La #France, précieux partenaire de l’espionnage de la #NSA
►http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/11/29/la-france-precieux-partenaire-de-l-espionnage-de-la-nsa_3522653_651865.html
L’indignation manifestée par le chef de l’Etat français auprès de son homologue américain, après la publication, fin octobre, par Le Monde, de documents internes de l’Agence national de sécurité (NSA), montrant l’ampleur de l’espionnage à l’encontre des intérêts français, a pu laisser croire que la France était une parfaite victime.
De nouvelles pièces, transmises au Monde par Edward Snowden, un ancien consultant de la NSA, lèvent, pourtant, le voile sur une autre réalité : celle des liens extrêmement étroits noués par les services secrets français, la Direction générale des services extérieurs (#DGSE), avec, d’une part, la NSA et, d’autre part, son équivalent britannique, le #GCHQ, soit les deux plus puissantes structures d’interceptions techniques au monde.
Ces nouveaux éléments montrent comment et à quel point, au nom de la lutte antiterroriste, la DGSE a construit et structuré ses échanges avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. La coopération s’est développée sur le terrain du renseignement technique et humain. Dans le cadre d’un troc, la décision a ensuite été prise de transférer à la NSA et au GCHQ des stocks massifs de données transitant sur le sol français.
Ces documents internes à la NSA ou au GCHQ attestent que les décisions inhérentes à la création de ce versement dans un vaste pot commun de données privées et publiques françaises se sont prises, en grande partie, au niveau des directeurs des services secrets techniques de ces pays. Ils posent la question du pouvoir et de la place prise par les techniciens du renseignement qui ont pu, à certains égards, s’affranchir de leur tutelle politique et des lois protégeant les libertés.