’impact sur l’allocation journalière (p. 12)
      (nb de personnes en fonction de la réduction de l’AJ
      ne tenir compte que du vert foncé, le rose pâle étant la distribution avant intervention du mécanisme de plancher)

      Les demandeurs d’emploi concernés sont principalement des personnes s’inscrivant à la suite de CDD ou d’interim

      (p. 13)

      impact sur le montant ET la durée de l’AJ (p. 15)
      (graphique pas facile à lire…
      bleu-vert : rythme de travail à 100% ( c-à-d 100% de la période de référence travaillée) ; le dégradé de marron correspond à des pourcentages décroissant dudit rythme de travail, entre 80% et 100%, marron foncé, entre 57% et 80%, marron moyen, moins de 57% (mais plus de 10%) jaune-marron
      durée d’indemnisation en abscisses, montant (mensuel) de l’AJ en ordonnées,
      les montants et les durées dans les encadrés aux couleurs correspondantes
      ne pas tenir compte du point le plus bas (sans plancher et donc fictif)
      ouf…)

  • Retour à l’anormal - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2020/06/06/retour-a-lanormal

    Je ne peux pas penser la #crise du #coronavirus sans la remettre en perspective le bordel mou qu’étaient déjà nos vies, sans avouer que ce n’a été qu’une couche de #désintégration agglomérée à d’autres situations déjà profondément chaotiques et remarquables.

    En fait, nos vies ne sont que ça  : des périodes plus ou moins longues où il ne se passe pas grand-chose d’intéressant entrecoupées abruptement de déflagrations historiques qui bouleversent à peu près tout, nous laissant dans un état de #sidération dont on ressort lentement, hébétés et vaguement nostalgiques d’un avant dont on a à peu près tout oublié.

    • Pas facile quand rien ne va de s’accrocher, par exemple, à un « simple » "une chose après l’autre" (déplacer des montagnes ? une autre fois). Courage à vous. Et vive le chemin des ménagements !

      Je reviens sur ce primat de la volonté que l’on ne peut pas lâcher car il contribue à nous fait tenir (avec notre foi dans le libre arbitre). Être confronté à la dépression relève encore en un sens d’une réduction des risques qui a rien d’évident. Ici, la politique de santé publique se bricole beaucoup hors institutions de soin et sans politique publique (un peu avec elle, beaucoup contre elle : d’autant que la dépression est à la fois une anomalie et une modalité de la norme de nos sociétés de séparation). L’expertise des premiers concernés s’élabore et circule par divers moyens (comme dans l’article de Marie Claire cité, des organes de presse recueillent et exposent des expériences et des pratiques plus ou moins ad hoc).

      Le/la déprimé/e est antipathique, un porteur de peste. La dépression est perçue pour ce qu’elle est, une affection contagieuse dont on cherchera à se préserver, ce qui redouble la tendance à l’isolement.
      Qui n’a pas connu ça ? Même décidé à maintenir un lien que l’on sait décisif, on ne court pas après le (déprimant) constat d’impuissance que suscite inévitablement de façon récurrent l’essai de soutenir qui s’effondre. Tout contact souligne la faillite possible de la volonté (faillibilité déniée). La maladie, miroir devant lequel on préfère détourner le regard, spécialement si on ne peut lui donner un fondement exclusivement objectif (biologique, neurologique).
      Chez les soignants, et pas seulement en psychiatrie, avoir à faire avec cette impuissance conduit à des positions défensives (les moins pénibles ou maltraitants, les plus attentifs, sont souvent ceux qui ont fait quelque chose de leur propre expérience de la vulnérabilité, c’est pas une simple question d’empathie comme on le dit trop, mais de trouver la bonne distance avec le trouble). Pointe émergée de l’iceberg de froideur qui vient geler des affects autrement insupportables : une morgue du pouvoir médical qui ne relève pas exclusivement de « déterminations sociales ». Élaborer quelque chose de ce qui peut faire impasse (être"renvoyé à soi même") n’est pas donné, dans la pratique libérale et individuelle du soin comme dans l’hôpital entreprise.
      Que le soin ne puisse se comprendre sans ce qui le fonde, la relation de soin, est une leçon offerte par la psychiatrie plus encore que par la médecine générale. J’ai du le dire déjà, j’aime beaucoup la renversante boutade de Jean Oury : la médecine est une branche de la psychiatrie. Ça n’implique pas de coller des psychiatres partout, plutôt de mettre fin à sa destruction au long cours.
      D’autant que pour répondre aux troubles de l’humeur et à la souffrance psychique, les généralistes prescrivent plus encore que les psychiatres n’importe comment et massivement des psychotropes (en volume, ils surpassent largement les psychiatres). C’est un phénomène qui éclaire la surconsommation de médocs et d’examens médicaux française. Là aussi, c’est « si je veux, je peux », il y a des objets pour ça, et c’est là dessus que l’on peut s’entendre. Dans l’ensemble, les patients s’enrôlent activement dans ce rapport où il s’agit d’assurer une maîtrise illusoire qui fait les beaux jours de big pharma. La preuve du soin par l’ordonnance, on est pas des bricoleurs, on soigne !
      (J’arrête là le rituel bloc notes sans suites dont je parsème si souvent ici des morceaux)

      #vulnérabilité #soin #relation_de_soin

    • Quelle pépite tu nous a trouvée ! Je rêve...

      Il faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se laisser séduire par ses apparences insidieuses : beaucoup moins de circulation sur les routes, un ciel déserté par le trafic aérien, moins de bruit et d’agitation, le retour à une vie simple et à un commerce local, la fin de la société de consommation… Cette perception romantique est trompeuse, car le ralentissement de la vie sociale et économique est en réalité très pénible pour d’innombrables habitants qui n’ont aucune envie de subir plus longtemps cette expérience forcée de décroissance. La plupart des individus ressentent le besoin, mais aussi l’envie et la satisfaction, de travailler, de créer, de produire, d’échanger et de consommer. On peut le faire plus ou moins intelligemment, et on a le droit de tirer quelques leçons de la crise actuelle. Mais il est néanmoins indispensable que l’activité économique reprenne rapidement et pleinement ses droits.
      Vers une stratégie de sortie de crise, Centre Patronal suisse, le 15 avril 2020

    • À part ça, j’ai trouvé plus flippant que ça le confinement.

      Comme me l’a déclaré monsieur Monolecte  : « finalement, le seul truc de bien à tirer de tout ça, c’est que pendant deux mois, tout le monde a vécu comme moi et que du coup, je me suis senti presque normal ».

      Moi c’est plutôt le contraire : en temps normal, l’entourage est solide, possible de se raccrocher aux branches, de demander de l’aide. Mais là les branches deviennent fragiles, besoin de se replier sur soi. Au début on a tou·tes fait gaffe, appelé les ami·es, en particulier les qui sont seul·es ou fragiles. Mais au bout d’un mois, j’ai senti les liens se déliter [edit : moi aussi j’ai moins appelé les ami·es seul·es]. Sans mon accueil dans une petite famille, j’aurais commencé à me tresser une corde avec des lanières de vieux draps... Et le déconfinement, c’est pire ! J’ai des ami·es qui ne se déconfinent pas, d’autres qui se remettent tranquillement et sans moi, ma vie sociale est assez pauvre. (Et ma perspective de m’occuper en emploi après mon CDD a disparu au loin, du coup ce CDD qui devait me servir de marchepied a perdu une grande partie de sa valeur et de son attrait.) Je tenais beaucoup mieux sans ça !

    • La dépression ...
      Perso, elle est violemment revenue à la faveur d’une aide pédagogique (bénévole) à un petit garçon de 6 ans qui ne fréquente plus l’école (par choix des parents) : mêmes angoisses et mêmes fantasmes d’auto-destruction qu’il y a quinze ans lors de ma dernière année devant une classe. On ne guérit jamais d’un « burn out ». On peut juste tenir à distance ses effets délétères par diverses stratégies d’évitement ou des drogues psychoactives. Mais la dépression se manifestera fatalement à la faveur d’un élément déclencheur qui fera inconsciemment ressurgir les émotions négatives qui vous ont entraîné·e vers le fond. On a beau essayer de se défendre de ses émotions en tentant de les rationaliser. Rien n’y fait. Analogie avec un stress post-traumatique ?

      J’ai voulu rendre service et/ou faire plaisir et/ou prouver que j’étais encore capable d’assurer. A présent, je me dis que j’aurais dû refuser. Ils n’auraient pas compris et m’auraient certainement (mal) jugé.

      La dépression se nourrit de la honte de soi et, partant, d’aucuns parmi les « winners » ont pu facilement faire accepter l’idée que c’était une « maladie honteuse ».

    • Merci, @sombre.

      En ce moment, monsieur Monolecte «  va mieux  ». Autrement dit, après 3 ans de traitements lourds et de mise à l’abri sociale loin de toute agression ou contrariété, il se sent plus en forme qu’avant, c’est à dire que pendant sa très longue dépression dormante.

      Comme toujours, il veut donc mettre fin à tout dispositif d’aide (là, il est classé invalide par la Sécu, ce qui lui permet de toucher une petite pension en ne rendant pratiquement plus de compte pour 18 mois - 2 ans, ce qui était une décision délibérée du médecin conseil de la Sécu pour lui permettre de se reconstruire), c’est-à-dire que selon son schéma habituel, il veut échapper à la culpabilité d’être à l’abri de la brutalité du système et veut s’exposer de nouveau, dans ce qui ressemble plus à une mise en danger délibérée de l’ordre de l’expiation que de la mise à l’épreuve de sa «  guérison  » toute neuve.

      Et il déteste que je suggère qu’il recommence encore et toujours le même schéma d’auto-punissement.

      Bref, c’est chiant, parce que derrière, il va encore falloir que je ramasse les morceaux et que j’improvise pour nous sauver le cul avec quelqu’un qui sabote assez délibérément toute tentative d’aller réellement mieux.

      Oui, grosse saloperie que la dépression, qui n’est que la tête de gondole d’un gros tas de merdes impossibles à gérer toute seule.

  • Vers une stratégie desortie de crise
    Centre patronal suisse.
    https://www.centrepatronal.ch/documents/documents-utiles/cp-2020-04-15-fr.pdf

    Il faut éviter que certaines personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se laisser séduire par ses apparences insidieuses : beaucoup moins de circulation sur les routes, un ciel déserté par le trafic aérien, moins de bruit et d’agitation, le retour à une vie simple et à un commerce local, la fin de la société de consommation... Cette perception romantique est trompeuse, car le ralentisse-ment de la vie sociale et économique est en réalité très pénible pour d’innombrables habi-tants qui n’ont aucune envie de subir plus ongtemps cette expérience forcée de décrois-sance. La plupart des individus ressentent le besoin, mais aussi l’envie et la satisfaction, de travailler, de créer, de produire, d’échanger et de consommer. On peut le faire plus ou moins intelligemment, et on a le droit de tirer quelques leçons de la crise actuelle. Mais il est néanmoins indispensable que l’activité écono-mique reprenne rapidement et pleinement ses droits